Cahier de François Fraslin : "Histoire de La Chevrolière"

Histoire de la Chevrolière - La Vérité avant tout

NOTA : les renvois en pied de page ont été rajoutés. Ils ne sont pas de François Fraslin


couverture du cahier Histoire de La Chevroliere F. Fraslin 1902

Avant propos

Le petit travail présenté ici est une étude aussi complète que possible de la paroisse et de la commune de La Chevrolière. L’auteur a puisé une grande partie de ses renseignements dans les archives de cette localité. Il s’est servi des pièces qu’il a consultées, à tel point qu’il a cru devoir en employer souvent les propres termes : dans ce dernier cas, il a eu le soin de placer ces extraits entre guillemets et de conserver même l’orthographe vicieuse des originaux. Il a été obligé de compulser d’autres ouvrages afin de compléter les lacunes. Alors, il s’est fait un devoir de signaler ces emprunts dans le corps de cette monographie. Toujours il s’est inspiré de ces paroles de Charles XII, Roi de Suède, " L’histoire est un témoin, non un flatteur, et le seul moyen de lui dire du bien c’est d’en faire ". Aussi a-t-il sans cesse et avant tout recherché la vérité sur les événements racontés et sur les hommes qui y ont participé

L’auteur.


Chapitre 1 - Commune de La Chevrolière

Commune de La Chevrolière

1 - Commune de La Chevrolière
1.1. Situation de la commune. Sa population. Ses limites
1.2. Cadastre. Division des terrains par nature de cultures. Vigne et landes : leur historique
1.3. Constitution géologique du sol
1.4. Cours d’eau – lac
1.5. Curiosités
1.6 Chemins. Ponts. Leur histoire
1.7. Flore

1. Situation de la commune. Sa population. Ses limites.

La Chevrolière est une commune de la Loire Inférieure, qui a 2067 habitants d’après le dernier dénombrement de 1901. Elle ressort du canton de St Philbert de Grand Lieu dont le chef-lieu est au sud. Elle fait partie de l’arrondissement de Nantes ; son chef-lieu communal est éloigne de cette ville de 16 km 500.

Anciennement elle dépendait du seigneur de Machecoul. Au moment où éclata la révolution elle était de la sénéchaussée de Nantes. Par décret de l’Assemblée Nationale Constituante du 30 janvier 1790, elle fut placée dans le district de Machecoul et le canton de St Philbert de Grand Lieu avec Montbert, Geneston et Le Bignon. Elle a pour limites :

- au nord, Pont St Martin et St Aignan dont elle est séparée par Le Loignon ;
- à l’est, Le Bignon dont elle est séparée par le ruisseau de la Grande Noe et Montbert dont la délimitation est formée par la route des Sables ;
- au sud, St Philbert de Grand Lieu dont la limite est le ruisseau de la Haie ;
- à l’ouest, le lac ou St Philbert de Grand Lieu.

La longueur du nord au sud est d’environ 5 km. Sa largeur de l’est à l’ouest est 8 km. Voici le tableau des distances de La Chevrolière à :

Geneston 8 km
Nantes 16 km 500
Montbert 10 km
Pont St Martin 4 km 900
St Philbert de Grand Lieu 7 km
St Aignan 9 km
Le Bignon 8 km

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2. Cadastre. Division des terrains par nature de cultures. Vigne et landes : leur historique.

La surface de la commune est de 3256 ha 577 suivant le cadastre qui fut exécuté et terminé le 20 décembre 1843 par Dupit père, géomètre, sous la direction de Lagrange, directeur des Contributions Directes, et de Challuau, géomètre en chef du cadastre, sous l’administration du préfet Chaper et du maire Béranger. Le plan d’ensemble est à l’échelle de 1 à 10 000. Le plan parcellaire d’ensemble de sections a été dessiné à l’échelle de 1 à 2000. Le développement des feuilles est à celle de 1 à 1000. La superficie cadastrale se décomposait comme suit au moment du tracé du plan :

Terres 2088 ha 01 a 48
Prés 240.1688
Prés marais 116.5184
Jardins 18.6889
Vignes 97.0756
Bois taillis 202.3474
Bois futaies 4.2270
Châtaigneraies 0.9440
Pâtures et landes 317.6896
Bois de pins 1.3070
Etangs 0.0960
Cours, aires, ruages 16.8007
Objets non imposés 151.5370


Le revenu cadastral s’élevait à 40881,66 Francs en 1843.
En 1897 il est monté à :

Propriété bâtie 29941,15 F
Propriété non bâtie 37194.98 F

Toutes les landes et pâtures ont disparu pour faire place à la vigne, à la culture des froments et des plantes fourragères.

Vignes.

En 1843 les vignobles occupaient 97 hectares.
En 1862. il y a une augmentation de 4 hectares seulement.
En 1882, ils sont 2 fois ½ plus étendus puisqu’ils couvrent 237 hectares.
En 1892, malgré les ravages du phylloxera, le précieux arbuste occupe toujours 237 ha.
Il est certain d’aujourd’hui 1901 cette contenance est beaucoup accrue. Il y aura encore augmentation d’ici quelques années si la reconstitution s’opère dans les conditions prévues.

Les chiffres ci-dessous sont extraits des statistiques déposées aux Archives de la mairie. Ils sont toujours plutôt en dessous de la réalité. Jadis, les vignerons plantaient 10000 ceps à l’hectare. Aujourd’hui l’implantation se fait à raison de 8000 ceps seulement par hectare. Elle se fait en quinconces quand les façons sont exécutées à la main et en ligne lorsque la charrue est employée aux travaux de culture. Il y avait autrefois ici quelques vignes à complant ou à devoir 2/3.

Une baillette du 16 août 1785 consentie par écuyer Louis Joseph Demelient, seigneur de l’Epinaye, de l’Aujouère et autres lieux, aux frères Neveux de la Thuilière nous apprend que le Sablon ou Petit Buord de 5 hommées, l’Ouche de la Barre de 4 hommées, la petite Plante de 5 hommées ½ étaient possédées à devoir de 1/3 plus 2 poulets par an. Les obligations des frères Neveux étaient de " raiser, épichonner, tailler, déchausser et rebêcher ces vignes ". Ils devaient en outre vendanger, fouler le raisin, jeter sur le sec (tas de raisins écrasés) et mettre le moût dans les tonneaux. Pour récompenser les preneurs de ces derniers travaux, le bailleur abandonnait aux frères Neveux les branches des bois émondables, des haies, des vignes, ainsi que les fournilles et feuilles des haies.

Les vignes à complant n’existent plus ici. Les diverses façons de la vigne n’ont été guère modifiées depuis 1785. La lutte contre les maladies cryptogamiques a seule ajouté quelques soins nouveaux aux anciens.

La vigne a une mesure spéciale : c'est l'hommée qui vaut 4 ares 45.
Cette mesure contient 75 gaules.
La gaule égale 0 a 059 1/3.(1a)
L’unité de mesure pour les terres cultivables est la boisselée de 60 gaules ou 3 a 56.
Le journal y est de 50 ares en chiffres ronds, véritablement 48 a 623920 et la corde de 0 a 607799.

Les diverses façons de la vigne se payent 6 F 50 à 7 F l’hommée. Le sulfatage et le soufrage, pas plus que la vendange ne sont compris dans ces prix.

La vigne est fumée tous les 5 ans seulement. Les cépages employés sont les gamays ou gros plants qui donnent un vin abondant et une vente facile à cause de ses nombreux emplois, le muscadet et le gros lot de Saint Marc.

Autrefois, la commune paraît s’être livrée à la viticulture qui vint à décliner. Il n’est rare de trouver des vignes sauvages qui grimpent aux arbres, d’une espèce inconnue de nos jours en ce pays, dans les haies de terres où cette culture n’existe plus et où elle n’a jamais été vue de mémoire d’homme.

Une délibération du 24 prairial an 9 annonce "qu’une gelée survenue en germinal vient d’emporter le fruit des travaux. La récolte du peu de vigne que renferme cette commune vient entièrement de disparaître."(1b)

Les paysans se rappellent encore qu’ils étaient obligés d’aller à St Philbert de Grand Lieu cultiver des vignes à façon pour avoir du vin. Ils prétendaient que ce serait peine perdue d’en planter à La Chevrolière, qu’elle n’y pousserait pas ou rapporterait trop peu pour couvrir les frais de culture.

En 1844, Verger mentionne dans sa notice de La Chevrolière qu’on y récolte en petite quantité un vin de médiocre qualité. Les faits énoncés plus haut démontrent que La Chevrolière eut des vignes à des dates très reculées.

En outre, un procès verbal de visite du grand archidiacre en date de 1682 mentionne ce qui suit relativement aux mariages : "il est défendu aux paroissiens de se présenter à l’église pour recevoir le sacrement de mariage après 9 h du matin en été et après 10 h en hyver. S’il s’y présente des gens ivres dans la compagnie des futurs époux la cérémonie sera renvoyée."

Le dernier alinéa n’est-il pas typique ? Il fallait que le mal de l’ivrognerie fut grave pour que le clergé prenne de telles précautions et fasse semblable défense. Le défaut de l’ivresse suppose la production d’une bonne quantité de vin dans le pays où existait cette plaie.

Enfin, le cadastre a conservé des noms significatifs qui indiquent l’existence du précieux végétal dans les endroits ainsi désignés :

Section B de Trejet, Faillies vignes, vignes gâtes, grandes vignes
Section D de Thubert, vignes rouges ;
Section F de la Freudière, fief des grandes vignes, la vigne noire ;
Section H de l’Arsangle, taille de la vigne.

Les autres plantes qui sont l’objet des soins du cultivateur sont : le froment, le seigle, les choux à mille têtes, le trèfle rouge, le maïs, les pommes de terre, le lin (ce dernier abîmé par une plante nommée ici le lin fou (1c)). On y voit quelques arbres fruitiers qui poussent peu vigoureusement ; ils ne fournissent que des fruits à couteau.

En 1844, Verger cite déjà que le froment, la production principale du pays, était l’objet d’exportation pour Nantes en échange des engrais. Il nomme en outre le mil, le blé noir, le bois de chauffage et les pommes de terre comme produits ordinaires de la commune. Pourtant le blé noir y est peu cultivé de nos jours. Il ajoute : "Bien qu’on cultive le trèfle, les choux, les navets, cependant on fait peu d’élèves, les bestiaux sont chétifs et ne donnent pas de beaux bénéfices comme dans d’autres communes."

Si cet auteur pouvait revenir ici, comme il trouverait que tout est changé ; surtout en ce qui touche en la qualité des vins, la beauté des bestiaux, la grosseur des blés. Il serait émerveillé de voir les progrès réalisés. Le même écrivain disait à la même date : il ne reste plus qu’une lande de 100 hectares. Ce doit être celle du Gotha dont il veut parler.



(1a)source : histoire géographie de la Loire Inférieure d'Eugène Orieux 1895 :
- la gaule de 7 pieds 1/2 de côté ou 56 pouces 1/4
- l'hommée pour la vigne 75 gaules soit 4 ares 45 164
- dans le pays de Retz l'hommée, 29 ares 174.


(1b) Les dégâts sont aussi rapportés à Bouguenais le 10 pluviose an 10 - source Archives départementales de Loire-Allantique - délibération mairie de Bouguenais- 1800-1833 page 6/93 :
"le maire ayant observé que la récolte des vins ayant totalement manqué ... cette année suite de la gelée qui eut lieu dans la nuit du 9 au 10 germinal de l'année dernière ..."


(1c) Silene annulata Thore. Cf : http://herbiertourlet.univ-tours.fr.



Landes.

Il ne sera pas inutile de faire une courte notice sur les landes. Ce travail fournira des renseignements curieux sur l’origine de la possession, la date et le mode de partage.

Un procès verbal du 24 prairial an 9 réclame un dégrèvement de 2 400 francs sur la contribution foncière de l’an 8. Il y est exposé que La Chevrolière paye 1 100 francs de plus que son 5éme de revenu et "que le territoire est en majeure partie lande et bruyère".

En 1790 (1d), les officiers municipaux appelés à délibérer sur les biens communaux "croient qu’il serait on ne peut plus intéressant de partager par portion égale entre les particuliers qui y ont droit les landes surtout le Gosta et les Marosses qui ne rendent pas grand service et qui seraient dans le cas de faire vivre une grande quantité de pauvres malheureux et de fournir beaucoup de blé si on les défrichait : ce qui ne peut se faire sans partage". Ils demandent en outre le partage d’Herbonne par nombre "de feux possédés". Ils parlent du commun du Châtellier partagé il y a 12 ou 15 ans malgré l’opposition de quelques particuliers qui cédèrent devant les menaces des riches. Ils demandent l’appui des lois maintenant égales pour tous, afin de partager le Châtellier et tous les communs qui pourraient se trouver dans la paroisse. La délibération de 1790 préconise le partage par portions égales pour le Gotha et les Marosses et celui par nombre de feux possédés pour le Châtellier.

Aucun des deux modes de division demandé ne fut suivi. On eût recours au partage proportionnel au revenu cadastral de chaque intéressé ou au partage au marc le franc. De sorte que les riches eurent la plus forte part et les afféagistes qui avaient abandonné les landes à leurs vassaux reprirent ainsi la plus forte proportion de ce qu’ils avaient concédé sans aucune pensée de les reprendre. Voir délibération p 207.

(1d) le procès verbal est non daté.
Dans le registre des archives départementales de Loire-Atlantique en ligne (délibérations municipales, La Chevrolière 1790- vendémiaire An IX, page 13/39) il n'est pas classé dans l'ordre chronologique. Il est situé entre les PV du 13 novembre 1791 et du 29 janvier 1792. Or Jacques Jaunin, Procureur de la commune, signataire du P.V. ne l'était plus depuis le 13 novembre 1791.


Landes de Thubert et de la Carcassonnerie. Compromis du 19 octobre 1836.

Les habitants de Thubert avaient enfermé une partie de la lande de Thubert, ancienne dépendance du duché de Retz. Les habitants de la Carcassonnerie ci-devant vassaux des moines de Villeneuve appelèrent les précédents devant le juge de paix de St Philbert pour détruire les clôtures. Leurs prétentions furent rejetées et ils furent condamnés aux dépens.

Une entente intervint qui régla le différend comme suit : (l’acte de compromis fut passé devant Maujouau le 19 octobre 1836).

La Carcassonnerie obtint 6 ha80 a 14 ca dans la partie nord de la lande joignant Thubert et La Grivellière dans la direction Sud ¼ - SO au N1/4 – NO. Les habitants de Thubert se virent attribuer un vague en lande borné par la terre de La Cadenière et le chemin de la Grivelière et de Geneston. Les habitants de la Carcassonnerie payèrent les fossés attribués à Thubert d’une contenance de 15 ha 55 a 77 ca.


Landes de Trejet. (acte notarié du 14 janvier 1792)

M. Vassal déclara pour les habitants de Trejet ce qui suit :

"les landes de Trejet ont été partagées par acte notarié du 14 janvier 1792 au rapport de Garreau, notaire à St Colombin, enregistré à Pont James le 8 février 1792 par bedart pour 1 livre tournois.


Marais d’Herbonne.

Une autre déclaration (1e) du 1e prairial an 12 fut faite par le même Vassal (1) en ce qui concerne les marais d’Erbonne. Elle est inscrite sur le registre des délibérations.

Les habitants de Trejet se plaignaient au sujet du partage des marais d’Herbonne (16 juillet 1820). Ils demandaient que le marais d’Herbonne reste indivis et ne soit pas partagé à la perte des pauvres gens qui trouvent leur subsistance dans le parcours de ce marais en y tenant 2 ou 3 bêtes à cornes. Ils demandaient la conservation du port qui est d’une utilité publique. Les autres raisons invoquées sont : les riches n’ont jamais payé les rentes, affirment-ils et ils en cultivent le tiers. Le reste après le partage ne fournirait rien aux pauvres et des morceaux de peu de valeur aux autres. Le conseil appuya ces réclamations et pria M. le préfet de prendre en considération la conservation du port et les justes plaintes des habitants de Trejet. Cette délibération ne produisit aucun effet, puisqu’aujourd’hui le marais d’Erbonne est partagé entièrement.

(1) (M. Vassal était le propriétaire du château de Trejet, beau-frère de Minée évêque constitutionnel)

(1e)En fait c'est la même déclaration :"copie de la déclaration faite par M.Vassal au nom des habitants de Trejet ... des droits sur la cy devant lande de trejet aujourd'hui en labeur et sur les marais d'erbonne..."


Lande du Gotha

Ce mot suivant Talbot et Guéraud (géographie de la Loire Inférieure) viendrait de Gaotha et signifierait eaux basses. Le sens serait plutôt eau gâte ou dormante à cause de la nature marécageuse de cette lande.

Une déclaration de propriété inscrite que le registre des délibérations faites au maire au nom des habitants du bourg, de Passay, de la Redollerie, de l’Audouet le 7 prairial an 12 par :
Desaintdo, desservant de la chevrolière, Béranger, Gilardeau, Lhomelet, J B Josnin, Jean Corbeau, Eloy Béranger, Thébaud, L Baudry, Joseph Biton, Charles Prou, M. Josnin, Pierre Josnin, Lhomelet, adjoint Pierre Roquet, P Janeau.

Le 17 juin 1810, le conseil municipal reconnut les habitants du Bourg, de Passay, de la Redollerie et de l’Audouet, propriétaires du Gotha "qui ne peut être considéré commun parce que les habitants susnommés en payaient redevance au seigneur des Huguetières ainsi que le constate un aveu du 17 avril 1761 passé par Maître Josnin, notaire des Huguetières".

M le marquis de Brie Serrant, baron de Retz et seigneur des Huguetières, avait consenti un afféagement en date du 21 mars 1780 à Julien Guibreteau par devant Maître Cavisel, notaire à Machecoul. Cet afféagement fut sans effet par suite d’un procès gagné sur le seigneur de Retz par les habitants qui furent maintenus en possession.

Le 19 mars 1851, la commune demanda l’autorisation d’ester en justice pour faire annuler tous les jugements rendus au sujet du partage du Gotha et faire procéder à un nouveau partage. L’autorisation ne fut pas accordée. Les landes avaient été partagées au marc le franc des propriétés possédées dans le Bourg, Passay, la Redollerie et l’Audouet. De sorte que les gros propriétaires, dont quelques uns étaient les successeurs des seigneurs qui avaient consenti l’afféagement se vinrent mettre en possession de la plus grande étendue des landes. Pourtant ces landes auraient dû être partagées seulement entre les vassaux.

Les habitants du Bourg surtout furent les plus frustrés par suite de cette interprétation ridicule de l’acte d’afféagement.


Landes de Viais (1er mars 1818)

Les habitants de Fablou, Thubert, La Grivellière et la Landaiserie déclarèrent en ces termes que les titres de propriété et d’afféagement de ces landes ont été brûlées pendant la guerre de Vendée : "mais que le village de Fablou avait été incendié pendant la guerre de Vendée, que ces titres ont été brûlés comme le reste."

Cette déclaration est signée : René Orieux, J Coêlier, Brochet, Pierre Josnin, J B Josnin, André Quillaud.

Le même jour, le maire soumit cette déclaration au conseil. Il affirma avoir lu les titres d’afféagements ; plusieurs conseillers attestèrent la même chose. En conséquence, le conseil pria M. le préfet " de vouloir bien maintenir les dits pétitionnaires et habitant dans la propriété ci-dessus mentionnée : étant presque tous indigents, ils préfèrent que la portion des landes reste comme elle est parce qu’ils n’ont pas moyen de la payer à la commune".

Des vœux des habitants il n’en fut tenu aucun compte et le partage se fit.


