Les sieurs de Beausoleil
Gabriel Dorré sieur Beausoleil
Dans les registres de La Chevrolière le premier sieur de Beausoleil, cité une seule fois, est Gabriel Dorré ; le parrain d'Elisabeth Voisin née le 18 novembre 1668.
"Eslizabeth fille de Mr pierre Voysin S(ieu)r du Mortier et de honorable femme Marie bitton sa femme demeurant dans ce bourg de la Chevrollière a esté baptisée par moy Vicaire soussigné ce dix huitiesme Novembre mil six cent soixante et huit née du jour ce devant Et a esté parrain noble homme gabriel dorré sieur beausoleil advoca en la cour demeurant dans la ville de bourgneuf paroisse de st sire en ray et marraine honneste fille Marie loüera fille de deffunt Mr honoré louera …".
René Kerviler dans son répertoire breton (12) indique que Gabriel Doré sieur de Beausoleil est :
" né à Saint-Cyr-en-Retz, sénéchal de Bourgneuf et de Pornic, fut inhumé aux cordeliers de Vannes en 1687."
Si l'année du décès est exacte, il a dû être courant janvier puisqu'à l'inhumation de sa fille Renée le 30 janvier 1687 à Saint Vincent de Nantes, il est noté décédé :
"... Renée fille de deffunt Noble homme gabriel dorré sr de beausoleil seneschal de bourgneuf et de janne hubin ..."
Gabriel Dorré et Jeanne Hubin se sont mariés à Saint Viaud, le 29 février 1672.
"... noble homme gabriel doré sieur du boissoleil senechal du duche de Rais à bourgneuf ....".
Il semble que la présence de Gabriel Doré à La Chevrolière soit anecdotique et qu'il n'y ait aucun lien avec le hameau de Beausoleil.
Il est vrai que ce nom est commun dans le pays Nantais. On le trouve dans plusieurs communes : Carquefou, Orvault, Sautron, Montbert, Saffré, Blain, St Sulpice Les Landes, Puceul, Cordemais, ... et à Nantes la rue Beausoleil.
Claude Amyaud sieur Beausoleil
Par contre, l'attachement à La Chevrolière de Claude Amyaud sieur de Beausoleil est plus évident.
Lui aussi est parrain :
- de Claude Gillardeau, le 5 janvier 1669, fils de Vincent Gillardeau, laboureur, et Jeanne Gadais demeurant à la métairie de Beausoleil :
"... noble homme Claude Amyaud lequel a signé demeurant à nantes ...".
Madeleine Amyaud, la marraine non-mariée, est peut-être la sœur de Claude.
Vincent Gillardeau et son frère Nicolas, marié à Marie Gadais, sont laboureurs à la métairie de Beausoleil.
- de Claude Gourmy, le 6 septembre 1678, fils de Julien Gourmy, aubergiste (hoste), et Margueritte Potier du bourg :
"... Claude Amyaud sieur de beausoleil Avocat au parlement de Paris résidant présentement à la Chevrolière ... ".
Claude Amyaud se marie avec Marie Moriceau à Sainte Croix de Nantes, le 11 mai 1682 :
" ... Escuyer claude amiaud Sieur de beausoleil Conseiller du Roy et auditeur en la chambre des comptes fils de deffunts nobles gens nicolas amiaud sieur de beausoleil advocat à la cour et claude moricaud ses pere et mere d'une part et damoiselle marie moriceau fille de noble homme françois moriceau sieur de la halquiniere conseiller et échevin de la ville de nantes et de damoiselle catherine loquet ...".
Ils ont plusieurs enfants baptisés à Ste Croix :
- François, le 15 mars 1683,
- Catherine, le 29 février 1684,
- Claude , le 12 avril 1685.
Sa femme décède en juillet 1685 et est inhumée en la chapelle des Jacobins (le 27 juillet 1685 à la paroisse de Ste Croix de Nantes).
Il se remarie, toujours à Ste Croix le 6 septembre 1689, avec Françoise Marie Bernard, originaire de Vertou.
Il décède le 12 janvier 1694 et est inhumé le 14 dans l’église des Carmes (paroisse St Vincent à Nantes).
Son dernier fils François naîtra en juillet 1694 (baptême le 6 juillet à Ste Croix) :
" ... françois né d'hier fils de deffunt claude amiaud Ecuyer sieur de beausoleil conseiller du Roy x? auditeur en la chambre des comptes de bretagne et dam françoise marie bernard sa veufve ...".
A La Chevrolière, on retrouve "Françoise Marie Bernard veuve de feu Claude Amiaud sieur de Beausoleil" marraine de Marie Perrine Fortineau (28/01/1697 - 12/05/1697).
Marie Perrine est la fille de Maître François Fortineau, notaire du duché de Retz, et de Marguerite de la Porte.
A leur mariage le 28 juillet 1701, André Prou et Jeanne Saupin sont indiqués "serviteurs domestiques de madame de Beausoleil à la Grivelière".
Quant à François, le fils de Claude Amyaud, il est aussi parrain de la fille du métayer de Beausoleil, Jeanne Cormerais, baptisée le 13 janvier 1702, fille de Michel Cormerais et Jeanne Picard.