Landes de la Buchetière (13 novembre 1840)

Le 13 novembre 1840 , le conseil déclare les habitants de la Buchetière propriétaires de landes sur le vu d’un aveu du mois d’août 1622 par lequel Bernard Chotard, Guillaume Guillet, Mathurin Cormerais, tenaient à viage divers communs pour lesquels ils payaient rente pour le sieur Gilles Pantier, seigneur de la Guerche et de la Noë de Passay )(1f).


Pas d’Ouailles (20 février 1841).

M de la Blotais et ses fermiers voulaient forcer la commune à actionner les habitants de la Buchetière qui furent reconnus propriétaires du commun du Pas d’Ouailles par le conseil municipal.


Marais de la Thullière (20 février 1841)(1g)

Les habitants de la Thullière soumirent au conseil une déclaration du 3 novembre 1679 pour la confection du papier terrier et reformation des domaines du Roi à Nantes qui leur afféage : "la propriété des marais, rivage et retrait de la Thullière situées entre les marais et rivages de l’Aubinière, le marais de la Chaussée et les métairies de la Noê et de Beausoleil et les terres du village."


Les prés bas (20 février 1841)(1g)

Le conseil reconnaît que le commun des prés bas appartient à Trejet en vertu d’une déclaration du 29 septembre 1678.

(1f) le PV du 13 septembre et non de novembre 1840 indique "Gilles Pantin seigneur de la Guerre et de la Noë de Passay". Le dictionnaire de la noblesse de France de François Alexandre Aubert de la Chenaye (1784) indique : "Gilles Pantin, Chevalier, Seigneur de la Guere, du Verger, de l'Isle-Valin etc. ... avait épousé, en 1625, Françoise Laurens, Dame de La Noë, de Passay et de Leraudière, morte en 1681, fille de Julien, Chevalier, Seigneur de La Noê et de Dame Yvonne Charette."


(1g)En fait, le PV du 20 février 1841 n'est relatif qu'au Pas d'Ouaille du commun de la Buchetière. L'avis du conseil municipal sur la propriété des Marais de la Thullière et des prés bas est dans un PV de 1846, du 30 mai ou 1er juin (le jour et le mois sont biffés).
- archives départementales de Loire-Atlantique en ligne - délibérations municipales 1841 - 1850 , pages 19-20/40.


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3. Constitution géologique du sol

Le pays est un plateau dans la partie sud jusqu’au ruisseau de la Chaussée. Au nord, à partir du même cours d’eau, le terrain présente un versant peu étendu du côté de la Chaussée et de la Grande Noë et un autre moins prononcé du côté du Lognon. La contrée est généralement découverte. Il existe peu de bois à l’ouest excepté celui de l’Arsangle et celui de Trejet. A l’est, au contraire, se trouvent la forêt de la Freudière et le bois de Panveau. De plus, cette dernière partie a ses fossés plus boisés que ceux de l’ouest. Il y a généralement de grandes parcelles entourées de fossés. Ces parcelles sont ensuite morcelées et chaque morceau est séparé par des bornes.

Le sol de la partie ouest est composé de cailloux mêlés d’une forte proportion d’argile. Le sous-sol de même nature est perméable. C’est la terre rude.

Dans les autres parties de la commune, la terre forte domine.

Au point de vue minéralogique, on trouve de l’ophilithe au nord, le mica schiste au sud et à l’est et un calcaire coquillé geline près de la Freudière (d’après Verger).

Une notice géologique de M F Cailliaud (1861) cite les couches graveleuses de La Chevrolière enfouies avec des polypiers et des coquilles à l’état siliceux anciennement arrachés aux terrains crétacés.



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4. Cours d’eau – lac

Le Lognon forme la limite de cette commune avec celle de St Aignan sur une longueur de 3 km. C’est en cette partie qu’il se jette dans le lac de Grand Lieu. 600 m de son cours forment la séparation de La Chevrolière et de Pont St Martin. A partir de ce bourg jusqu’au lac cette rivière est navigable. Sa largeur est de 1000 m de la jonction du ruisseau de la Chaussée jusqu’à son embouchure dans le lac.

Le ruisseau de la Chaussée prend sa source dans la commune au sud du Motois. Il traverse la route de La Chevrolière à Montbert près de la Bourdinière, celle de La Chevrolière à Pont St Martin près de la Chaussée, passe près des Basses Haies. Il se jette dans le Lognon à 400 m de l’embouchure de ce dernier dans le lac. Il traverse les marais de la Chaussée et de l’Angle. Il reçoit à droite le ruisseau de la Grande Noë dont la source est en Montbert. Ce ruisseau sépare La Chevrolière du Bignon. Il coule près des Huguetières, de la Jestrie, entre la Planche Bru et le Rateau. Il traverse la route nationale des Sables, la route de Machecoul à Nantes et le chemin vicinal de la Planche Bru.

Le ruisseau de la Chaussée reçoit aussi le tout petit ruisseau de Montceau dont l’origine est à la Tranchais. Le petit ruisseau des Marosses traverse le Gotha et se jette dans le lac au sud et près de Passay.

Enfin, au sud, le ruisseau de la Haie sépare St Philbert de Grand Lieu de La Chevrolière. Il prend naissance près du Mortier, passe près de la Haie, de la Bourionnerie et se jette dans le lac non loin de la pointe du bois de l’Arsangle. Il traverse la route de St Philbert à Nantes par La Chevrolière.

Le lac de Grand Lieu par une anomalie qui ne s’explique pas, est situé en entier dans la commune de St Philbert. Pourtant, le principal village de ses rives, Passay, est situé dans la commune de La Chevrolière et juste au milieu de son rivage dans la direction N.S. Aussi la municipalité de La Chevrolière (11 mars 1792) demanda " que le lac soit cotifié dans la commune de La Chevrolière parce qu’il y est en majeure partie, que les fermiers, les pêcheurs et les marchands de poissons y résident". Ces plaintes ne produisirent aucun effet.

L’établissement de pêcheries sous les ponts, de barrages, de chaussées pêcheries dont les seigneurs tiraient de jolis revenus occasionnaient des inondations fréquentes dont les riverains se plaignirent souvent mais sans résultat. Les plaignants finirent par s’insurger. Parmi les révoltés, se trouvaient les habitants de La Chevrolière, de Pont St Martin, de St Aignan.

M. Léon Maître, dans les villes disparues au mot Lac de Grand Lieu p 76, nous donne les renseignements suivants : "On s’armait en grand nombre et on courait à l’assaut des chaussées. Ceux qui marchent en tête des insurgés sont les principaux seigneurs du pays : les sires du Brandais (St Aignan), de la Frudière, de l’Arsangle, de la Thébaudière, en La Chevrolière et G de St Aignan (1456). Il est constaté et reconnu en 1438 que tout le mal venait de la multiplicité des pêcheries et de l’état des chaussées du Pilon, de Leray et de Vue et qu’à cette date la submersion était plus grande que jamais ". Le roi François 1er ordonna une enquête en 1534. A la suite de l’enquête faite en 1572 par l’ingénieur Craponne sur l’ordre de Charles IX, les pêcheries furent momentanément supprimées. Mais elles rapportaient trop pour ne pas être rétablies. De sorte que le mal ne fit qu’empirer. A tel point que les habitants ne comptant plus que sur eux-mêmes entreprirent (1438) un canal commençant aux limites de St Aignan passant par Souché, la forêt de Nantes, le taillis de l’Eperonnière pour aboutir à la Loire par l’étier et la chaussée de Brevière. Il ne pût être achevé et les révoltes recommencèrent.

Un syndicat se forma en 1713 qui obtint des moines de Buzay la permission de creuser un canal avec écluse beaucoup plus court que la Chenau à travers leurs prairies. Ceci mit fin au mal ".

Nota : Les marais de Trejet font partie du syndicat institué en 1713.

Le 4 août 1828, le conseil municipal prit une délibération contre le dessèchement du lac. Le procès verbal est signé De Belleisle et de J Coêlier. Les raisons contre le dessèchement sont : que cette opération serait défavorable à la navigation, nuisible à la salubrité, qu’elle abolirait les droits de pêche de quelques propriétaires et qu’elle anéantirait la pêche, le gagne-pain des habitants de Passay.

Lors de la dernière tentative de dessèchement, le conseil municipal s’est de nouveau opposé à l’exécution de ce travail.



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5. Curiosités

Entre le lac et les sables se trouvent des terrains aujourd’hui plantés en vignobles et nommés la Valllée. C’est dans la portion de ces terrains située au sud de Passay que 3 gros cailloux étaient enfoncés autrefois. C’est cailloux étaient désignés par les paysans sous le nom peu parlementaire de C... de Gargantua.

Au centre des sables est un lieu-dit le Charnier. Le cadastre porte comme mention, section H de l’Arsangle, Chapelle sur sable.

Près de l’embouchure du Lognon sont le Petit et le Grand Rocher. Des terrains voisins portent encore ces noms.

En face de cet endroit, sur l’autre rive du Lognon, dans la commune de St Aignan et en face de Passay, est situé l’île d’Hun, Un ou Ain. Les habitants de Passay s’y réfugièrent pendant la révolution (voir partie révolutionnaire p 127). Ils y tinrent une assemblée pour élire des membres massacrées de leur municipalité.

L’académique celtique y indique une pierre druidique profondément enfoncée, de 5 pieds de haut et de 2 à 3 pieds de largeur à sa base.



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6. Chemins. Ponts. Leur histoire

La route des sables est très ancienne. Ecoutez plutôt ce qu’en dit Léon Maître dans les Villes Disparues, p 145 : "L’antiquité de la Chaussée qui va de Viais à Legé par les Hugutières, le Pont-James et la Bénâte, est non moins certaine ; elle serait démontrée au besoin par les ruines romaines de la chapelle des Ombres sur La Chevrolière, par la chapelle Saint Jacques en Saint Colombin ou par l’origine des localités traversées".

Le 17 septembre 1790, l’assemblée communale indique la route des Sables comme seule voie praticable. C’est pourquoi elle demande qu’un chemin soit établi depuis le moulin de la Chaussée en Saint Philbert, à aller aux pavés de Nantes, en passant par le bourg de La Chevrolière. Elle exprime le désir qu’il soit construit de la même manière que les grand chemins ordinaires.

A la même date, elle émet le vœu que le bourg soit raccommodé et empierré, et "que chaque propriétaire le fasse vis à vis soi afin que les eaux aient leur écoulement ".

En 1844, Verger mentionne cette rue " comme seule arrangée". "Avant c’était une suite de cloaques " ajoute-t-il.

Le 11 mars 1792, à 11 du matin, un nommé Cormerais Pierre, avait été trouvé noyé à La Chaussée, puis retiré par le farinier de la Thuilière, Thomas Surget.

Cet accident émut la municipale qui adressa à la administration du district de Machecoul une lettre demandant que des fonds lui soient alloués à titre de subvention pour rétablir la Chaussée.

A défaut du secours sollicité, elle se demandait si le district ne pourrait pas forcer les propriétaires voisins : Mme de Bellyle, de M. de Badreau, M. de la Ville, à en supporter la dépense. Elle donnait comme raison : " que les habitants sont dans la nécessité et ne peuvent contribuer aux réparations et à l’entretien de la Chaussée ".

Le 30 avril suivant, l’assemblée communale se transporta sur les lieux pour constater les réparations urgentes à faire.

Elle établit un semblant de devis. La dépense n’y figure pas. Ces frais furent payés on ne sait pas par qui. Il est même probable que le devis ne fut jamais exécuté dans son entier (voir procès-verbaux p 201 et 202). En effet, le 24 pluviose an 10 (14 janvier 1802), un vote de 600 F. fut consenti par la commune pour rétablir la même chaussée.

Le 10 février 1822, 800 F. furent votés par le conseil municipal pour le même objet. Cette dernière dépense répartie sur 2 années.

Au surplus, on voit à plusieurs reprises, l’assemblée communale se plaindre que les chaussées du Gotha et de la Chaussée sont rompues par les eaux. La rupture des chaussées du Gotha et de la Chaussée était due aux inondations occasionnées par le lac ; submersions qui produisaient des dégâts dont se plaignaient les riverains (voir pour ce sujet au mot lac).

Le 20 avril 1810, le conseil vota 600 F. pour faire exécuter par des étrangers " vu la rareté des bras dans la commune", des réparations urgentes aux chemins désignés ci-après :

1. Chemin de La Chevrolière à Pont St Martin
2. Chemin de La Chevrolière à la Route des Sables près de la Frudière.
3. Chemin de Fablou à la route des Sables par les landes de Viais.

Il fit observer à M. Le Préfet que la prestation serait difficile.
Cependant il fixa le prix de la journée d’homme à 1F25 et à 5 F celui d’une journée d’homme avec voiture attelée de bœufs.

Le 10 mai 1838, il vota 2 centimes et 2 journées d’homme, de chevaux, de bœufs et de voitures dans le même but. A partir de ce moment, la prestation fût élevée à 3 journées comme dans les autres communes. Il ne sera pas sans intérêt de connaître l’estimation du travail de la prestation à différentes dates. Voici un tableau instructif à cet égard :

date - homme - cheval - charrette - bœuf - charrette à bœufs - vache -
6 août 18260.75 0.75 2.25 5 3.25
22 mars 1835 1.25 1.25 4
7 février 1836 1 1 14
9 octobre 1836 1 1 1
10 mai 1842 0.9 1.25 1 1.20
11 mai 1843 0.9 1.25 1 1.20
13 mai 1844 0.9 1 1 1
mai 1845 0.9 1 1 1

La journée de prestations est aujourd’hui évaluée la même somme que dans les autres communes. Par la délibération du 29 juin 1836, le conseil fixa les largeurs des différents chemins de la manière suivante :

Pont St Martin à St Paul 8m
Chevrolière à Geneston-Montbert 6m
Chevrolière à Passay 6m
Route de Pont St Martin à la Thuillière 6m
Trejet à Pont St Martin 6m

Le 14 janvier 1847, le conseil vota 5 centimes additionnels qui produiront 4000 F pour donner du travail aux pauvres. Le 2 février 1847, la même assemblée vota 15 centimes pour donner du travail aux nécessiteux et participer au crédit de 4 millions. Ces sommes servirent à des travaux sur les chemins.

Voici le tableau des chemins de la commune

Route nationale

numéro - désignation - longueur -
N° 178 Sables d’Olonne à Caen 2km8

Grande communication

numéro - désignation - longueur -
N° 18 bis Machecoul à Nantes 1km7
N° 28 Passay à Montbert 8km4
N° 65 St Philbert à Nantes 5km6

Petite communication

numéro - désignation - longueur - largeur - date -
N° 1 Gestrie à Chantemerle 603m 6m 26 avril 1874
N° 2 Petite Noë 530m 6m 7 juin 1875
N° 3 Trejet – Moulin Bras de Charrette 1 687m 6m 18 janvier 1872
N° 3 bis Trejet à la Chaussée 1 508m 6m 18 janvier 1872
N 4 Lande du Gotha 3 441m 8m 13 juin 1854 / 25 janvier 1886
N° 5 Thuillière 4 045m 6m 21 mai 1867
N° 6 Grand’ville 3 608m 6m 16 juin 1880 / 30 novembre1883
N° 7 Minières de Fablou 1 490m 6m 30 mai 1884
N° 8 Guerche à la Chaussée 695m 6m 29 décembre 1879
N° 9 Planche Bru 2694m 6m 25 mars 1886 /6 octobre 1891
N° 10 de la Thuillière 761m 6m 10 décembre 1894
de la Thuillière 427m 5m 20 septembre 1894
Panveau 818m 6m 12 octobre 1894

La commune est traversée en ce moment par 2 800m de routes nationales, 15 588 m de chemins de grande communication et, 22 337 m de chemins de petite vicinalité. C’est un total de 46 725 m non compris 6 km environ de chemin de fer.

Ce tableau montre que 18 400 m de chemins de grande voirie ont été faits sous le 2d Empire (la route nationale de 2km800 et celle de Machecoul à Nantes de 1 km 700 ont été construites antérieurement).

Ce tableau fait voir en même temps que le réseau de petites communications est dû presque entier à la 3e République, excepté 7 886 m qui ont été faits sous le 2d Empire. Il reste à l’actif du gouvernement actuel 14 851 m sur 22 337 m de chemins de petites communications.

Le chemin de fer d’intérêt local, à voie étroite, de Nantes à Leger, traverse la commune sur 6km environ. Il a été construit en 1895 et a commencé à être exploité en 1896.

La gare a été placée à plus de 500 m au sud du bourg, mais un peu plus à proximité de Passay. Le choix de l’emplacement fût pour le bourg et Passay l’occasion d’une lutte ardente. Le bourg voulait avoir la gare. Passay promit de donner à la compagnie le transport de toutes ses volailles. Il obtint ce qu’il demandait, mais ses commerçants, qui avaient d’ailleurs été fortement appuyés, oublièrent leur promesse aussitôt la victoire obtenue.

Des intérêts particuliers avaient passé avant les généraux et avaient fait commettre une faute grosse et irréparable.



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Ponts.

Le 12 février 1812, la construction du pont de Pont St Martin fut décidé. La dépense présumée devait être 4700 francs. Un tiers de la dépense fut demander à La Chevrolière qui refusa de le voter " parce que les habitants passent par la route des Sables ". Le conseil municipal proposa un droit de barrière.

Sur 1500 francs d’impositions extraordinaires pour le pont de Pont St Martin, la Chevrolière participa pour 200 francs (10 janvier 1819).

Le 8 juillet 1813, la municipalité en présentant un devis de 237 francs pour construire le pont de la Buchetière demanda que St Philbert en paye la ½, elle-même 1/3 et la Limouzinière et St Lumine le reste.

Le 26 mai 1814, Jacques Arnaud de Geneston établit pour le même pont l’état des dépenses qui montèrent à 360F. Le procès verbal du 10 mai 1816 apprend que la Chevrolière et St Philbert payèrent par moitié.


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7. Flore

M. Ménier, professeur à l’école des sciences de Nantes y a découvert la truffe blanche sous des tilleuls (voir une note de l’agriculture moderne page 219).


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8. La Chevrolière dans les livres

La Chevrolière est mentionnée dans :
- les louves de Machecoul par A. Dumas
- Victor Hugo raconté par un témoin de sa vie

Et dans
- le drame du château de la Pénissière par (laissé en blanc)

Les 2 premiers ouvrages ont trait aux événements de 1793. Le dernier raconte la tentative d’insurrection de la Duchesse de Barry. M Lallié en parle souvent dans son livre : le district de Machecoul.



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Chapitre 2

Temps primitifs

2.1. Passay, village lacustre
2.2. Légende d’Herbauge
2.3. Passay, 1er centre paroissial
2.4. La Chevrolière 2e centre paroissial
2.5. Chapelle des Ombres : église paroissiale présumée


1. Passay, village lacustre

Passay est bâti près du lac dont le bassin a une superficie de 3782 ha. Il en est le plus voisin et est assis sur des rives à fond sableux d’un accès facile et qui offre un bon mouillage. Les autres hameaux près de la même masse d’eau n’ont pas une situation aussi favorable. Les côtes du lac de Grand Lieu à l’ouest sont vaseuses , elles sont peu accessibles et les lieux habités sont plus éloignés du rivage.

De sorte que Passay peut être considéré comme le seul point d’atterrissage commode. C’est le secret de son importance relative. D’ailleurs la découverte faite par les pêcheurs en différents endroits du lac et à diverses époques de poutres mortaisées, de pilotis travaillés, de haches de silex et en 1840 d’une barque prouve qu’il y avait des stations humaines tout autour.


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2. Légende d’Herbauge

On peut donc se figurer le lac entouré de villages lacustres dont le principal fut Passay. La première place, Passay, l’a conservée toujours depuis.

Une tempête violente a vite fait de détruire cette agglomération qui, par la densité de sa population, méritait bien le titre de cité. Les gens des terres, à la vue d’une disparition soudaine de ces villages placés dans le pays d’Herbauge, auront été saisis d’effroi. Ils auront donné à ces hameaux engloutis une dénomination unique ; celle du pays où ils étaient situés : d’où est née la légende de la ville détruite à la prière de St Martin de Vertou.

Une remarque importante est utile ici. Passay dut aux temps primitifs avoir peu de relations avec les gens de la campagne voisine. Par sa situation, il pouvait se suffire à lui-même. Il avait des poissons pour vivre et des bois abondants pour se chauffer et bâtir.

Voici pourquoi les habitants de Passay ont, même de nos jours, des mœurs, un langage, des coutumes différents du reste des paysans de la Chevrolière. Malgré des siècles de contact, il y a une différence si marquée entre les Passys et les autres habitants de la Chevrolière qu’on peut presque affirmer qu’aux époques primitives, la population de Passay n’entretint aucun rapport avec les voisins qui ne connaissaient leur existence que par la vue de leurs cabanes. Ceci explique pourquoi a été formée la légende de la destruction d’Herbauge par des gens assurément très superstitieux et trop simples pour être en mesure de se bien renseigner.


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3. Passay, 1er centre paroissial

Passay avait donc, comme il vient d’être dit, une position privilégiée sur le bord du lac de Grand Lieu et près du bois de l’Arsangle (1). (1) M. Léon Maître, villes disparues, présume que ce bois doit renfermer un retranchement triangulaire et romain qui fut, il y a longtemps, prolongement de la forêt des Huguetières.

Il devait donc être à la tête des villages lacustres et il se mit plus tard au 1er rang des hameaux voisins, de formation plus récente. En effet, la paroisse de la Chevrolière n’a pas toujours eu pour chef-lieu celui qu’elle a de nos jours.

L’église fut à l’origine à Passay qui compte 500 habitants d’après le recensement de 1901 : c’est encore l’agglomération la plus importante de la Chevrolière. La plupart des habitants de ce village se livre à la pêche qui a été toujours leur occupation favorite. Aujourd’hui, 80 bateaux pêcheurs y ont leur refuge.

Plusieurs commerçants de volailles y ont établi et emploient un nombreux personnel de plumeuses. Ce commerce se pratiquait déjà à la révolution, mais sur une plus petite échelle. Quelques uns seulement sont cultivateurs. De vastes surfaces de la vallée ont été piquées en vignes et occupent des bras assez nombreux.

Sept moulins dont 4 seulement tournent maintenant existaient autour de Passay et indiquaient l’importance de cet endroit.

Sur la route de St Philbert, de vastes amas de sable, espèce de dunes, ont été apportés là par la mer à l’époque diluvienne. Ces sables contiennent de nombreux coquillages fossiles. La tradition veut que ce soit au beau milieu de ces sables, près du Moulin Vieux, que fut l’emplacement de la primitive église de la paroisse.

Voici cette tradition : " Un seigneur du pays avait commis de nombreux crimes. Il avait été condamné à faire bâtir une église dans les sables. Mais à mesure qu’il faisait bâtir, l’ouragan démolissait de sorte qu’il fut ruiné avant d’avoir achevé l’édifice. "

Cette légende cache un fond de vérité ; elle démontre l’existence d’une église. La tempête, à force de souffler, aura amené ces sables. Un ouragan plus terrible aura détruit l’édifice. Les habitants, effrayés, auront alors reculé et se seront établis plus au nord du village dévasté.

La configuration des lieux paraît donner raison à cette affirmation. C’est près des Sables que se trouve un canal, sorte de baie, qui s’avance dans les terres et où se déverse un petit ruisseau venant des Marosses et du Gotha.

Une bulle du pape Calixte II de 1119 mentionne ainsi cette paroisse : ecclesia suncti Martini de Paciaco ou église de St Martin de Paciae ou Paçay.

Dans un pouillé de 1283 (charte de l’évêque Durand), ce nom est écrit Paçay.

Il est probable que le cyclone qui emporta l’église se produisit au 13e ou au 14e siècle. Le même événement eut lieu en l’an 12. Une délibération du 15 pluviose an 12 annonce que l’ouragan du mois dernier a renversé l’église de la Chevrolière.

Toujours dans les Sables, existe un emplacement appelé le charnier, mot synonyme de cimetière. Un squelette y a été découvert il y a quelques années.

Des observations personnelles et des renseignements puisés près des habitants m’ont fourni les matériaux de mon travail. J’ai pu constaté qu’ils concordent en tous points avec ce qu’en a écrit M Léon Maître. Nous sommes en désaccord sur l’emplacement du Paradis qu’il croit être dans le Charnier. Il s’est trompé : le Paradis a une origine révolutionnaire et est situé dans le bois de l’Arsangle, comme cela sera expliqué dans la partie révolutionnaire.


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4. La Chevrolière 2e centre paroissial

Le 2e centre paroissial fut placé plus à proximité du grand chemin et ce lieu fut appelé La Chevrolière.

La délibération du 3 avril 1791 annonce que l’église et la cure ont été fondées par la Maison de la Noë des Passais qui pourtant n’étaient point seigneurs du clocher ni d’ailleurs Le seigneur fondateur était M de Bellisle, successeur de M de la Guerche.

Le 1er registre de la paroisse date de 1505 : ce renseignement est puisé dans un inventaire car les archives ont été brûlées pendant la révolution.


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5. Chapelle des Ombres : église paroissiale présumée

M. Léon Maître indique la Chapelle des Ombres comme très ancienne et d’origine romaine. Quand elle a été rebâtie (2a) , les ouvriers ont dit avoir trouvé des fondations très résistantes et des monnaies qui doivent être gauloises et romaines d’après les réponses qu’ils ont faites.

Quelques unes de ces médailles avaient des figures d’animaux. Ils ont mis aussi à découvert des grains de collier. Tous ces objets, médailles et autres, étaient déposés dans les nombreux tombeaux fouillés. Ils ont pris place sans doute dans les collections des amateurs nantais qui venaient voir le déblaiement. Il est bon d’ajouter que tout l’enfeu ou cimetière n’a pas été remué : il reste donc des découvertes à faire. M. Léon Maître croit même que cette chapelle, avec son enfeu au cimetière, a dû servir d’église paroissiale.


(2a) Rasée pendant la Révolution, reconstruite en 1876. cf http://www.patrimoine-religieux.fr
Construction fin XIIIème sur une ancienne maison ou un temple romain. Sert alors de prieuré ou de petit monastère et fut la première paroisse de La Chevrolière. Reconstruite en 1498 et restauration en 1689. Visite fréquente de Saint Louis Grignon de Montfort (1708).


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Chapitre 3

Histoire ecclésiastique

3.1. Procès verbal de visite du grand archidiacre (1682)
3.2. Le Père Montfort à la Chevrolière et le Jansénisme)


1. Procès verbal de visite du grand archidiacre (1682)

Dans un procès verbal de visite diocésaine (1682) du grand archidiacre, se trouvent notés plusieurs faits intéressants relatifs à la fondation de 30 livres de rente pour l’entretien d’une lampe par le seigneur des Huguetières à la séparation du chœur d’avec l’église, à la clôture du cimetière, à la célébration des mariages et au non-acquittement des charges de plusieurs bénéfices (voir au mot bénéfice, église, cimetière).


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2. Le Père Montfort à la Chevrolière et le Jansénisme

Le P. Louis Grignon Montfort vint en 1708 faire une mission dans cette paroisse. Voici dans quelles circonstances : Le curé et le vicaire de la Chevrolière étaient jansénistes, c’est la tradition qui nous l’apprend. Aussi le vicaire général de Nantes, l’abbé Barrin, imposa à la Chevrolière une mission malgré la résistance du recteur. Il chargea de cette mission qui dura un mois Louis Grignon de Montfort, ancien disciple des Jésuites et ennemi du Jansénisme. Les jansénistes, en plusieurs occasions, lui firent sentir leur inimitié.

Le curé refusa de recevoir à sa cure P. Montfort et son collègue, M. de la Bastière. Ils s’établirent dans une maison disparue maintenant et qui était bâtie sur l’emplacement de l’école actuelle congréganiste des filles.

Il y eut contre les missionnaires, de la part du curé et du vicaire, insultes, invectives publiques, calomnies. Le P. Montfort tomba gravement malade 15 jours après l’ouverture de la mission. On raconte qu’un dimanche le recteur empêcha le P. Montfort de prêcher au prône. Celui-ci sortit de l’église. Il fut suivi dans le cimetière par les fidèles qui abandonnèrent leur curé. C’est dans le champ des morts et à la grande porte de l’église qu’il adressa la parole sacrée à la foule recueillie.

Le souvenir de cette allocution en plein vent a été conservée par l’érection d’une statue de G. Montfort à la grande porte de l’église actuelle.

Pour clôturer la mission, une croix fut élevée sous le nom de Croix de la Mission : c’est la croix de la Chaussée.

M. l’abbé Hte Boutin donne quelques détails sur l’érection de ce calvaire et sur le séjour du P. Montfort ici : ils concordent avec la tradition tout en l’amplifiant. Les voici en substance : il invita les porteurs à porter le bois pieds nus malgré la rigueur de la saison. Lui-même était encore souffrant ; il se déchaussa et fut guéri ; la plupart des habitants tombèrent malades au contraire.

Nonobstant tous les obstacles, la mission réussit à merveille. Avant son départ de la Chevrolière, le P. Montfort alla faire ses adieux au curé, lui demanda pardon pour les prétendus sujets de chagrins qu’il lui avait pu causer et l’embrassa. C’est M. de la Bastière, son compagnon, qui raconte cette entrevue. Un crucifix janséniste ou à bras étroits a été trouvé par moi ici même.

Le P. Monfort s’est attaché le frère Pierre à la Chevrolière. Ce devait être le noyau de l’institut des frères de St Gabriel qu’il créa plus tard.

C’est sans doute en mémoire de la mission de 1708 qu’une fondation fut faite le 15 mars 1712 en faveur de la Communauté de St Clément qui devait prêcher une mission à la Chevrolière tous les 16 ans.

Un inventaire des ornements de l’église de la Chevrolière dressé par la municipalité le 9 septembre 1790 mentionne en effet une fondation du 15 mars 1712 dans le but de faire donner par la Communauté de St Clément une mission de 16 ans en 16 ans.

Cette fondation rapportait 4 livres 2 sous 6 deniers par an dû par Jacques Grillard et consorts de Passay, Jacques Beilvert du bourg et Jean Prou de la Petite Noë, acquéreurs des enfants de Pierre Beilvert.

Il n’est pas inutile de dire ici que le P. Montfort avait été membre de la Communauté de St Clément. Cela fera comprendre pourquoi la mission fondée fut confiée à cette Communauté. On a dit que la maison où habita le P. Montfort pendant son séjour ici lui avait été donnée à titre de bénéfice, qu’il était astreint à un certain nombre de jours de résidence pour en acquitter les charges.

Il y a erreur ou plutôt confusion. La présence du missionnaire dans ce pays n’a pas été constaté depuis son séjour de 1708. La seule chose sûre est qu’il jouissait d’un tout petit bénéfice à St Julien de Concelles. C’est probablement la cause de la confusion indiquée plus haut.



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Chapitre 4

Histoire ecclésiastique

4.1. Bénéfices ecclésiastiques
4.2. Les moines et leurs biens
4.3. Revenus du Recteur


1. Bénéfices ecclésiastiques

Le procès verbal de l’archidiacre de Nantes de 1682 mentionne comme bénéfice : Notre Dame des Ombres et dit que les services fondés n’y sont pas acquittés.

Le même document nomme la Chapellenie de la Gournerie avec fondation de 4 messes par semaine. La résidence était exigée du titulaire. Celui-ci était en ce moment M. Boulard, vicaire à Saint Aignan qui ne faisait acquitter la ½ du service.

Dans la déclaration des biens ecclésiastiques, on remarque le bénéfice de la Motte et la Chapellenie de Visureau.

Il y avait 3 bénéfices sans titulaire :

1° La Chapelle des Ombres, revenus : 30 livres
2° le bénéfice de St Jean l’Evangéliste à l’Aubinière, revenus : 32 livres
3° le bénéfice de l’Arsangle, revenus : 52 livres avec charge de messes.


Un hôpital sous le vocable de St Antoine situé au village de Passay avait été fondé par les seigneurs de la Noë de Passay, présentateurs du bénéfice. La métairie de la Gestrie qui en dépendait fut aliénée par la nation en 1792 pour 6050 livres. L’acte de vente est du 10 septembre 1792 – Archives Départementales – voir Assistance publique dans la Loire Inférieure de Léon Maître page 176. Les maisons des Caves sont les logements de ce bénéfice.

Verger, tout en donnant les mêmes renseignements au sujet de la vente, ajoute ce détail qui a son importance " que le bénéfice de St Antoine était attaché à la cure. "

Le bénéfice de l’Arsangle fut vendu 2000 livres. D’un bail de 5 ans passé entre Guillon Guillaume et Musset Jean Joseph Esprit par devant Maître Boursault, notaire, il résulte que le bénéfice du Légat de l’Arsangle comprend : une maison à la Redollerie, jardin, pré terres, ensemble 15 articles. Le tout est loué 24 livres plus 3 couples de chapons pour tenir lieu de la dîme (voir le bail du 26 mars 1792 pages 203 et 204 ).

Un avis de l’administration de l’enregistrement et domaines du 9 pluviose an 9 apprend qu’il est dû 21F pour 2 années d’arrérage d’une rente d’un septier de seigle établie en faveur du titulaire des Hervouets. Cet avis est signé Blanchard, receveur de St Philbert.

Pour être juste, il est bon de dire que la municipalité s’opposa à la vente des bénéfices comme à celle des biens de la cure. En effet, le 1er mai 1791 la municipalité délibérante dit : "qu’elle n’est point d’avis de nommer un commissaire pour assister à la vente des bénéfices St Antoine et autres." Ce qui n’empêcha pas l’administration de passer outre comme cela était déjà expliqué plus haut.


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2. Les moines et leurs biens

Les Chartreux possédaient 2 717 livres de rente dans les paroisses de Vallet et de la Chevrolière (état du diocèse de Nantes en 1790 par Abbé Cahour).

Les moines de Villeneuve étaient seigneurs de la Carcassonnerie.
D’autres, non désignés, possédaient des terres dans ce pays.
Le nom de certains terrains le prouvent, tels sont le Fief Prieur, section H, 4 ha 88 a 57 en vignes et le Fief Priou, section F.


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3. Revenus du Recteur

Les revenus de la cure, tant terres que dîmes, s’élevaient à 3 000 livres, plus anciennement à 1 800 livres et en 1 700 à 1 600 livres (Verger). Le curé devait 150 livres au vicaire. Le conseil se plaignait de l’insuffisance de dotation de la cure.

Le Recteur percevait un boisseau de blé par feu : ce qui fournissait les ¾ de ses revenus (cahier des plaintes, remontrances et doléances du tiers de la Chevrolière - 7 avril 1789) (Disrict de Machecoul Lallié p34)(4a)

Une lettre du procureur syndic de Machecoul en date du 16 janvier 1791 fut lue au conseil municipal. Il y est demandé quels sont les biens et revenus de la cure de la paroisse de la Chevrolière. Le maire et tous les conseillers après examen " ne trouvent aucune rente et terrage qui font les revenus de la cure. Ils ne connaissent que le territoire de la cure qui contient la cure et ses logements, le jardin et la prée, le tout étant attaché sans aucune division ". Cette déclaration paraît plus ou moins sincère car le cadastre a laissé à quelques terres les noms qui caractérisent leur usage :

désignation - localisation - contenance -
Un pré de la cure section D de Thubert 3 ha 02
Une pièce de l’église section D de Thubert 47 a 45
Une pièce de la cure section E de la Freudière 1 ha 62 a 90
Un pré de la cure section E de la Freudière 1 ha 52 a 30
Un jardin et sol et les Prêtres section C 54 a 50

Le 3 avril 1791, le conseil s’oppose à la vente de la pièce des Tenau dépendant de la cure abandonnée par une famille il y a 40 ans, et à celle du petit jardin distrait du cimetière par décision du général en date du 6 mai 1764. Ce dernier fut cédé à la cure pour remplacer le terrain pris sur le jardin pour la commodité des processions et pour allonger l’église en cas de besoin. Le cimetière fut diminué à la même date. Il était assez grand alors que la paroisse comptait 1237 habitants. Il serait aujourd’hui insuffisant en cas d’une grande mortalité pour 1640 âmes. La partie enlevée du cimetière en 1764 devrait donc y être réajoutée.

Il y est dit que "l’église et la cure ont été fondées par la maison de Noë de Passay qui n’était point seigneur du clocher, ni d’ailleurs. On sait que M. de la Guerche, prédécesseur de M. de Bellisle, dans les droits de fondateur, disputa longtemps au Recteur le terrain ci-dessus et le jardin. Il y eut accommodement. On en a mémoire par tradition." Le conseil dit qu’il n’y a pas un délai suffisant pour produire des titres et des papiers.

Le 6 mars 1791, la municipalité refusa de nommer un commissaire pour la vente des biens de la cure et expose les mêmes motifs de résistance. Elle s’oppose formellement à la vente.

A la suite de la délibération précédente, un arrêté du district de Machecoul du 22 mars 1791 ordonne à la municipalité de lui communiquer dans le plus bref délai les titres en vertu desquels le général et la municipalité de la Chevrolière prétendent que la prairie ne fait pas partie du domaine de la cure et appartient privativement à la fabrique de ladite paroisse afin que le district donne son avis et le département statue.

L’adjudication définitive fut fixée au 9 avril 1791.

28 décembre 1790, Jean Douaud avait fait soumission pour acheter cette prairie comme domaine de la cure.(4b)

Le 9 octobre 1790 ( 9 octobre 1791), Jacques Josnin et Pierre Corbeau furent nommés commissaires et experts pour la visite de la couverture du presbytère. Ceci prouve que la cure n’avait pas été aliénée.


(4a) Les 2 lignes précédentes et leur référence semblent erronées. En fait, le cahier de doléances de La Chevrolière ne contient pas ces informations. Lallié à propos des voeux du clergé (et non à propos du cahier de doléances) écrit dans son district de Machecoul page 34 : "A La Chevrolière, on se plaint de ce que la cure n'est pas suffisamment dotée pour avoir un vicaire. Le fond qui lui est destiné n'est que de 150 livres. Il y a pourtant sept cents communiants dans la paroisse. Le revenu de la cure, pour les trois quarts, dans un boisseau de blé offert par chaque feu de telle sorte que les pauvres supportent le même charge que les riches."


(4b) arrêté du district de Machecoul du 22 mars 1791, cf archives départementales de Loire-Atlantique en ligne - Délibérations municipales de la Chevrolière - 1790 - Vendémiaire IX - page 9/39
"Département de la loire inférieure district de Machecoul du 22 mars 1791
séance ou presidait M Dubois et assistaient MM Charuau Bicter M le procureur du syndic present
Vu la deliberation prise en conseil general par la municipalité de la Chevrolière le six mars present mois a lefet de sopposer a la vente d une prairie refferée dans la soumission faite par jean douaud le 28 Xbre 1790 comme domaine depandant de la cure de la ditte paroisse attendu que la ditte prairie depand de la fabrique de la Chevrolliere le directoire apres avoir attendu le procureur sindic arrette avant faires droit que le general et la Municipalité de la paroisse de la Chevrolliere communiqueront dans les plus brefs delay à l administration de ce district les titres en vertus desquel il pretendent que la prairie dont il sagit ne fait point partie de domaine de la cure de la chevrolliere et apartient privativement au contraire à la fabrique..."