Anne Bernard, la sœur de la mère de Claude, est la marraine.
La famille Amyaud semble être régulièrement présente à la Grivelière.
A propos de la Grivelière où demeure en 1701 la veuve de Claude Amyaud,
son mari avait été le parrain de Claude Pitard, le fils de Joseph Pitard sieur de l'Angle et de Françoise Savin (baptême à Pont St Martin le 27 mars 1675).
En 1682, Claude Pitard demeure encore à la Grivelière (baptême de Claude Thibaud le 24 février 1682).
Le dernier fils de Claude Amyaud est désigné sieur de la Grivelière à son inhumation le 30 septembre 1726 dans l'église de Ste Croix :
" le dernier septembre 1726 le corps de feu Fleurimon François amiot sieur de la Grivelière est inhumé dans cette église ...".
Le prénom François est rajouté en interligne.
A noter, à propos du baptême de François le 6 juillet 1694, que la fiche Freslon (13) indique :
" on a mis puis complètement raturé qu'il avait été appelé florimond à sa confirmation à la cathédrale st pierre en mai 1706".
Ce raturage n'est pas présent dans le registre de Ste Croix mis en ligne sur le site des archives de Nantes et le site des archives départementales de Loire-Atlantique. Le registre mis en ligne est la copie, la grosse, du registre de la paroisse.
Ce prénom est fort plausible puisque Fleurimond est celui du père de sa mère (Fleurimond Bernard marié le 1er mai 1656 à Julienne Pertuis).
Un an auparavant à Vertou à l'inhumation de Jean Bernard (le 21 fevrier 1725 ), il est aussi désigné sieur de la Grivelière :
"...inhumé en l'église noble homme jean bernard sieur des roussières mort à sa maison de la placelière à 58 ans présents noble homme françois bernard sieur de thebaudière pretre, escuyer florimond amiot sieur de la grivelière noble garçon florimond bernard des thebaudières, demoiselle marie bernard de la placeliere ...".
Il est probable que, dans les personnes citées dans les rôles de la paroisse de La Chevrolière pour l'année 1718 :
Le "monsieur de la Grivelière" soit Fleurimond Amyaud.
Il décèdera 10 ans plus tard à l'âge de 43 ans.
En 1742, le propriétaire de la Grivelière soumis à la capitation est dame bauguin.
Un acte notarié de 1765(14), nous apprend que Jean Hoüery, négociant à Nantes demeurant rue du Chapeau Rouge paroisse de saint Nicolas, est le nouveau propriétaire de La Grivelière.
" ... à charge au dit sieur hoüery de jouir des droits affermés par le présent comme il en a jouit ou a dù en jouir en vertu du bail courant qui avait été fait par mondit sieur abbé de l'aubriere à la dame veuve Baugin aux droits de laquelle le dit sieur hoüery est, comme acquéreur de sa maison de la grivelliere ...".
Jean Hoüery né le 27 octobre 1701 à La Plaine, est décédé le 25 février 1778 à la Grivelière.
Sa sœur, Marie Hoüery a épousé Honoré Quirouard (originaire de la Plaine).
Leur fils François Kerouard (Kirouard ou Quirouard), capitaine, décèdera dans sa maison de la Landaiserie le 24 brumaire de l'an XIV à l'âge de 61 ans.
Dans son histoire de La Chevrolière, François Fraslin lui consacre un paragraphe.
En 1808 et 1810, ce sont les 2 frères Sotin, Jean Marie et Pierre Marie, qui décèderont à la Grivelière.
Le lien foncier entre les Amyaud et La Chevrolière apparaît au hasard des actes notariés.
Ainsi lorsque le nouveau seigneur de La Freudière Julien Pépin de Bellisle fait rédigé les différentes rentes qui lui sont dues, celui du "trés de l'église" du 15 mars 1760 indique :
" ... furent présents Jeanne Durand, Pierre l'Hommelet, (...) lesquels ont dit qu'ils possèdent une tenue apellée Trés de l'Eglise aux fortineaux contenant environ un journal
située près le bourg de la chevrolière tenant d'un costé à terre de la grivelière au présentant le sr amiaud de Beausoleil, d'aud costé à vigne de Jacq proust ....".
Le "Trés de l'Eglise" sont les terrains situés actuellement au sud de l'église, derrière les maisons de la grand-rue.
Il est représenté en "jardin" sur cette carte issue du cadastre de La Chevrolière de 1843.
Sur la carte, une mare annulaire est représentée au nord de la métairie de Villegais.
Son centre est nommé "la motte" et le terrain qui l'entoure "le pré de la motte".
"motte" : motte féodale ?
Aujourd'hui, le petit étang situé derrière l'école primaire de la rue du Docteur Grosse a remplacé ces parcelles.
Toujours dans le cadastre de 1843, le nom de Beausoleil est rattaché à des petites et grandes douves, terrains situés à côté de Louchette,
c'est-à-dire actuellement dans les champs présents à droite, au début de la rue de la Grand Ville en venant du Moulin au Champ où sont installés les conteneurs de recyclage du papier et du verre.
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