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Chapitre 5

Histoire ecclésiastique - Constitution civile du clergé

5.1. Prêtres insermentés : Gennevoys et ses vicaires
5.2. Curé assermenté, Jean Joseph Esprit Musset


1. Prêtres insermentés : Gennevoys et ses vicaires

La municipalité dans sa séance du 30 janvier 1791 "requiert à l'unanimité le recteur , M. Genevois et son vicaire M. Blanchard qui ont refusé le serment imposé par la constitution civile du clergé, d'exercer leurs fonctions publiques comme par le passé et se rend garant et responsable de tout évènement qui pourrait parvenir contre ledit M.Genevoys recteur et son vicaire".

M. Genevoys, Julien né en 1724, prêtre depuis 1762, ancien vicaire de Rouans, était curé de la Chevrolière depuis 1763 (Compt. Départ. Q 1791 Folio 94 District de Machecoul). Il s'y était rendu très populaire par les services rendus et ses aumônes.

Voici les renseignements puisés sur son compte dans les notes manuscrites de statistiques de Verger déposées à la bibliothèque de Nantes :
"M. Genevoys, est-il dit dans la déclaration de la mairie, sut détruire la mendicité dans le paroisse. Il présente un mémoire sur ce sujet et il reçut en 1779 une lettre d'encouragement de M. de Necker qui le félicitait sur ses bonnes intentions et sur ses actions meilleurs encore. Ce vrai pasteur selon l'évangile soutenait les malheureux par des exhortations religieuses, les aidait à sortir de la misère, quand ils avaient l'amour du travail. Il leur cherchait de l'ouvrage, leur achetait des outils. Que la mémoire de ce digne homme soit à jamais en honneur".

Léon Maître (histoire de l'Assistance Publique dans la Loire Inférieure, Page 589) corrobore ce qui est dit plus haut en ces termes : "l'abbé Genevois, qui habitait le presbytère de La Chevrolière, ouvrait sa bourse dès qu'il était en présence d'un ménage obéré ou affligé par un revers, et il s'efforçait en même temps de combattre les abus qu'engendre le vagabondage. Le zèle qu'il déploya pour détruire la mendicité autour de lui et les vues qu'il développa dans un mémoire adressé au ministre une lettre de M. de Necker à la date du 28 septembre 1779. D'après sa déclaration une veuve chargée de 11 enfants lui devait 300 livres ; un père de famille 300 livres et un pauvre marchand lui avait emprunté 150 livres pour acheter un cheval." (registre des déclarations. Arch. Dép L.).

Après la lecture des éloges ainsi adressé à M. Genevois, rien d'étonnant que la municipalité tint à le conserver. C'est sans doute à ses talents littéraires qu'il dut être choisi par ses collègues le 2 avril 1789 lors de l'assemblée diocésaine du clergé de Nantes à laquelle, il assiste comme l'un des 19 commissaires charger de rédiger le cahier des charges, remontrances et doléances du clergé (district de Machecoul Lallié page 25 et 26).

Ce cahier demandait : la garantie de la liberté individuelle ; l'établissement de petites écoles dans les campagnes et de pédagogie dans les bourg et petites villes ; la répartition de l'impose sur les 3 ordres à raison des facultés respectives de chaque citoyen ; l'accès de tous les citoyens à tous les emplois civil et militaires ; la contribution des 3 ordres aux charges telles que les corvées, milices, casernements ; le règlement invariable des droits respectifs des seigneurs et des vassaux sur les communes ; la cessation de la pluralité des bénéfices et de leur attribution aux laïques ; le retour aux cures des dîmes perçues par les bénéficiers contrairement à leur destination.

Tous les articles de ce cahier auraient été signés par le tiers état ; il y a conformité de vues, excepté pour la dîme et les bénéfices dont le tiers n'était pas partisan.

La même assemblée nomma 40 électeurs qui devaient choisir les 3 députés du bas clergé. M Genevoys fut nommé électeur curé (District de Machecoul précité).

A la suite du refus de prêter le serment il quitta momentanément la paroisse, ainsi qu son vicaire. En effet, le 30 janvier 1791, la municipalité délibéra au sujet du recteur et de son vicaire et prit la décision suivante "nous sommes tous unanimement et requérir M. Genevois, Recteur, et Blanchard, Vicaire, leurs fonctions publiques comme par le passé ; dont nous nous portons garand et responsable de tout évènement qui pourrait venir contre ledit M. Gennevois, Recteur et son vicaire".

Le département envoya pour le remplacer le P. Marc de Janzé, capucin (Dép. L. folio 60).

Le 3 juillet 1791, la municipalité fit et signa le procès-verbal d'installation du sieur Jean Joseph Esprit Musset, ancien chanoine hebdomadaire de la cathédrale de Luçon en qualité de curé assermenté de La Chevrolière, à ce moment M. Genevoys était rentré dans sa paroisse.

Le 2 juin 1791 le département reçut contre lui une dénonciation, le signalant comme perturbateur (District de Machecoul page 170).

A la fin juin, il fut appréhendé par ordre du district (arrêté du 29 juin 1791) sur la dénonciation du curé constitutionnel. Cette arrestation est ainsi annoncée dans la Chronique du 2 juillet 1791 "le curé de La Chevrolière vient aussi d'être arrêté".

Voici la lettre envoyée au district de Machecoul par le curé assermenté :
" Monsieur, Notre municipalité vient vous prier de lui envoyer demain sans faute, 4 ou 6 gardes nationaux ou soldats de troupe de ligne afin qu'ils puissent saisir quelques-uns de ces marchands de processions. C'est vraiment un service nous rendre, car les 2 abbés commencent à faire du mal dans ma paroisse, d'autant plus qu'ils se déguisent".

Il ajoutait de venir vers 3 ou 4 heures du matin, pour les surprendre, et que l'un de ces abbés avait été vicaire à St Aignan (District de Machecoul, pages 181 à 182)

L'abbé désigné dans la lettre ci-dessus est M. Dominger Meyrac Joseph Raymond, né à Nantes, à ce moment vicaire à la Bernardière, anciennement à Saint Aignan. Il fut emprisonné le 27 avril 1793 et noyé dans la nuit du 16-17 novembre 1793, le même jour que le recteur Genevois.

Le procureur syndic, en envoyant cette lettre au département, eut le soin d'exposer que sa paroisse n'était pas la seule à faire des processions, et il citait Legé, Saint Colombin et Saint Philbert où se produisait les mêmes choses.

M. Genevois fut enfermé au séminaire, puis au château. Ses collègues, incarcérés comme lui, le choisirent comme directeur.

Cette première arrestation du Recteur ne pacifia pas les esprits. Ce furent des partisans désignés "ceux qui ne vont jamais à l'office de la paroisse" qui le 13 novembre 1791 après un discours du curé constitutionnel Musset dans le cimetière, firent un tel tumulte qu'ils empêchèrent une élection municipale. Le procureur de la commune dut demander l'appui de la garde rurale pour maintenir l'ordre. Cette intervention accrut le désordre. L'assemblée se sépara au moment des vêpres sans avoir rien décidé. Les fidèles qui suivaient le curé jureur se réunir seuls après vêpres, d'abord dans une galerie de la cure à cause de la pluie, puis dans une chambre à cause de la nuit. Les autres, les adversaires du clergé assermentés, invités à voter, refusèrent de bouger et entrèrent dans l'auberge où ils verbalisaient. C'est aux mêmes gens qu'il faut attribuer le vol d'ornements commis dans l'église dans le nuit du 21-22 janvier 1793.

Remis en liberté en août 1791, il se cacha pendant l'année 1792. Dénoncé par un habitant de la Chevrolière qui l'avait reconnu à Pont-Rousseau, il fut arrêté de nouveau. Il reconnut en présence de l'accusateur public, ne s'être pas conformé à la loi sur la déportation et avoir célébré la messe en secret (conseil du dép. du 4 juin 1793). Ordre fut donné de le mettre aux Saintes Claires où il n'alla pas, car il fut envoyé aux Carmélites où étaient internés les prêtres âgés et infirmes. Il fut noyé dans la nuit du 16 au 17 novembre 1793.

Une lettre adressée de St Nazaire le 27 pluviose an 2 (16 février 1794) au district de Guérande annonçait à cette administration que le nommé Julien Genevois, prêtre réfractaire décédé suite du baptême patriotique avait un contrat de constitut de 3000 livres sujet à confiscation.

Blanchard Hyacinthe, né à Machecoul, ordonné en 1786, vicaire à La Chevrolière quitta cette paroisse au moment de la prestation du serment (Dép L. 29 janvier 1791, folio 60), prit un passe-port en date du 12 novembre 1792, pour Bilbao, où il se rendait, adhéra au senatus-consulte de floréal le 30 prairial an 10.(5a)

Il avait à ce moment 36 ans, devint vicaire de St Clément, puis curé de Clisson, mourut à Nantes le 16 octobre 1830.

Jean Baptiste Boutard de la Barre, né à Abbaretz, était le 2éme vicaire, il avait été ordonné le 10 juin 1786. Aucune trace de lui ne peut être trouvée pendant et après la révolution.


(5a)Senatus-consulte de floréal : décret du 6 floréal an 10 relatif à l'amnistie des émigrés.


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2. Curé assermenté, Jean Joseph Esprit Musset

Le 30 septembre 1791, le curé constitutionnel, prêta serment en présence du maire et des officiers municipaux "d'être fidèle à la nation et de maintenir de tout son pouvoir la liberté et l'égalité ou de mourir à son poste". Le même serment fut prononcé par le maire et les autres officiers municipaux. 3 refusèrent (voir administration civile).

Son frère, ancien curé de Falleron, devint membre d la convention nationale et vota la mort d Louis XVI.

Le curé de la Chevrolière dénonça les prêtres réfractaires de la Chevrolière, comme il est raconté ci-dessus et notamment le Recteur du Bignon qui avait fait plusieurs mariages dans sa paroisse (14 janvier 1792).

A l'assemblé primaire tenue à St Philbert , Musset fut élu scrutateur par 75 voix. Cette même assemblée lui conféra l'électorat par 138 voix.

Le 2 septembre 1792 les électeurs du département au nombre de 414 réunis à Ancenis élirent les conventionnels. Villers, curé constitutionnel de St Philbert, fut appelé à la convention Nationale par 232 voix sur 455 votants (district de Machecoul, page 26 et 228).

Le 11 novembre 1792, Jean-Joseph-Esprit Musset fut élu membre, puis président du district de Machecoul.

Il publia une "réponse à une lettre anonyme d'un prêtre non conformiste se disant son élève, sur la constitution civile du clergé". Cet écrit le désigna d'une façon toute spéciale à l'animosité des paysans (District de Machecoul, Lallié). Il fut suspendu de ses fonctions par un arrêté du conseil du département le 28 janvier 1793, dont voici les considérants :

"Attendu que Musset est administrateur président du district de Machecoul, qu'il a abusé de l'influence et la confiance de sa place et de ses fonctions pour commettre une injustice et spolier les domaines de la Nation, charge le Directeur des Domaines de la poursuit devant les tribunaux compétents".

Musset était accusé d'avoir volé du bois sur un immeuble appartenant à un émigré. La dénonciation était-elle fondée ou injuste ? Les éléments manquent pour décider. Toujours est-il qu'il fut acquitté et réintégré dans ses fonctions. M. Lallié accompagne cet acquittement de réflexions qui dénotent un certain parti pris "il était trop bon patriote", conclut-il, "pour que l'affaire eut des suites" (District de Machecoul page 328).

Cette conclusion n'était pas attendue, après que l'auteur cité a en avoué qu'une certaine réponse indiquée plus haut avait désigné Musset d'une façon toute spéciale à l'animosité des paysans. Une dénonciation déposée par des esprits surexcités, n'a guère, ce semble, les caractères de bonne foi et d'équité nécessaires pour amener une condamnation. Voilà sans doute pourquoi Musset fut reconnu innocent et déchargé. La conduite désintéressée à La Chevrolière, les services qu'il rendit, les éloges qu'en fait la municipalité, protestent contre cette conclusion si inattendue et si illogique que Musset était trop bon patriote et que c'est pour ce motif qu'il fut gracié contre toute équité.

Beaucoup d'actes sont contre signés de lui quand le district eut transporté son siège à Nantes, c'est-à-dire après avril 1793. Musset signe la formule en tête des registres de l'état civil de l'an 2 de " la république une et indestructible" comme président du district de Machecoul.

Jean-Joseph-Esprit Musset, administrateur du district de Machecoul, habitait cette ville lors des massacres ordonnés par Souchu.

Dans le procès de la femme Souchu qui fut jugée après ces massacres, il témoigna que Souchu avait fait périr 500 patriotes. Il déposa avoir entendu dire au dit Souchu qu'il ne fallait pas laisser un seul patriote à Machecoul, et qu'après le dernier, on soignerait les femmes et les enfants.

Il fut chargé de plusieurs missions à St Philbert et à La Chevrolière.

Musset était président de la société Vincent la montagne de Machecoul le 19 avril 1794 (30 germinal an 2). La Chevrolière était affiliée à la Société "les amis de la constitution" à Machecoul (lettre du 19 juin 1792).

Il mourut, dit-on, à Nantes où il était receveur de l’Enregistrement vers 1820 (5b).


(5b) Il est décédé à Machecoul (Archives Départementales de Loire-Atlantique) :
"L'an 1825, le 28 décembre à 10 heure du matin ... Monsieur jean joseph esprit musset époux de dame jacquette jeanne Tardineau, né à legé de hyacinthe musset et de suzanne gouin, est décédé hier à une heure du soir en cette ville agé de 63 ans ..."



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Chapitre 6

6.1. Eglise
6.2. Presbytère
6.3. Cimetière
6.4. Un calvaire à Passay
6.5. Les curés, les vicaires et employés


Histoire ecclésiastique

1. Eglise

La 1er église existait à Passay sous le vocable de Saint Martin en 1119 et 1283. Elle a dû être transférée à La Chevrolière vers le 14éme siècle.

Un procès-verbal de visite du grand archidiacre en date de 1682 nous apprend que le chœur n’était pas fermé par une balustre et qu’il n’y avait pas de sacristie.

Une délibération du 15 pluviose an 12 (5 février 1804) annonce que l’église avait été détruite pendant la guerre de Vendée à une date non mentionnée. Le même procès-verbal demande que les vieux chênes sur leur déclin élevés sur les communs en divers endroit soient mis à la disposition de la municipalité pour réédifice du temple servant à l’exercice du culte catholique reconstruit depuis la guerre de Vendée et renversé par l’ouragan du mois dernier.

Le conseil municipal vota 6 000 Francs pour les réparations à l’église et au presbytère.

Le 15 pluviose an 13 (5 février 1805) le Conseil après examen des comptes du Conseil de fabrique "demande que le Préfet accorde la mise en vente ou en rente de biens communaux qu’on lui fera connaître pour finir les réparations de reconstruction de l’église de la Chevrolière".

Le 4 février 1838 le conseil municipale approuva les plans et devis d’agrandissement de l’église dressés par Liberge, architecte de Nantes.

Le montant des travaux s’élève à 10 000 Francs.

Les ressources présentées furent : souscriptions, charrois et argent en caisse : 8 000 Francs.

En 1844, Verger écrit : " l’église est moderne et sans importance, sans art, la décoration en est nulle. Elle a une tour carrée au bas de la nef et vers 1838 deux bas côtés y ont été ajoutés ".

Le 14 mars un devis dressé par M.Gelée monta à 11 881,25 Francs ; il s’agissait de faire des réparations au chœur.

Les ressources avouées sont :

En caisse 8 017,81
Excédant présumé de 1845 1 010
Excédent présumé de 1846 1 293
Total 1 320,81 Francs

L’assemblée communale demanda un secours et autorisa les travaux sous conditions suivantes :

Prolonger le cercle du chœur à la largeur des murs actuels,
conserver les 2 petits autels et les sacristies,
exhausser les murs du dit chœur à la hauteur jugée convenable.

Conformément au vœu exprimé ci-dessus, le Conseil de fabrique fit dresser de nouveaux plans et devis qui s’élevèrent à 14 247,13 Francs.

Il présenta comme ressources :

Espèces en caisse 1 600
1 billet de banque de 4 000
Dette de M le Curé 1 000
Excédent de 1846 1 293
Total 7 293 Francs

La fabrique a diminué son encaisse de 2 427,81 F ; elle a fait ressortir 7 893 F au lieu de 1 020,81 F. Aussi le Conseil municipal s’en aperçut et refusa son approbation en se référant à sa délibération de 1845.

Le 14 mars 1847, la fabrique présenta de nouveau un projet d’agrandissement de l’église. Elle accusa posséder 10 420,81 F. Le curé et plusieurs particuliers s’engageaient à payer de leur deniers l’excédent de la dépense du devis de 14 247,13 F. Le Curé refusa de présenter son budget malgré des ordres sévères transmis par l’autorité diocésaine. Le Conseil municipal, en présence de cet entêtement, refusa d’autoriser l’agrandissement. Il n’accorda pas les offres de cautionnement faites par le curé et les particuliers.

Le 16 juin 1856, le Conseil accepta un devis de 5 399,57F dressé par M Gelée, architecte, pour réparations à l’église.

Les ressources indiquées pour payer cette dépense sont :

Recettes de la fabrique 2 776
Subvention communale600
Total3 376 Francs

La demande d’une subvention fut encore nécessaire.

L’église fut entièrement reconstruite de 1867 à 1872. L’architecte en fut M. Chenantais, père.

La fabrique obtint différentes subventions :

le 15 février 1872 5 000
le 23 juin 1873 3 000
par décision du 28 juin 1877 2 000
le 21 août 1877
Total : 12 600 Francs

Le Conseil municipal vota 0F05 par franc pendant 5 ans pour fournir une subvention de 2 000 F à la fabrique pour la construction du clocher. Cet emprunt fut autorisé par décret du 20 novembre 1879.

En 1886, la fabrique fit un emprunt de 20 000 F pour construire le clocher.

3 cloches ont été acquises en 1897.

Une chaire, travail de M Bouchet d’Issé, a été acquise en 1900 pour 4 000 F.

Enfin l’église a été consacrée par Monseigneur Rouad, évêque de Nantes en 1898.

Cette cérémonie fut suivie d’un banquet monumental offert dans la cour du presbytère par la fabrique à tous les marguilliers vivants, aux autorités locales et aux nombreux prêtres originaires de La Chevrolière. Ce dîner fut accompagné des toasts et discours d’usage. Il coûta au moins 1 500 F. Cette dépense mécontenta beaucoup de gens, surtout ceux qui n’avaient pas été conviés.


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2. Presbytère

Le Conseil en l’an 11 vote 6 000 F pour réparations à effectuer au presbytère.

Le 22 août 1815, 1 500 F sont votés pour faire une grange. Cette somme est réduite à 1 000F le 5 décembre 1815.

Le 20 mars 1823, un vote eut lieu de 1 769,50 F à répartir en 4 ans pour réparations au presbytère.

Le 1er août 1824, des réparations au presbytère sont adjugées 4600F à Eloy Béranger de Passay. La commune y participa pour 2 034 F.

Le 14 octobre 1849 le Conseil de fabrique demanda 1 465,51 F pour réparer le presbytère. Le devis dresse par Aubin, charpentier, à Pont St Martin, comprenait 2 parties :

Grosses réparations : 710,16 F
2e partie : 755,35 F


Le Conseil municipal accepta la 1ère partie y compris les réparations d’écurie ou 745,66 F. La commune qui n’avait que 600F demanda une subvention. Jean Daviaud, maçon, proposa d’exécuter le travail pour 671,10 F ce qui fut accepté.

Un devis dressé par M Chenantais s’élevait à 6 000 F, puis fut réduit à 5 400 F. Les réparations qui font l’objet de l’estimation de 5 400 F furent approuvées le 16 juillet 1878 et se firent avec un rabais de 12%. Le devis est du 7 juillet 1878.

Un secours de l’Etat de 1 500 F fut annoncé par M Casimir Périer, sous secrétaire d’Etat, à M Laisant dont l’intervention avait dû être demandée.

Des travaux d’amélioration ont eu lieu à la cure encore en 1901. Le montant présumé des travaux sera de 4 000 F au moins.

Verger dit en 1844 que le presbytère est de loyer. Il s’est trompé. Les délibérations de l’an 11, de 1815, de 1823, de 1824 ordonnent des réparations qui prouvent la propriété de la commune. Cette dernière n’aurait pas commis la faute de faire exécuter des travaux sur des biens de location.

La cure est assurée pour 17 000 F, à savoir :

presbytère 10 000
dépendances 7 000

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3. Cimetière

Le procès verbal de visite de l’archidiacre de Nantes déjà cité annonce que le cimetière n’est pas clos en 1682. Il ordonnait de l’entourer de murs. Le cimetière se trouvait autour de l’église . Le Père Montfort y prêcha en 1708 et plusieurs réunions s’y firent pendant la révolution.

Le nouveau cimetière fut établi où il est de 1848 à 1856.

Le 20 février 1848, 2 037 F furent votés pour l’acquisition d’un nouveau cimetière. Le 5 avril 1849, le Conseil désigna et acheta un terrain pour l’emplacement du cimetière contenant 78,40a à 69m du presbytère et à 51m des bâtiments. Le 29 novembre 1849, le Conseil décida de distraire une partie de ce terrain pour agrandir le jardin de la cure. Le 11 novembre 1855, l’assemblée communale vota 1 100 F et résolut d’employer pour la clôture le produit de la vente des produits communaux. Le 6 janvier 1856, une nouvelle réunion eut lieu pour le même objet ; le procès verbal annonce que le conseil s’est retiré sans délibérer à l’exemple du sieur Blanchard.


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4. Un calvaire à Passay

Le 15 août 1901, un calvaire élevé à Passay, en face du lac, grâce aux dons des habitants de ce village a été béni par le nouveau curé, M Juguet, qui s’y rendit processionnellement accompagné des élèves des écoles et d’un nombreux concours de peuple. La cérémonie, faite en présence de la municipalité, se termina par une allocution du curé appropriée à la circonstance.


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5. Les curés, les vicaires et employés

Les héritiers de Gme Desaintdo décédé le 20 janvier 1823 présentent ainsi ses comptes :

Recettes 1 253 F
Dépenses 1 388 F
Déficit 135,17 F

La fabrique déchargea les héritiers après un arrangement à l’amiable.

Le 16 mars 1823, le Conseil, appelé à délibérer sur un supplément de traitement au desservant et des réparations au presbytère et à l’église n’est pas en nombre.

Le 23 mars 1823, Lequimener, le nouveau curé, obtint les avantages de M Desaintdo "la Commune ne s’oblige pas pour qui que ce soit, qui pourrait y faire refus". Il s’agit probablement ici de la quête de froment qui se fait encore de nos jours chaque année en faveur du curé. C’est la réminiscence du boisseau de blé dû par chaque feu au Recteur avant la révolution.

Les autres curés furent : MM Leray, Bouhier, Fruneau, Grandin, Guillet, Juguet.

La paroisse n’avait pas de vicaire titulaire en 1852. Une délibération du 14 novembre 1852 demande un titre de vicaire. La fabrique accorde 300 F par an pour le traitement du vicaire. C’est probablement de cette date que La Chevrolière a eu un vicaire rétribué par l’Etat.

Le sacristain est en même temps fossoyeur et sonneur de cloches. Payé comme sacristain par la fabrique, il fait une quête dans la commune comme rémunération de sa fonction de fossoyeur pour l’entretien des tombes du cimetière.



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Chapitre 7

Administration civile

Féodalité – Seigneurs : Huguetières, Freudière, etc
Emigrés


Féodalité – Seigneurs : Huguetières, Freudière, etc

La Chevrolière faisait partie de la sénéchaussée de Nantes avant la révolution. Elle dépendait du seigneur de Machecoul qui possédait la seigneurie des Huguetières. Comme tel ce gentilhomme avait des droits fort étendus sur ce pays. Cette seigneurie avait des mesures spéciales. Ce domaine et celui de la Frudière ou Freudière appartinrent au même propriétaire à plusieurs reprises.

On trouve parmi les seigneurs de la Freudière et des Huguetières :

En 1430 : Thomas, chevalier
En 1559 : le duc d’Etampes, lieutenant général de Bretagne donna ordre à Jean de la Freudière de commander le ban et l’arrière ban pour empêcher les calvinistes de s’embarquer sur la côte de Retz ; à cet effet, ce seigneur se rendit à Pornic.
En 1700, on trouve Prudent, chevalier et seigneur de la Freudière (7a).

(ce paragraphe est issu de l'article sur La Chevrolière du Dictionnaire historique et géographique de la province de Bretagne d'Ogée)

Après cette date, M. Pépin de Belisle, chef d’escadre, en fit l’acquisition. Elle appartient encore à cette famille qui acheta d’un M. de La Guerche, La Guerche et les Noës de Passay (voir revenus du recteur).

Duguay-Trouin cite dans ses Mémoires un M. de Belisle Pepin (7b)comme étant commandant de la frégate de l’Aigle Noir de St Malo de 30 canons à propos d’un combat qu’il livra en 1697 à 3 vaisseaux de guerre hollandais. Ces navires escortaient une flotte marchande de même nationalité venant de Bilbao.

Voici en résumé ce qui arriva.
M Descluseaux, intendant de marine à Brest, engagea Duguay-Trouin à prendre le commandement de 3 vaisseaux pour s’emparer de ce convoi marchand. Cet armement se composait du St Jacques des Victoires de 48 canons, sous le commandement de Duguay-Trouin, du Sans Pareil de 42 canons dont la direction fut confiée à M Boscher, son cousin, et de la frégate Léonore. Ils sortaient de Brest. Huit jours après son départ de Brest, Duguay-Trouin rencontra l’ennemi dirigé par le baron de Wasenaër qui avait avec lui 3 vaisseaux : le Delft de 54 canons, le Houselaerdik de 54 canons et un autre de 38 canons. Le vent était violent et la mer démontée au moment de la rencontre. Deux jours durant, Duguay-Trouin hésita dans ces conditions à livrer un combat inégal.

Il s’y décidait enfin lorsque par bonheur 2 frégates de St Malo apparurent fort à propos : c’était celle de l’Aigle Noir de 30 canons commandée par M Debelisle Pépin et celle de la Faluère de 38 canons ayant pour capitaine M Dessaudrais-Dufrêne.

Un conseil fut aussitôt tenu et l’ordre du combat fut arrêté. L’Aigle Noir et la Faluère s’étaient rendu maîtres du 3e vaisseau ennemi de 38 canons pendant que les 3 navires de Duguay-Trouin étaient encore aux prises avec l’ennemi.

M Boscher était tué sur le Sans Pareil. Duguay-Trouin échouait contre le Delft, avait son vaisseau si mal traité qu’il était obligé de reculer pour faire reprendre haleine à son équipage.

Il ordonna à la Faluère dont le capitaine fut tué de continuer le combat contre le Delft pendant ce répit. Puis il accourut au secours de la Faluère. Presque tous les officiers du navire amiral ennemi furent tués ou blessés. Le Baron de Wasenaër fut grièvement atteint et obligé de se rendre. Les 3 navires de guerre hollandais furent pris ainsi que le convoi des 15 vaisseaux marchands.

Les officiers et les équipages français furent très éprouvés. Le St Jacques des Victoires avait 100 blessés.

Il ne restait à bord que 1500 hommes et 20 officiers pour garder 5000 prisonniers. Le St Jacques très mutilé faillit couler bas à plusieurs reprises. Il était percé par les coups de canons. Un grand vent se leva suivi d’une tempête. L’eau entrait dans les cales. On fut obligé de mettre les prisonniers aux pompes et de jeter les canons à la mer. Après bien des angoisses, il réussit à entrer à Port Louis où il fut suivi par la Faluère, la Léonore et l’Aigle Noir. Ces derniers escortaient les 12 navires marchands et les 3 vaisseaux de guerre hollandais.

Le Sans Pareil, très éprouvé, y arriva aussi le lendemain.

Le baron de Wasenaër n’eut pas à se louer de la conduite de l’officier français qui commanda son vaisseau amiral après sa reddition. Il s’en plaignit et Duguay-Trouin regarda toujours d’un mauvais œil cet officier bien qu’il fut son parent.

Ce beau succès chèrement tenu valut à Duguay-Trouin d’être remarquer par Pontchartrain qui le fit nommer par le Roi Louis IV capitaine de frégate légère.

En 1711, l’expédition de Rio de Janeiro fut faite par Duguay-Trouin. L’armement fut opéré par les bourses de MM de Coulange, de Beauvais, de la Saudre et de St Malo et de 3 autres négociants malouins : MM de Belisle Pépin, de l’Espine-Danycan et de Capdelaine. Cet armement comprenait 15 vaisseaux et coûta 1 200 000 livres. Il produisit 92 pour 100 de bénéfice, malgré la perte de 3 vaisseaux et de 100 000 piastres de mauvais crédits.

Un acte notarié de 1762 mentionne le chevalier Pépin de Belisle en qualité de seigneur de la Freudière, la Noë, la Brie et autres lieux (sans doute les Huguetières qui font partie des biens de cette famille dans la liste des émigrés) (voir plus loin).

On remarque parmi les nobles :

21 mars 1780, de Brie-Serrant, seigneur des Huguetières et baron de Retz ;
1622, Gilles Pantier, seigneur de la Guerche, de la Noë, de Passay ;
De Badreau , seigneur du Planty ;
De la Ville et de Monsorbier.
Il y avait aussi un seigneur de l’Arsangle.

Le château des Huguetières appartenait en 1499, époque de sa mort arrivée le 4 janvier 1499 à Nantes, à J. de Dinan, épouse de Guy de Laval puis d’écuyer Jean de Proëssy, natif de Picardie, son vrai époux et mari depuis 4 ans. Pour être enterrée dans le chœur de l’église des Jacobins ou Frères Pêcheurs, elle légua à ces moines 200 livres monnaye de rente sur le lieu, fief et seigneurie des Huguetières en Retz. Une messe quotidienne à notes c’est-à-dire chantée devait être dite à son attention, pour ses 2 maris, pour ses père et mère et amis.

Le château des Huguetières a été reconstruit assez loin de l’ancien qui n’existait déjà plus à la révolution. Il était à l’est de la commune près des métairies des Huguetières, non loin de la route des Sables d’Olonne. Les débris en existaient encore au-dessus du sol avant la révolution. Après les troubles, M de Belisle qui en était propriétaire en prit les pierres pour construire les métairies des Huguetières.

La Freudière avait une haute justice, le bourg en dépendait. Verger dit qu’en 1425 le bourg de La Chevrolière contenait 30 feux et plus anciennement 42 feux. Il y avait 6 nobles, 9 métayers, 20 pauvres exempts et 77 contribuants.

La Carcassonnerie appartenait aux moines de Villeneuve. La région à l’Est était en grande partie sous la dépendance des Huguetières : exemple les landes de Trejet et du Gotha.

Passay dépendait de la Noë, La Guerche avait son seigneur particulier.

Quand M de Belisle eut réuni tous ses domaines, il devint seigneur principal du pays

Les marais de la Thulière faisaient partie du domaine du Roi.


Principaux seigneurs de La Chevrolière. Source : lac de Grand Lieu de Léon Maître.
Seigneurie de l’Arsangle :

Mandin
St Aignan (de)
Geruth du Vivier
Vern 16e s
Boju
Charette de la Joue
Le Meignan

Seigneurie de Trejet :

Mellient (de) 16e s
Charrette
Bradasne de Bugnons

Seigneurie de la Noë de Passay :

Jehan de la Noë
Sauvaing
Rochereul
Laurent
Bradasne de Bugnons

La Guerche :

Tournemine
Pantin de la Noë
François de la Grue (17e s)


(7a)Prudent de la Grüe inhumé à la Chevrolière le 9 juillet 1697, fils de François de la Grüe noble homme messire seigneur de la freudière et autres lieux. C'est à la petite fille de Prudent, Marie Renée veuve de René de Kermoisan que Julien Pepin de Bellisle a acheté le domaine de La Freudière.


(7b)Il s'agit du père de Julien Pépin de Bellisle, Thomas Pépin de Bellisle marié à Françoise Morrogh le 2 mars 1705 à Morlaix.


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Emigrés

La liste des émigrés ou soupçonnés d’émigration fut dressée le 11 mars 1792 par : Jacques Le Breton, maire ; Eloy Béranger, procureur de la Commune ; Gilles Prou, Joseph Lhomelet, officiers municipaux et J Ripoche, greffier.

Elle contient les noms de Mme de Belisle, veuve Pépin ; M de Monsorbier et de M de Badreau. Elle énumère les biens de chacun

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Mme de Belisle

Mme de Belisle a :

3 fermes dont la Noë avec Jean Josnin pour fermier et les Basses Huguetières, louées à Claude Hervouet ;
la métairie de la Jouetterie, fermier François Prou ;
une maison dans le bourg, fermier François Bouchaud ;
12 métairies à moitié non désignées ;
une maison, bois, forêt, basse-cour dont le contremaître est Honoré Houairie.

De plus, il lui est dû 3 000 livres de rentes de la mi-août.

Un certificat délivré à Paris le 14 avril 1792, inscrit à La Chevrolière le 30 avril 1792, établit que Marie Anne Fortin de Belisle habite Paris depuis le 12 avril 1792 et que précédemment elle résidait à Challons.

Un autre certificat délivré à Paris le 10 septembre 1792 et enregistré à La Chevrolière le 16 septembre 1792 constate que Marie Anne Fortin de Belisle, native de Port au Prince, âgée de 62 ans a demeuré à Paris depuis le 7 mai 1792 jusqu’au 9 août 1792. La municipalité ne trouve pas ses pièces en règle et invite l’intéressée à fournir un cautionnement qui est offert par M Vincent de Robineau.

L’ordonnance royale du 1er juillet 1814 qui constitue le Conseil d’Etat nomme M Pepin de Bellisle maître des Requêtes Ordinaires (histoire chronologique de France par Cadiot page 55).

Ce Pépin de Bellisle avait émigré. Le 2 Germinal an X (> 21 Germinal an X), il était rentré à La Chevrolière car il fut délégué par le Conseil municipal pour le représenter à l’Assemblée Générale convoquée pour le dessèchement des marais longtemps abandonnés.

Un Pépin de Bellisle fut maire de La Chevrolière du 2 avril 1824 au 28 septembre 1830 (7c). Il démissionna à la révolution de Juillet.

M. Jean Baptiste Pépin de Bellisle, propriétaire, est inscrit pour 100 F dans la liste des fondateurs de la Caisse d’Epargne de Nantes.

Un Julien Pépin de Bellisle de La Chevrolière, chevalier de la Légion d’Honneur, est porté sur la liste du jury de 1839 comme propriétaire à Nantes.

M. de Badreau

Un certificat fut délivré à M de Badreau, 48 ans, né à Montaigu, citoyen de Challans par la municipalité de ce dernier lieu.

Ce document atteste qu’il habitait cette ville depuis le 15 juillet 1792. Il venait de Paris, suivant un passeport en date du 4 juillet 1792. Une déclaration du 22 novembre 1792 constate que le même Arnaud de Badreau demeure à Paris, rue et passage des Petits Pères, depuis le 15 novembre 1792.

La municipalité de La Chevrolière inscrivit ce dernier certificat mais ne le trouva pas en ordre. Il y manquait le signalement du titulaire : c’est pourquoi elle en référa au district de Machecoul.

M. de Badreau tenait en La Chevrolière, une maison (le Planty), 7 métairies et une borderie dont les fermiers sont Jean et Charles Prou.

M. de Badreau fut nommé le 6 avril 1807 délégué pour le dessèchement des marais.

M. de Monsorbier

M. de Monsorbier est désigné comme propriétaire d’une maison (l'Arsangle) et de 3 métairies tenues par la veuve Aubin.

Il ne présenta aucun certificat pour indiquer sa résidence pendant la révolution.

Verger cite en 1844 parmi les habitations principales :

La Freudière à Mme Pépin de Bellisle,
Le Mortier à M Deausse, aujourd’hui M Penau,
L’Arsangle à Mme veuve Coupry, aujourd’hui M Couet et Mme Jamin,
Le Planty à M Fouillole de la Gendronnière, de nos jours à M Blanchard,
Trejet à M Sanjuinais, député, aujourd’hui à M Bruzon,
La Grivellière, pendant la révolution, à Sotin de la Coindière, en 1844 à M Landais de la Cadinière,
Thubert à M Rosier,
L’Aubinière à M Bellisle. M Barbier l’a rachetée des héritiers de Lestourbeillon, qui possèdent encore les Noës de Passay.


(7c)Il s'agit Julien Pépin de Bellisle Chevalier de la Légion d'honneur. Né le 16 janvier 1792 et décédé le 7 février 1860 à Nantes. Fils de Jean-Baptiste Pépin de Bellisle et de Marie Catherine Julie Perrée de La Villestre. Petit-fils de Julien Pépin de Bellisle et de Marie Anne Fortin.


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Chapitre 8

Administration civile pendant la Révolution

8.1. Cahier des plaintes et doléances du Tiers Etat
8.2. Directoire du district
8.3. Statistique sur l’impôt
8.4. Election d’une municipalité
8.5. Surveillance de l’église et des auberges
8.6. Commissaires pour le lever des scellés de l’ancienne juridiction
8.7. Jugement de police municipale
8.8. Ouverture de l’auditoire des Huguetières
8.9. Dons patriotiques
8.10. Inventaire des archives
8.11 Prestation du serment par le curé et la municipalité
8.12. Election mouvementée d’une municipalité
8.13. Serment
8.14. Contributions
8.16. Police municipale
8.17. Classification des terrains
8.18. Un divorce en instance
8.19. Election municipale
8.19bis. Envoi au district de l’argenterie de l’église
8.20. Vol et effraction dans l’église
8.21. Lecture des lois et décrets le dimanche
8.22. Un garde champêtre
8.23. La mairie à la cure
8.24. Effervescence à La Chevrolière – Commencement de l’insurrection vendéenne
8.25. Plantation des arbres de la liberté
8.26. Election municipale au bois d’Ain (27 mars 1794)
8.27. La municipalité à Nantes
8.28. Combat du bois de l’Arsangle
8.29. Personnes tuées par les Vendéens
8.30. Capitaines Chouans
8.31. Conséquences des guerres de Vendée


1. Cahier des plaintes et doléances du Tiers Etat

Tous les hommes âgés de 25 ans, domiciliés et compris au Rôle des Contributions, furent convoqués en vertu des ordres de Sa Majesté Louis XVI portés par ses lettres données à Versailles le 24 janvier 1789 à l’effet de rédiger leur cahier des remontrances, doléances et plaintes, et de nommer des députés à raison de 2 par 200 feux et au-dessous, et 3 au-dessus de 200 feux. Ces députés devaient avoir pour mission, de rédiger le cahier dans toute la sénéchaussée de Nantes. La Chevrolière choisit à cet effet : Jacques Le Breton, Pierre Albert et Jean Templier (2 février 1789) (> vendredi 3 avril 1789).

Les députés de la paroisse de la sénéchaussée s’assemblèrent à Nantes le 7 avril 1789 (> 20 avril 1789).

Le 12 avril 1789, le cahier général fut arrêté et le même jour furent choisis 40 électeurs qui devaient nommer les députés aux Etats Généraux.

Tous les cahiers réclamaient l’égalité des charges, la suppression des milices, de la corvée, des banalités, ils protestaient contre l’arbitraire dans la perception des droits de contrôle et des lods et ventes.

La Chevrolière acceptait la milice à la condition que les nobles ne pourront exempter leurs serviteurs.

Elle se plaignait que la cure n’était pas assez dotée pour avoir un vicaire qui n’a que 150 livres de salaire et à qui on interdit de quêter. Elle dit qu’il y a 700 communiants dans la paroisse et que les ¾ des revenus de la cure sont fournis par un boisseau de blé fourni par chaque feu, de telle sorte que les pauvres supportent la même charge que les riches. On paye néanmoins cette contribution sans laquelle le curé ne pourrait vivre.

Elle demandait que le clergé n’exige plus de casuel pour les fonctions nécessaires pour leur ministère et réclamait pour son curé un traitement annuel de 2400 livres au moins.

Dans une réunion tenue à Nantes le 30 septembre 1789, 136 paroisses et corporations contre 74 donnèrent à la municipalité nantaise des pouvoirs illimités. St Mars de Coutais et La Chevrolière se trouvèrent au nombre des 74 opposants.

Lorsque le district de Machecoul fut établi, La Chevrolière fut comprise dans le canton de St Philbert avec Geneston, Montbert et le Bignon. (district de Machecoul Lallié page 59)


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2. Directoire du district

Le 9 et 10 mars 1790, Jacques Le Breton, maire de La Chevrolière, fut appelé par les électeurs à faire partie du directoire du district.
Il en fut exclu le 10 juin 1791.


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3. Statistique sur l’impôt

Dans une liste établie par la municipalité le 10 septembre 1790, se trouvent les chiffres ci-après :

Nombre de ceux qui ne payent aucune taxe : 27 (30)
Nombre de ceux qui paye une imposition de la valeur d’une journée ou 2 de travail : 51
vieillards hors d’âge de travailler : 4
Aveugles et infirmes : 23
Enfants de moins de 14 ans : 80 en 35 familles (84 enfants de 36 familles)

Par délibération du 17 septembre 1790, le conseil demanda un chemin de la chaussée de St Philbert à Nantes et passant par La Chevrolière. Il demanda que le chemin du bourg soit raccommodé par chaque propriétaire chacun vis à vis soi . Il émit le vœu d’avoir une école (voir page 204).

Le 20 novembre 1790, Nicolas Le Brun, vétéran, domicilié à La Planche Bru fut nommé secrétaire greffier en remplacement de Jean Marie Noë, démissionnaire.


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4. Election d’une municipalité

Le 21 novembre 1790, une assemblée de notables se tint dans le cimetière pour renouveler par moitié les officiers et notables conformément du décret de l’Assemblée Nationale du 10 décembre 1789. L’assemblée fut présidée par Jean Prou, maire. Il fut assisté par Jacques Le Breton, Jacques Josnin, Jean Josnin comme scrutateurs. Le secrétaire fut Eloy Béranger.

Les officiers élus furent : Jean Lemerle et Eloy Béranger. Les notables élus furent : Julien Lelièvre, Julien Corbeau, Joseph Bretagne, François Jaunätre, Nicolas Barrillère et Francois Thibaud. Furent élus officiers municipaux en remplacement des sortants : Joseph Thomas, François Corbineau et Gilles Prou de Passay et notables : Pierre Chupin, René Perraud, Jean Barrillère, Jean Josnin de la Noë, Pierre Béranger et Pierre Hervé du Bourg.

Les nouveaux élus jurèrent de maintenir de tous leurs pouvoirs "la nouvelle constitution" devant tous les citoyens à l’issue de la grande messe du 19 décembre suivant.

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5. Surveillance de l’église et des auberges

Le 31 décembre 1790, la municipalité se réunit à la sacristie sous la présidence de Jean Prou, Jacques Josnin était procureur de la Commune. Elle élit René Biret et Pierre Josnin, fils, sacristain, qui devaient veiller à ce qu’il ne soit commis aucune indécence dans l’église pendant la messe et autres offices. Ils étaient chargés aussi de tenir la main à ce qu’il ne soit fait aucun tumulte dans les auberges pendant les offices ni même après 10h du soir.

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6. Commissaires pour le lever des scellés de l’ancienne juridiction

Le 30 janvier 1791, Kiroir (François Kirouard ?) et Jean Prou furent élus commissaires pour lever les scellés du greffe de l’ancienne juridiction de la paroisse de La Chevrolière afin d’en faire vérification (ce qui avait été ordonné par lettre du Directoire du district de Machecoul).

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7. Jugement de police municipale

Le 25 mars 1791, la police municipale condamna le boulanger de Passay pour fourniture de pain immangeable.

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8. Ouverture de l’auditoire des Huguetières

Le 24 avril 1791, l’auditoire de la Chatellenie des Huguetières (Houttières) fut ouvert pour vérifier ce qu’il contenait. 2 chaises et 2 tables y furent trouvées conformément à l’inventaire établi lors de la fermeture.

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9. Dons patriotiques

Le 1er mai 1791, Claude Guiberteau (Guibreteau) fut nommé pour amasser les dons patriotiques de 1791.

C’est en cette année que la municipalité s’occupa de la question des prêtres qui avaient refusé le serment, qu’elle installa un curé constitutionnel, qu’elle assista à la prestation du serment du prêtre assermenté, qu’elle s’opposa à la vente des biens de la cure et à celle des bénéfices sans d’ailleurs aucun résultat (voir pour les détails Histoire ecclésiastique et suivantes).

Elle eût aussi 3 fois à délibérer sur l’établissement d’une école (voir Institutions publiques page 152), et sur la nomination d’un chantre.


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10. Inventaire des archives

Un inventaire des archives établi le 10 juillet 1791 apprend que le 1er registre date de 1505, et le dernier est de 1791. Les archives ont toutes été détruites plus tard (voir l’inventaire page 205).Le 18 septembre 1791, la commune ne décida d’acheter un registre des Patentes chez Malcio mais se dit trop pauvre pour en faire les frais. Le même jour, Eloy Béranger fut élu receveur des droits de patente.

Le 31 juillet 1791, la commune fut divisée en 3 sections (voir cette division page 206).

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11. Prestation du serment par le curé et la municipalité

Le 30 septembre 1791, après que M Jean Joseph Esprit Musset eut en prêter serment, le maire et les officiers municipaux furent invités à en faire autant. Le maire fit l’appel nominal. Le procès verbal constate que Jean Josnin, Pierre Biton, Pierre Albert, Jean Thébaud père, Pierre Hervé et Pierre Béranger étaient absents pour affaires, mais qu’ils avaient fait le serment présent par la loi.

Le même document désigne Jean Barrillère, Pierre Chupin et René Pairaud comme n’ayant pas voulu satisfaire à l’obligation du serment.

Les assistants, au nombre de 6, savoir : J Thomas, Pierre Corbeau, Gilles Prou, officiers municipaux, Béranger Eloy, procureur de la Commune et J. Ripoche "délibérèrent que les 3 opposants soient déchus de leurs fonctions pour leur désobéissance à la loi et leur défaut d’activité aux assemblées et qu’ils ne soient dorénavant admis dans aucune charge de notre dite commune comme étant rebelles à la loi et ennemis de la nation".

Le serment prêté était celui "d’être fidèle à la nation et de maintenir de tout son pouvoir la liberté et l’égalité ou de mourir en les défendant".

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12. Election mouvementée d’une municipalité

Le 13 novembre 1791, après la grand’messe, à 11h ½, les électeurs se réunirent dans le cimetière pour élire un maire, 2 officiers et 4 notables. Cette élection fut fort mouvementée, plutôt troublée, comme il va être raconté plus loin.

Le curé constitutionnel Musset prononça un discours " dans lequel il voulait faire sentir à chacun combien il était intéressant de ne nommer aux places vacantes que des hommes dignes de les remplir et dont le patriotisme serait reconnu ". Quand le président Pierre Corbineau, assisté des scrutateurs Jacques Josnin, Gilles Prou, Jacques Le Breton et du secrétaire Eloy Béranger, voulut ouvrir le scrutin, il fut impossible de s’entendre et de faire l’appel nominal des électeurs. Pour maintenir le bon ordre, le procureur de la Commune fit appeler la garde nationale au son de la caisse. Cette intervention de la force armée fut loin de produire le résultat attendu. "Dans l’instant il s’est élevé un grand murmure, l’on ne s’entendait plus", continue le procès verbal. Le document ajoute : M le curé ayant fait donner " vespres, M. le président a levé la séance et l’a renvoyée après vêpres ; tous ont assisté aux vespres "à l’exception de ceux qui ne vont jamais aux offices de la paroisse et qui s’étaient assemblés en très grand nombre, puisqu’ils étaient 3, 4, 5, même 6 de chaque maison et voulaient tous voter."

Il est facile de reconnaître en ceux indiqués ci-dessus comme n’allant jamais aux offices les gens hostiles à la constitution civile du clergé.

Après vêpres, l’élection fut reprise. La réunion se tint cette fois dans une galerie de la cure à cause du mauvais temps. Mais elle fut moins nombreuse que le matin. Ceux qui avaient trouvé mauvaise l’intervention de la garde nationale s’étaient retirés pendant vêpres dans une auberge. Ils furent invités à participer à l’élection par ceux qui étaient assemblés à la cure. Ils refusèrent de se joindre aux électeurs qui les envoyaient chercher et répondirent qu’ils verbalisaient.

64 votants prirent part à l’élection. M Musset fut nommé président par 55 voix. 62 votants participèrent à l’élection du secrétaire qui obtint 42 suffrages. L’élection des 3 scrutateurs ne fut faite que par 59 votants.

Obtinrent les suffrages : Julien Corbeau, 50 voix ; Gilles Prou, 42 voix et Jean Béranger, fils, 45 voix.

Il faisait brun quand le bureau eut été constitué. L’assemblée fut obligé de se retirer dans une chambre.

Voici les résultats :

Election du maire : 59 votants.
Jacques Lebreton : 47 voix.
Election du procureur : 58 votants.
Eloy Béranger : 50 voix.
Election de 2 officiers : 59 votants.
Jean Lhomelet : 46 voix,
Pierre Corbeau : 49 voix.
Election de 4 notables :
Votants : 59, Julien Corbeau, majorité absolue
Votants : 57, Pierre Albert, 55 voix
Votants : 58, Pierre Biton
Votants : 58, Jean Thébaud, père.

A la suite de ces opérations, le maire, les 4 notables prêtèrent le serment suivant.

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13. Serment

"Je jure de maintenir de tout mon pouvoir la constitution du royaume, d’être fidèle à la Nation, à la loi et au roi constitutionnel et de remplir avec zèle et courage les fonctions civiles et politiques qui me seront confiées." Le bureau électoral avait prêté le même serment en ajoutant "et de garder le secret".

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14. Contributions

Le 13 mai 1792, il fut nommé des commissaires pour la visite des biens fonciers et mobiliers.

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15. Recouvrement des rôles.

Le 24 juin 1792, la municipalité se chargea du recouvrement des rôles de la contribution foncière après 3 avis pour trouver quelqu’un qui veuille faire cette besogne. Personne ne s’était présenté.

Le 18 mars, la commune avait offert 6 deniers par livre pour la contribution foncière, 6 deniers par livre pour la contribution mobilière et 4 deniers par livre pour les patentes.

Le 25 mars, un nouvel avis avait été publié. Il avait été offert deniers par livre de la contribution foncière et de la contribution mobilière et 6 deniers par livre pour les patentes.

Le 1er avril 1792, la municipalité avait avisé qu’elle donnerait une sole par livre pour la contribution foncière et mobilière et 9 deniers par livre pour les patentes.

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16. Police municipale

Le sieur Biron, commissaire de police à La Chevrolière, dressa le 19 juin 1792 un procès verbal contre le sieur Bouchaud dont l’auberge était ouverte à 10h ¾ du soir et contre Amiand de St Lumine, François Guillon et son neveu. Il les cita à comparaître devant le tribunal de police municipal pour le 1er juillet. Bouchaud et Guillon se présentèrent et furent condamnés à 2 livres 12 soles et 6 deniers, savoir 10 soles pour les pauvres, et 2 livres 2 soles 6 deniers pour frais de commissaire et d’huissier. Ces amendes devaient être payées comptant. Amiand fut condamné par défaut à 45 livres d’amende et à 3 jours de prison pour mépris de la loi.

L’amende fut ainsi distribué : 1/3 à la Nation, 1/3 à la municipalité et 1/3 aux pauvres de la paroisse. Les frais d’exécution du jugement furent mis à la charge du condamné.

Le 25 mars 1791, la municipalité avait condamné les boulangers de Passay, Julien Guillou et Foucher à donner 2 pains chacun aux pauvres de la paroisse pour avoir vendu du mauvais pain. "Le pain ne pouvoit ce manger, avoit une odeur puante" C’est le motif donné dans le procès verbal de la police municipale.

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17. Classification des terrains

Une délibération du 27 juillet 1792 classa les terrains de la manière suivante :

Revenus nets de terres labourable de 1ère classe 12 livres
2ème classe 7 livres
Revenus nets de terres en vigne 1ère classe 24 livres
2ème classe 12 livres
3ème et dernière classe 4 livres
Revenus nets des prés 1ère classe 40 livres
2ème classe 20 livres
3ème classe 10 livres
Revenus nets des bois, taillis et futaies 1ère classe 24 livres
2ème classe 12 livres
3ème classe 7 livres
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18. Un divorce en instance

Le 24 novembre 1792, Jeanne Vincente Leroux introduisit par Isidore Baudri, notaire à St Lumine, une demande de divorce contre son mari Jean-Marie Noë.

Après une tentative infructueuse de conciliation (31 décembre 1792), l’affaire fut remise à 2 mois. Le 4 mars 1793, un procès verbal mit fin au conflit. Le document qui constate la réconciliation est signé : J M Noë, J Leroux femme Noë, Coulombins Bourseault, Julien Musset, Randon et Eloy Béranger, officier municipal.

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19. Election municipale

Le 9 décembre 1792, le collège électoral de La Chevrolière se réunit dans le cimetière à midi et demi pour élire un maire, un procureur de la Commune, 5 officiers municipaux et 10 notables.

Le bureau fut composé de Pierre Corbeau, président ; de Eloy Béranger, Gilles Prou, Jérôme Ripoche, scrutateurs et Martin Chevallier, secrétaire.

La présidence définitive fut donné au recteur Musset par 102 voix sur 116 votants. Le secrétaire fut Gilles Prou qui obtint 90 voix sur 104 votants. Le président et le secrétaire firent le serment de 1790. Les scrutateurs choisis furent Jacques Josnin (90 voix), Jérôme Ripoche (80 voix), Eloy Béranger (75 voix).

Les résultats suivants furent obtenus :

Election du maire :

Votants : 108 , Julien Corbineau : 60 voix

Officiers municipaux :

Votants : 106 , Pierre Legeay : 85 suffrages
Votants : 100 , Martin Chevallier : pluralité absolue
Votants : 112 , Pierre Corbeau : 92 suffrages
Votants : 80 , Baptiste Doré : 60 suffrages
Votants : 90 , Jean Cormerais : 51 suffrages

Notables

Votants : 100
1 Julien Corbeau : 60
2 Pierre Albert : 57
3 Pierre Cormerais : 55
4 Jean Thébaud : 56
5 Pierre Biton : 56
6 Joseph Biton : 50
7 Jean Josnin : 50
8 Pierre Béranger l’aîné : 48
9 François Thibaud : 45
10 Pierre Baudry : 45

Le procès verbal est signé :

J J Musset, curé président,
Jacques Josnin, secrétaire,
Eloy Béranger, scrutateur,
Jérôme Ripoche, scrutateur,
Pierre Corbeau, Baptiste Doré, Jean Cormerais, Pierre Legeay, Martin Chevallier, officiers municipaux,
Julien Corbineau, maire, et Eloy Béranger, procureur de la Commune.

Cette nouvelle municipalité fut installée par l’ancien procureur de la Commune le 10 décembre 1792. Le nouveau maire, les 5 officiers municipaux prêtèrent le serment "d’être fidèles à la nation, à la loi ; de maintenir de tout leur pouvoir la république, de remplir avec zèle et courage les fonctions qui leur sont confiées".

L’ancien maire était absent. Le maire nouveau demanda que l’ancienne municipalité rende ses comptes et montre ses registres. Il trouvait que le registre des délibérations était très mal en ordre, que le rôle des contributions foncières et mobilières était en retard. Il refusait de prendre la responsabilité de cet état de choses.

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19bis. Envoi au district de l’argenterie de l’église

Toujours le 16 décembre 1792, une réunion fut tenue à laquelle assistaient : Julien Corbineau, maire ; Pierre Legeay ; Jean Cormerais ; Pierre Corbeau ; Martin Chevallier, officiers municipaux ; Pierre Béranger ; Pierre Cormerais ; Julien Cormerais ; Julien Corbeau ; Pierre Albert ; Jean Thébaud ; Pierre Biton ; François Thibaud ; Joseph Biton ; Pierre Baudry et Jean Josnin du conseil.

Le procureur de la Commune, Eloy Béranger, prononça à l’occasion de la prestation du serment un discours dans lequel il engageait la municipalité à être soumise à la loi ; à la faire respecter le mieux qu’elle pourrait.

Le maire abonda dans le même sens. La municipalité décida l’envoi au district de Machecoul pour que celui-ci les fasse passer à la monnaie d’une croix, d’un encensoir et d’une navette (voir délibération page 210).

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20. Vol et effraction dans l’église

Peut-être est-ce pour éviter la remise au district de ce qui restait des ornements sacerdotaux que l’église fut volée dans la nuit du 21 au 22 janvier 1793. Ce vol que Verger attribue aux partisans du clergé réfractaire nécessita des réparations et l’achat d’ornements pour 250 livres.

Les voleurs avaient fait sauter une petite barre de fer et tout un rang de vitrages.
C’est par là qu’ils étaient entrés ; ils avaient fracturé le tabernacle, la boîte de la bannière, la porte de la sacristie, les meubles. Le coffre des archives avait seul été respecté.

Ils avaient enlevé 2 chasubles, un devant d’autel, une aube qui avaient été abandonnés dans les champs mais tout découpés. Les galons de 3 chasubles étolles, manipules (ces dernières étaient jetées au milieu de la sacristie). 3 ornements manquaient. Le calice, une aube avaient été soustraits ainsi qu’un soleil, un ciboire et la bannière.

Ces renseignements sont consignés dans un procès verbal signé J. J. Musset qui habitait encore La Chevrolière.

Le 23 janvier 1793, il fut décidé de réparer les ornements et d’acheter un ostensoir, un ciboire et une bannière.

Il fut convenu aussi de réparer les fractures de l’église, une porte de la cure. Le curé, prié de recevoir au presbytère l’armoire du linge et celle des ornements, répondit qu’il ne demandait pas mieux que d’être utile et qu’il travaillerait à notre bonheur tant qu’il serait parmi nous, que le dernier de ses soupirs serait pour nous mais qu’il n’entendait pas répondre de ces effets, en cas que de mauvais sujets vinssent la nuit ou autrement les enlever, qu’il ferait son possible pour veiller et les conserver ; il demanda que le compte exact de ce qui lui serait confié fut inscrit sur le registre.

Une délibération du 2 février 1793 indique que la somme déboursée dans cette circonstance fut de 2500 livres et que le ciboire et l’ostensoir venait de la monnaie.

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21. Lecture des lois et décrets le dimanche

Le 18 décembre 1792, Eloy Béranger fut nommé officier public par 12 voix.

Le 7 février 1793, Martin Chevallier fut nommé pour lire les lois et décrets chaque dimanche. Le maire, Julien Corbineau, lui, fut adjoint pour cette besogne. Jérôme Ripoche fut remplacé par Jean Béranger, plus citoyen et plus circonspect (voir institutions publiques page 154).

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22. Un garde champêtre

Le 17 février 1793, le conseil décida de nommer un garde champêtre qui aura 400 livres de traitement et 5 soles par chaque amende prononcée par ses rapports. Pierre Hervé fils du bourg fut élu. Il accepta et jura de "bien et fidèlement s’acquitter des fonctions de garde de manière que tous les jours il se promènerait sur les terres et veillerait de son mieux afin d’empêcher les agâts (dégâts) qui se commettent journellement".

Il lui fut enjoint de se faire recevoir par le citoyen Guesdon, juge de paix du canton.

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23. La mairie à la cure

Le 24 février 1793, le curé Musset offrit une chambre de la cure à la municipalité moyennant un loyer annuel de 12 livres.

La municipalité devait l’arranger comme elle l’entendrait et ne payerait le loyer que lorsque les frais de réparations seraient totalement remboursés. Au cas où le curé reprendrait sa chambre, il avertirait 2 mois à l’avance et rembourserait ce que les réparations auraient coûté. Cet arrangement est signé : Musset, curé ; J Corbineau, maire ; Martin Chevallier, officier municipal ; Legeay ; E Béranger, procureur de la Commune et Béranger, greffier.


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24. Effervescence à La Chevrolière – Commencement de l’insurrection vendéenne

Le 7 mars 1793, Julien Corbeau de Trejet, commissaire pour le recensement des citoyens virils et Jacques Biton, farinier à Fablou firent cette déclaration à la municipalité : Jacques Biton déclara que le 6 mars 1793 à 10 h du soir, 7 garçons de La Chevrolière l’ont prié de se lever, de s’habiller sans vouloir lui en dire le motif. Ayant refusé, il fut mis hors du lit par Honoré Lhomelet et Martin Perrault, contraint de s’habiller et de les suivre à la Landaiserie. Ils ont fait défense à François Gohau et à Jean Josnin de se trouver chez Julien Corbeau. Ils ont voulu mener à Trejet le citoyen Josnin qui s’est évadé et a remarqué que cette bande se composait de Honoré Lhomelet, Jacques Perreau fils de Jacques, de Jean Perreau fils de Joseph et de Pierre Biton de la Tulière.

Julien Corbeau avouait avoir reconnu les 7 ci-dessus nommés plus Nicolas Texier et André Quillaud fils de Trejet. Ils sont venus frapper à sa porte à minuit ; il dût la vie à sa promptitude à fermer sa porte. Les sus-désignés le menacèrent de mort, s’il les portait sur la liste.

Le citoyen Livenais qui était à La Chevrolière fut chargé par la municipalité sur la proposition du procureur de la Commune de présenter ce procès verbal aux sociétés populaires de Nantes qui "sauraient bien la marche à suivre pour apporter un prompt remède à une fermentation qui pourrait avoir les suites les plus funestes".

Ce procès verbal n’est signé que de 5 noms : Jean Corbineau, maire, Pierre Legeay, municipal ; Jean Cormerais, officier municipal, E Béranger, procureur de la Commune et Béranger, greffier.

3 membres du conseil municipal furent arrêtés et conduits à Nantes, pour opposition à la loi sur le recensement sur la dénonciation de la société St Vincent de Nantes (Verger).

M Lallié (District de Machecoul) écrit sur le même sujet "Les habitants de La Chevrolière n’avaient pas plutôt appris le nom du commissaire chargé de faire le recensement dans la commune qu’ils l’avaient insulté". Il aurait pu ajouter, d’après le procès verbal résumé ci-contre, qu’il l’avait menacé de mort. "Les coupables", c’est toujours le même auteur qui parle, "avaient été saisis et emprisonnés".

Il n’y a pas accord avec Verger qui a dû confondre avec 3 officiers municipaux : Jean Barrillère, Pierre Chupin et René Perraud, déclarés déchus de leur fonction par la municipalité le 30 septembre 1792 pour désobéissance à la loi et comme ennemis de la constitution et dont les noms ne paraissent plus dans aucune délibération.

Les renseignements de M Lallié sont puisés au dossier de Gabriel Chagnaud et à l’écrou du 9 mars 1793 de 3 insurgés de La Chevrolière.

Gigault, commissaire pour le recrutement, était arrivé à St Philbert à l’heure de la grand’messe, escorté par 200 hommes venant de La Marne.

Les habitants de St Philbert s’emparèrent des armes qui leur avaient été enlevées et avaient été enfermées dans le Prieuré.
Le pont fut rompu le soir. Les rebelles retournèrent à La Chevrolière chercher des armes.
Le mot « retournèrent » indique que les insurgés étaient de La Chevrolière et de la partie voisine de St Philbert (10 mars 1793, affaire Chagneaud Gabriel, district page 287).

Verger écrit aussi. Le pont avait été rompu le 10 mars 1793. Les rebelles étaient retournés à La Chevrolière chercher des armes. La commune envahie fut pillée et le plus grand nombre des habitants fut maltraités.

Lallié continue : "Tout l’attroupement fut de retour à St Philbert le lundi vers midi. Plusieurs rebelles furent arrêtés. Le calme parut se rétablir par les soins de la garde nationale : de nouveaux attroupements se formèrent ensuite et l’on fit de nouvelles arrestations".

On annonça le 12 mars 1793 le retour à Nantes du détachement de St Philbert. Il amenait 23 personnes qui furent détenues au château.

C’est la garde nationale de Nantes qui avait poste à St Philbert. Le détachement nantais forcé de céder au nombre se repliait déjà, mais à l’approche de leurs frères, les courages se raniment. St Philbert est réattaqué, pris et mis à contribution. On en ramène 40 prisonniers (11 au 12 mars 1793 Annales nantaises de Guimard).

Le 13 mars 1793, Sotin, commissaire civil près le détachement de St Philbert, fit le rapport sur l’expédition. Il conseilla d’adjoindre à l’armée une cour martiale pour juger les rebelles pris les armes à la main.

Le même Sotin annonça au département que Musset était parti avec un détachement pour travailler St Philbert à qui, dit-il, " je demande 60000 livres et cela par amitié pour Villers". Il n’est pas douteux La Chevrolière participa à cette contribution.

Le pays ne tarda pas à être totalement au pouvoir des Vendéens.

En effet, le procès verbal du 4 septembre 1793 établit que La Chevrolière était depuis 6 mois sous la domination des chouans et qu’elle fut délivrée par des Mayençais "de vrais sans culottes de Mayence".

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25. Plantation des arbres de la liberté

En réjouissance de cette délivrance, la municipalité décida une fête pour le dimanche suivant afin de planter 3 arbres de la liberté et de placer le bonnet phrygien sur le clocher.

Le maire de la Commune – Corbineau – traite les chouans de monstres et de voleurs (voir délibération page 213)

Le citoyen Musset "dont les principes sont purs et qui a toujours travaillé avec zèle pour la république en nous expliquant les décrets et lois" fut chargé de faire confectionner le bonnet et de l’apporter de Nantes où l’administration du district s’était réfugiée. La cérémonie eut lieu le 29 septembre 1793 en présence de 2 administrateurs du district de Machecoul. L’un d’eux était le curé assermenté Musset. Verger écrit que l’un des 2 y prononça un discours fort énergique.

L’ordonnance de la fête fut ainsi établie par la municipalité sur l’avis du procureur de la Commune : "Je suis d’avis que nous allions au devant du bonnet sur 2 lignes, les républicains d’un côté, les républicaines de l’autre, que la municipalité marche à la tête, et que le maire porte le drapeau tricolore, qu’une jeune fille porte également un drapeau tricolore à la tête de ligne des républicains".

Un extrait du procès verbal ci-dessus fut envoyé à la Convention, au district de Machecoul et aux clubs républicains de Nantes. Cette délibération est signée : Corbineau, maire ; P Legeay ; J B Doré ; P Corbeau ; J Cormerais ; Martin Chevallier, officiers municipaux ; E Béranger, procureur de la Commune.

La décision prise ci-dessus pouvait être dangereuse pour les promoteurs. Elle le fut pour quelques-uns. Les chouans en tuèrent 3 : le maire Corbineau, un notable Martin Chevallier et le procureur de la Commune, Eloy Béranger, qui fut fusillé à Legé le 2 octobre 1793. Leurs noms méritent mieux que l’oubli et leur énergie doit être admirée sans réserve et donnée en exemple à tous de quelque opinion qu’ils soient.

Une anecdote d’une absolue authenticité se place ici. Le fait qu’y a donné lien se passa quelques jours avant l’attaque de Nantes du 13 juin 1793.
Eloy Béranger, procureur de la commune, était resté dans le pays. Il exerçait dans le bourg la profession de maréchal. Il occupait 3 ouvriers. Sa maison fut entourée à l’improviste pour 200 chouans armés. Béranger eut le temps de se blottir dans une barrique d’où il entendit la conversation suivante : où est votre maître ? demandèrent-ils aux employés. Il est parti à Nantes rejoindre Baco, répondirent les forgerons qui lui étaient tout dévoués. Vous êtes bleus, vous aussi ? ajoutèrent les royalistes. Les ouvriers professèrent au contraire et très fort de leur dévouement au roi. Satisfaite de cette dernière réponse, la troupe s’éloigna. Béranger put se sauver et rejoindre à Nantes ses amis de la Municipalité.
Béranger fut élu par la municipalité pour servir de guide à l’armée de la république. Pris par l’armée royaliste, il fut fusillé par Charrette à Legé le 20 octobre 1793. La famille Béranger a conservé jusqu’à nos jours sa foi républicaine.

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26. Election municipale au bois d’Ain (27 mars 1794)

Le 6 germinal de l’an 2 de la république, une assemblée fut tenue au bois d’Ain, commune de St Aignan, district de Nantes, par les habitants de La Chevrolière qui s’y étaient réfugiés. "Avant cette fuite dans les bois, le maire, l’agent national et un notable avaient été massacrés à différentes époques par les brigands" (Verger. Voir les noms plus haut).

L’assemblée électorale était composée de 66 membres, savoir : x Pierre Legeay, Jean Thebaud, x François Brelière, Jean Josnin, Pierre Barillère, x Pierre Corbeau, Pierre Boudry, Jean Corbeau, Julien Guillou, François Thibaud, François Biton, x Pierre Prou, Jean Josnin, x Joseph Rouquet, Jean Guillou, François Corbineau, Julien Corbeau, Jacques Guibreteau, Jean Béranger, Jean Josnin, Noel Guilet, René Rortois, Pierre Thibaud, x Denis Prou, Martin Lemerle, Thomas Surget, Jacques Grillard, Julien Albert, Pierre Padiou, Pierre Lhomelet, François Padiou, Julien Corbeau, Jean Josnin, Jacques Guilet, x Jacques Albert, Gilles Guillou, François Templier, Joseph Corbeau, Julien Bouchaud, Pierre Lemerle, Martin Josnin, André Lhomelet, Pierre Beillevert, Gabriel Guibreteau, René Lemerle, Jacques Grillard, Pierre Béranger, Jean Doré, Jacques Corbeau, x Joseph Biton, Pierre Brisson, Pierre Josnin, Jean Guillou, Claude Beligneau (Blineau), Pierre Guibreteau, Julien Corbeau, x Augustin Brisson, Jean Josnin, Julien Guillou

Cette assemblée nomma François Corbineau, maire par 25 voix, pour agent national Pierre Béranger, le jeune à 32 voix et comme notable Jean Thébaud par acclamation. Elle choisit Pierre Corbeau et Jean Cormerais pour porter au district le procès verbal d’élection.

Un procès verbal du 30 thermidor an 3 (19 juillet 1795) mentionne comme victimes de la guerre de Vendée les noms précédés d’une croix ainsi que plusieurs autres. Nous reviendrons sur ce sujet.

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27. La municipalité à Nantes

Les délibérations qui suivent furent prises à Nantes, lieu ordinaire des séances. Cela prouve que la municipalité avait été chassée de La Chevrolière par les Chouans. Par celle du 14 germinal an 2 (4 avril 1794), la municipalité arrête une liste de réquisitions de 48 jeunes gens. Verger cite une liste de 96 noms dont 30 offrent de partir volontairement. Il a dû se tromper ou il existe une 2e liste qui n’est pas dans les archives.

Le 21 brumaire an 3 (13 novembre 1794), furent choisis comme guides par la municipalité : Pierre Legeay du bourg et Eloy Béranger "dont les mœurs et le civisme sont à l’abri de toute épreuve et sur le compte desquels il n’y a rien à redire" .

2 mariages furent célébrés dans la salle des séances du district de Machecoul à Nantes ; où nous sommes réfugiés, dit l’officier de l’état civil : celui de Laurent Albert avec Corbeau le 8 ventôse an 2 (27 février 1794) et celui de Laurent Baudry avec Françoise Guibreteau le 23 frimaire an 3 (14 décembre 1794).

Le 30 thermidor an 3 (19 juillet 1795), une répartition de 472 livres fut faite principalement entre les veuves des hommes massacrés par les brigands. 29 livres de savon furent partagés entre tous les habitants.

Il y a interruption dans les registres des délibérations, du 4 brumaire an 3 au 30 messidor an 8 (26 octobre 1794 – 20 juillet 1800). Il faudra combler les lacunes à l’aide de documents dont il sera possible de tirer des déductions.

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28. Combat du bois de l’Arsangle

Une lettre du commandant Muscar au général Vimeux datée de la Thibaudière (en La Chevrolière) 2 avril 1794 annonçait ainsi les mouvements des Vendéens :

"Les rebelles se réunissent en grand nombre à La Chevrolière. Avant hier, ils ont assassiné 2 patriotes venant de Nantes. Ils ont mis en fuite les habitants de St Aignant qui ont été repoussés jusqu’à Bouaye. Hier j’ai envoyé un détachement contre les assassins qui en a tué un grand nombre et en a pris 45 que je fais passer à la commission militaire de Nantes.

Tous ces faits me font sentir la nécessité d’envoyer un détachement de 400 hommes à La Chevrolière pour assurer la tranquillité de cette partie".

Les habitants de La Chevrolière ne seront pas peu étonnés d’apprendre que Hugo le père de Victor Hugo dont l’origine est nantaise par sa mère commandait sous Muscar la troupe républicaine envoyée à cette date.

Voici à ce sujet dans Victor Hugo raconté par un témoin de sa vie page 9 :

"A l’attaque de La Chevrolière Muscar, qui commandait l’expédition, ayant été mis hors de combat par 7 coups de feu, le désigna pour commander à sa place. Les Chouans vivement envahis, prirent la fuite à travers la lande, laissant à l’ennemi les vieillards, les femmes et les enfants. Hugo les prit, sachant qu’ils seraient plus en sûreté avec lui qu’ailleurs ; voyant un petit enfant de 5 mois qu’une nourrice, car ce ne pouvait être sa mère, avait jeté en s’enfuyant, il le ramassa et lui chercha aussitôt une nourrice parmi les prisonnières. L’expédition terminée, il remit en liberté cette population reconnaissante et lui donna des vivres pour plusieurs jours. On fusillait 2 vendéens, l’oncle et le neveu, pris les armes à la main ; on avait fusillé l’oncle et l’on allait en faire autant au neveu, un enfant de 9 à 10 ans. Hugo se jeta au devant des fusils, sauva l’enfant qui s’appelait Jean Prin, et en prit soin et le garda auprès de lui 7 ans jusqu’à ce qu’il eut trouvé à le bien placer".

Au milieu de tant d’actes d’atrocités commis de part et d’autre, au moment où les passions politiques étaient si violentes, n’est-il pas réconfortant de constater des faits de bonté comme ceux qui sont indiqués plus haut à l’actif du père de Victor Hugo, ce héros au sourire si doux. Cette conduite est d’autant plus belle que les représailles étaient de règle, que les vengeances étaient obligatoires pour ainsi dire et que le pardon n’était pas permis. A ce moment, de telles actions de générosité étaient difficiles, et souvent d’ailleurs périlleuses pour leurs auteurs. Honneur à la bonté pratiquée dans de telles circonstances !

Nous reviendrons sur les crimes perpétués sans scrupule dans ces temps troublés, heureux de signaler les bonnes œuvres, triste mais obligé de mentionner les événements malheureusement inutiles de cette époque.

Le combat raconté ci-dessus, les habitants en ont connaissance par tradition.

Les bleus venaient de Pont Saint Martin. Ils refoulèrent à travers les landes du Gotha les insurgés qui se réfugièrent dans le bois de l’Arsangle. Cernés dans la presqu’île formée par le lac, ils essayèrent de s’enfuir mais inutilement. Ils tombaient sous les balles républicaines.

Le dernier acte de ce combat fut l’exécution des Vendéens au milieu des bois aux lieux dits : la Fosse Noire et le Paradis. Ces endroits, voisins l’un de l’autre, ont servi de sépulture aux Vendéens fusillés.

Le 5 mai 1794, les bleus firent leur apparition à la Freudière. Ils y tuèrent Léautais Pierre de la Benestière en Pt St Martin réfugié près de ce village. C’est probablement la date de l’incendie du château.

Les chouans massacrèrent à Thubert en mars 1794 le X Bretagne Julien. En septembre 1794 ils tuèrent à Trejet Legeai Julien de la Gautellerie. Ces derniers étaient de Pt St Martin.

Le 25 septembre 1794, ils massacrèrent aussi à la Chaussée où ils furent enterrés Jeanneau Pierre et Jeanneau Louis de la Pomerais (commune de Pt St Martin).

Le 29 septembre 1794, Douaud Florent du Champsiaume (Pt St Martin) fut également tué par eux à Trejet.

Il est à présumer qu’à la suite de ces différents assassinats l’armée nationale revint sur les lieux pour en châtier les auteurs.

A propos des landes de Viais, les habitants de Fablou qui les revendiquent disent que le village de Fablou avait été incendié et que les titres ont été détruits. Trejet fut aussi incendié ainsi que le moulin de la Grivellière et probablement les villages environnants.

Dans une déclaration du Conseil du 15 pluviose an 12 (5 février 1804), il est dit que l’église fut reconstruite après la guerre de Vendée. Une partie du bourg fut également brûlée. Verger annonce ainsi cet incendie : "Ce fut en l’année 1793, mais nous ne connaissons pas la date, que le bourg fut incendié presque en totalité ; l’église subit le même sort ainsi que les actes de l’état civil et les archives de la mairie. Pourquoi ? On l’ignore".

Un inventaire de ces archives reste transcrit sur le registre des délibérations de ce temps qui avait été emporté par la municipalité réfugiée à Nantes cf documents L’église fut rétablie en 1800 (voir au mot : église page 73).

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29. Personnes tuées par les Vendéens

Une délibération du 30 thermidor an 3 (17 août 1795) procéda à la répartition de 472 livres principalement aux veuves dont les maris ont été massacrés par les brigands.

En voici la liste : Veuve F. Legeay, Ve Thomas, Ve Josnin du bourg, Ve Plissonneau, Ve Rhedor, Ve Garaud, Ve Brelière, Ve André Boisiau, Ve Josnin de la Noue, Ve Paul Guillou, Ve Douaud, Ve P Legeay, Ve Biron, Ve Jacques Legeay, Ve Roquet, Ve Prou, Ve Forteau, Ve Bretagne, Ve Neveux, Ve Garau de la Thulière, Ve Alexis Gohaud, Ve Brisson, Ve Jacques Albert, Ve P Corbeau, Ve P Brisson, Ve Biré de Passay, Ve Gille Bru, Ve Prou de l’Aubinière, Veuve Laurent Baudry, mineurs Templier de Trejet.

En tout 33 noms sans compter ceux qui sont morts célibataires, ceux de Pt St Martin tués ici et les gens aisés à qui aucun secours n’était nécessaire.

L’acte du 2 octobre 1793 indique que Eloy Béranger, 57 ans, mourut au bourg de Legeay, lisez Legé. La réalité est qu’il y fut fusillé par ordre de Charrette.

Cette liste déjà longue montre quels sacrifices La Chevrolière fit pour la cause de la liberté. Après cela il n’est pas étonnant d’entendre Verger faire de cette municipalité cet éloge bien mérité assurément et chèrement acheté.

"Au milieu de l’insurrection générale, en dépit du danger qu’elle courait au milieu d’une population exaltée par le parti royaliste, la commune se montra partisan de la liberté.
Elle en donna la preuve la plus frappante en offrant de payer l’impôt le plus lourd, l’impôt du sang – celui précisément que les communes de la Vendée refusaient de payer et qu’elles versaient à flots pour soutenir leur refus."
Il ajoute que la municipalité présenta au département une liste de 96 jeunes gens de la commune propres au service dont 30 s’offraient de partir volontairement.

Il se trompe : le document de la mairie porte 48 noms comme cela a été indiqué précédemment (voir ce document page 216).

Le 15 novembre 1816, une commission composée de F. Goheau, de Jean Brochet et de Saintdo distribua une somme de 187,50 Franc allouée à la commune sur le fonds de 50 000 F voté par le gouvernement de Louis XVIII.
Cette subvention était destinée à indemniser ceux qui avaient le plus souffert des guerres de la Vendée.

A relever les noms de :

Ve Bretagne Jean,
Ve Freuchet Nicolas,
Ve Gilardeau,
Ve P Tréhiaud de la Planche Bru,
Ve Joseph Biré de Passay.

Soit un nouveau total de 5 individus qui, ajoutés aux 33 précédents, fournissent 38 morts.

Ce chiffre est bien inférieur à la réalité. Il suffit pour le constater de se livrer à un peu de statistique et surtout de lire une délibération du 29 avril 1870. Le conseil imposa 600 F sur les habitants pour faire réparer les chemins vu la rareté des bras "plusieurs citoyens n’avaient point d’état civil" dit le maire Ouairy. Le 21 plûviose an 10 (11 février 1802), le conseil vota une somme de 150 F, puis de 200F pour rétablir les registres de l’état civil arriérés pendant toute la guerre de Vendée. Mais il avoue qu’aucun n’acceptera de faire ce travail qui ne fut pas exécuté. C’est malheureux car il aurait pu nous servir dans le calcul des victimes de la Vendée.

Pour y arriver, livrons nous à un peu de statistique. En relevant les naissances de l’an 3 à 1834, on trouve ce résultat : 2092. En faisant le même calcul pour les décès, on obtient 1473. Il y a un excédent de naissances de 619.

La population présumée de 1791 étant de 1640, la population en 1834 aurait dû être 1640 + 619 = 2259.

Comme elle n’est que de 1664, il y a un déchet de 2259 – 1664 = 596.

Le chiffre peut être considéré comme un peu exagéré, car la guerre de Vendée a amené des émigrations : beaucoup de vieilles familles ont disparues.

Cependant, il doit être assez considérable si l’on tient compte de la tradition qui en compte 300 enterrés à la Fosse Noire et au Paradis, de ceux décédés réfugiés ailleurs ou tués dans les combats.

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30. Capitaines Chouans

Les capitaines Chouans de La Chevrolière s’appelaient Brochet Jean (8a) et Jeaneau Pierre. C’étaient 2 hommes aux caractères absolument différents.

L’un, Brochet, était bon, serviable, et ne se livra jamais à aucun acte de sévérité exagéré. C’était l’honnête homme par excellence. Il empêcha un chef chouan de mettre Passay à feu et à sang. C’était la nuit. Le chef blanc fit arrêter sa troupe à la Croix Brochet. Il alla frapper à la porte de son ami qui lui ouvrit. Alors dans l’entretien qui eut lieu, Brochet s’enquit des raisons qui amenaient à cette heure la bande royaliste. La réponse fut que la perte de Passay avait été décidée (Passay pour la république). Brochet fit comprendre à son interlocuteur qu’il serait odieux et lâche de faire périr des gens endormis et sans défense. Il paraît que ces raisons semblèrent convaincantes, car revenu près de ses hommes l’officier leur fit faire demi tour et Passay fut sauvée d’une destruction complète.

Jeaneau se livra à des emportements injustifiables et commit trop souvent des actions réprouvées par la justice. Il était la terreur du pays. Ces amis même désapprouvaient sa conduite.

A la Restauration, Louis XVIII employa Brochet dans l’administration communale. Il fut nommé conseiller municipal, le 7 juillet 1817. Il fut nommé commissaire pour répartir 187,50 F entre les individus qui ont éprouvé le plus de pertes pendant la guerre. Il était capitaine de la garde nationale. (14 décembre 1817). Il reçut de Louis XVIII une carabine d’honneur et un brevet. ces objets ont été enlevés à la suite de perquisitions opérées chez lui après la révolution de Juillet. Sa modération avait été appréciée en haut lieu et jouissait de l’estime générale.

Jeaneau fut tenu à l’écart.

Pourtant Brisquet le surpassait en scélératesse. Il était si redouté que seul il mettait en fuite tous les habitants de Passay. Pas un seul n’aurait osé lui résister. L’amitié n’était rien pour lui. Il n’avait qu’un point de vue : l’amour du trône et de l’autel.

Voici une histoire véridique où il joua un rôle lugubre ; ce récit prouvera chez lui l’absence des sentiments les plus naturels.

Il était sur le point de se marier. Quelqu’un lui fit accroire que sa fiancée avait des relations avec les bleus, qu’elle était patriote elle-même. Il alla la trouver aussitôt et s’en vouloir entendre aucune explication, il lui ordonna de se recommander à Dieu. Ceci fait, il l’enterra vivante dans un fumier. Le bras de la patiente essaya longtemps de dégager le reste de son corps. Le misérable recouvrait tant qu’il pouvait le bras qui continua à remuer jusqu’à la mort comme s’il voulait protester ainsi et appeler sur le meurtrier la vengeance céleste.

Il fallait que les passions fussent bien violentes à cette époque pour que de pareilles sauvageries pussent se commettre. Il est triste d’avoir à constater de tels actes, d’une brutalité plus que bestiale.


(8a)Jean Brochet est né le 18 septembre 1766 à St Philbert, marié à Marie Anne OUAIRY le 11 août 1807 à La Chevrolière. A son décès le 27 juillet 1819, il est noté "laboureur et capitaine de la garde nationale de cette commune".



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31 Conséquences des guerres de Vendée

Plusieurs lettres de l’époque montrent qu’un malaise existait dans les campagnes. Les propriétaires voulaient être payés en argent et n’acceptaient pas les assignats qu’avec une augmentation de 1/3 sur le prix des fermages.

Les fermiers devinrent exigeants à leur tour et les propriétaires furent obligés d’agir avec ménagement pour se les conserver. Les paysans demandèrent des remises que les propriétaires se virent forcés d’accorder.

Ils étaient aises de trouver à affermer leurs biens à quelque prix que ce soit. Encore n’étaient-ils pas toujours payés à échéance. De plus, la vie était devenue très chère et l’on en vint de part et d’autre à s’accuser de tout le mal.
Ecoutez plutôt cette plainte d’un propriétaire, M Turquetill : "Que de reproches ces fermiers n’ont-ils pas à se faire puisque leur entêtement est la seule cause de nos maux".

Le même Turquetil (1) membre du comité du salut public de Nantes en août 1793 avec Sotin de la Coindière envoie une lettre à son parent Laheu de Machecoul le 18 fructidor an 2 (7 septembre 1794). Il annonçait l’envoi d’un paquet d’étoffes et il écrit "que la rareté des étoffes est si grande (à Nantes) qu’on n’a pas la faculté de choisir". Il ajoutait "On manque de beaucoup de choses à Nantes particulièrement de bois et qu’on y est réduit à ½ livre de pain".

Une lettre écrite de Machecoul le 4 prairial an 5 (24 mai 1797) par J. B. Laheu, secrétaire de la société Vincent de la Montagne de Machecoul (19 avril 1792 au 30 germinal an 2) à Garnier Moulnière, homme de lois, rue Bossuet, apprend que les paysans faisaient valoir pour ne pas payer leurs fermages la raison qu’ils n’étaient pas libres de jouir c’est-à-dire de récolter. L’auteur de la lettre rejette les prétentions des paysans. Ils étaient les maîtres du pays, dit-il, et parfaitement libres de jouir, c’est-à-dire de récolter.

Les mêmes phénomènes se produisirent ici. Le sieur Lhomelet et consorts demandèrent et obtinrent le 27 prairial an 7 (16 juin 1799) la remise des revenus qu’ils devaient à la république "à cause des pertes éprouvées par eux à cause de la guerre civile".

M. Turquetil était propriétaire à La Chevrolière à laquelle doit s’appliquer ce qu’il dit des fermiers en général.


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Chapitre 9

9.1. Demande de dégrèvement. Raisons invoquées
9.2. Serment du roi Louis XVIII
9.3. Serment du roi de la garde nationale
9.4. Duchesse de Berry
9.5. Adhésion à la république
9.6. Proclamation de l’Empire
9.7. Dissolution du conseil municipal
9.8. Achat du buste de Napoléon III
9.9. Les fêtes nationales


Administration civile après la révolution

1. Demande de dégrèvement. Raisons invoquées.

Le conseil municipal, par délibération du 24 prairial an 9 (13 juin 1801) réclama un dégrèvement de 24 Franc sur la contribution foncière de l’an 10. Il établit que La Chevrolière paie 1100F de plus que son 5e de revenu cadastral qui est de 2 800 F, le principal s’élevant à 5040F et les centimes à 1638 F, total égal 6678 F.

Il annonçait à l’appui que "le territoire est en majeure partie lande et bruyère". Il apprenait que la grêle enleva en l’an 8 une partie des récoltes et réduisit les familles à la mendicité, et que la gelée de germinal (mars à avril) détruisit la récolte de peu de vigne de la commune. La demande de dégrèvement fut acceptée puisque les contributions de l’an 11 (1802 – 1803) ne s’élèvent plus qu’à 5738,90 F au lieu de 6 678 F et celles de l’an 12 (1803-1804) à 5890,57 F.

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2. Serment du roi Louis XVIII

Le 20 septembre 1814, la municipalité et Ruel, percepteur, prêtèrent le serment suivant au Roi.

"je jure et promet à Dieu, obéissance et fidélité au roi, de n’avoir aucune intelligence, de n’assister à aucun conseil, de n’entretenir aucune ligue qui serait contraire à son autorité si dans le ressort de nos fonctions ou ailleurs nous apprenons qu’il se tramerait quelque chose à son préjudice, nous les ferions connaître au Roi".

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3. Serment du roi de la garde nationale

La compagnie de la garde nationale de La Chevrolière ayant pour commandant Jean Brochet prête serment de fidélité et d’obéissance aux lois du royaume dans la cour du maire.

Après la lecture par le maire Jean Baptiste Josnin du serment dont le texte est ci-dessous.

Tous ont dit, ayant la main droite élevée : "je le jure en le faisant retenir l’air de Vive le Roi, Vivent les Bourbons".


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4. Duchesse de Berry

Une note confidentielle du 30 août 1833 demande que les pensionnaires de la liste civile qui se seraient compromis depuis la révolution de juillet par des actes hostiles soient signalés à l’administration préfectorale. La réponse n’est pas connue. Peu d’hommes d’ailleurs avait participé à cette levée de boucliers en faveur de cette légitimité. On raconte qu’une quarantaine d’hommes avait promis de se joindre à Jeaneau, ancien capitaine à la Planche Bru. Il s’y trouva seul le lendemain avec son fils. La nuit avait porté conseil. Tous deux se mirent néanmoins en marche pour rejoindre les insurgés. Ils apprirent en route que les amis avaient été anéantis au Chêne.

La Duchesse de Berry s’était réfugiée à Trejet dit la tradition. Aucun document cependant ne permet de l’affirmer. Tout le monde reconnaîtra facilement Pierre Jeaneau susmentionné dans Pierre le Chouan du drame du château de la Pénissière.

Nota : La Duchesse de Berry, accompagnée de Melle Stylite de Kersabiéc, arriva à pied à Trejet dans la soirée et y coucha comme la tradition le veut dans les derniers jours de mai 1832. Le lendemain elle se réfugia à la Ménantie en Pt St Martin. Elle quitta ce refuge pour se rendre à Nantes le 9 juin à 6h du matin (9a) (voir une équipée princière dans Lecture pour tous de mars 1905 par G Lenotre).


(9a) Sioc'han de Kersabiec neveu de Mlle Kersabiec dans "Récits et souvenirs de famille S. A. R. Madame, duchesse de Berry" raconte que c'est Eulalie Kersabiec (soeur de Stylite) qui accompagna la Duchesse de Berry. "On partit enfin pour Tréjet, ferme située en la Chevrolière, au bord de la petite rivière d'Ognon, à l'endroit où elle tombe dans le lac de Grand-Lieu. Le fermier de Tréjet était un Jeanneau, cousin de ceux qui demeuraient à la Brosse ; ma tante le connaissait de longue date, il avait été à notre service et l'on comptait sur lui. Au moment où l'on entrait à Tréjet, le 8 juin de grand matin, MM. de Charette, de la Robrie et de la Chevasnerie se séparèrent de MADAME, que la présence de si nombreux compagnons aurait pu compromettre. Le soir, assez tard, MADAME, MIIe de Kersabiec en leur costume de jeunes garçons, MM. de Mesnard et de Brissac quittèrent Tréjet et arrivèrent à la Haute-Menantie, en Pont-Saint-Martin, hameau composé de deux fermes contigües. La Princesse, évitant le bourg, avait traversé la rivière, portée dans les bras de Georges Jeanneau, le guide."


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5. Adhésion à la république

Le 16 mars 1848, le conseil municipal, réuni à la mairie, en vertu de la lettre du commissaire du gouvernement en date du 16 mars, adhère à la république en ces termes : le citoyen maire a observé au conseil et à la population présente que toutes les populations étaient patriotes. Le conseil et la population ont unanimement répondu qu’ils se soumettaient aux pouvoirs du gouvernement actuel et que la république serait respectée, connue et aimée dans la commune de La Chevrolière qui est entière dans des sentiments les plus unis. Le 10 mai 1852, la municipalité prêta le serment au président de la république.

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6. Proclamation de l’Empire

Le 5 décembre 1852, le maire A Couprie à la sortie de la grande messe, en face d’une nombreuse population, prononça à haute voix la proclamation de l’Empire et lut le discours de sa Majesté l’Empereur des Français devant le corps législatif et le sénat.

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7. Dissolution du conseil municipal

Le 23 janvier 1853, le conseil municipal fut suspendu puis dissout par décret du 11 mars 1854. Il fut remplacé par une commission spéciale.

L’arrêté de suspension du 26 janvier 1853 contient ce considérant qui suffit pour indiquer le motif de cette dissolution "le conseil est suspendu jusqu’au moment qu’il puisse faire entrevoir la certitude de faire sortir de l’urne des noms moins manifestement hostiles que ceux qui avaient triomphé dans les dernières élections".

Chose curieuse, la commission ne comprenait que les non battus ; c’était les désigner à l’attention des électeurs et notifier presque à ces derniers l’ordre de les réélire. En voici la composition : Couprie Adolphe, maire ; Béranger Pierre, adjoint ; Josnin Jean ; Gohau François ; Douaud Jean ; Biton Antoine ; Lemerle Julien, propriétaire ; Douaud Félix, propriétaire ; Thibaud Martin ; Coeslier Jacques ; Treillaud François ; Freuchet Jean ; Lhomelet de la Thulière ; Guilbaud Jean ; Choblet Jean, jeune et Biton Auguste de la Haie.

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8. Achat du buste de Napoléon III

Le 31 mars 1855, le conseil acheta un buste en plâtre de Napoléon III ; singulière destinée ce buste a été retiré après 1870 de la mairie et relégué dans les lieux d’aisance de l’école des garçons où il est resté jusqu’en 1900.

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9. Les fêtes nationales

Les documents de la mairie prouvent que les fêtes de tous les gouvernements ont été célébrés ici et jusqu’à ce jour par des libations au compte du budget communal. La 1ère fois que cette dépense figure c’est le 12 mars 1816. Le conseil vota 12 f de vin aux soldats de la garde nationale pour fêter la St Louis. Le 12 mai 1817, la même somme figure pour la 2ème fois. Sans avoir jamais eu sous les yeux le compte des dépenses faites aujourd’hui à l’occasion de la fête nationale, j’estime que la commune dépense 70F à 80F de boissons dans toutes les auberges du bourg.


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Chapitre 10 Instruction publique

10.1. Etablissement d’une école
10.2. Les deux 1ers instituteurs et les suivants
10.3. Ecole des garçons
10.4. Ecole des filles
10.5. Statistique de l’instruction


1. Etablissement d’une école

Une délibération du 17 septembre 1790 demanda l’établissement d’une école pour les enfants surtout pour les pauvres.

2. Les deux 1ers instituteurs et les suivants

Le 28 août 1791, la municipalité se réunit pour recevoir comme régent Maître Pierre Robin avec les conditions suivantes : "Qu’il fera la quête dans la paroisse, qu’il aura des horaires ou assistances pour les services et messes chantées, qu’il aura une rétribution pour tous les écoliers à raison de la classe où ils seront et le dit sieur Robin sera obligé de chanter les offices les jours de dimanches ou de fêtes".

Le 1er régent ne fut pas longtemps en fonctions. La rétribution pour les messes, services et l’école n’était pas fixée. Il est probable que les quêtes et ses horaires ou assistance furent bien minimes puisqu’il cessa son service peu après. En effet, le 29 janvier 1792, une nouvelle assemblée municipale eut lieu pour le même objet "d’après l’observation de plusieurs habitants qui ont fait sentir la nécessité d’un régent pour l’instruction de la jeunesse". Les motifs de la démission du 1er régent paraissent être ceux indiqués plus haut c’est-à-dire l’insuffisance du salaire puisque l’assemblée fixe le taux de la rétribution pour les messes d’enterrement et de service.

Un 2ème régent nommé Jérôme Ripoche fut présenté et reçu à l’unanimité. Les conditions de sa nomination sont : "qu’il chantera toutes les grand-messes et même les enterrements, qu’il aura 5 soles par messe d’enterrement et de service, en outre qu’il aura la quête volontaire, qu’il aura une rétribution de tous les écoliers, à raison de leur classe et d’après le règlement qui en sera fait par nous." Le citoyen Ripoche fut révoqué des fonctions de secrétaire greffier "parce qu’il était continuellement avec les ennemis de la république, tenait des propos très indécents, rapportait et inventait bien des choses". Il fut remplacé par Jean Béranger " plus citoyen et plus circonspect" .Son traitement annuel était de 100 livres comme secrétaire greffier (17 décembre 1792).

Il est certain que vers la même date ou un peu plus tard c’est-à-dire le 24 février 1793, il n’y avait plus d’école. A cette époque, en effet, il n’y avait plus de régent, car Jean Béranger le même qui a remplacé J. Ripoche comme secrétaire greffier lui succéda à l’église. La municipalité décida "qu’il aura 5 soles par office des morts et qu’il ira chanter à tous les offices dimanche et fêtes et autres extraordinaires".

Il n’est plus question de l’école qui certainement était supprimée ; il n’est pas logique de penser que J. Ripoche révoqué en qualité de secrétaire et de chantre ne l’ait pas été comme maître d’école, surtout à cette époque, pour les motifs mentionnés dans la délibération du 10 décembre 1792.

Jusqu’au 26 janvier 1825, il n’y eut plus d’école. En cette année, M Orieux ancien étudiant ecclésiastique, vint s’établir comme instituteur, d’abord à Passay puis au bourg de La Chevrolière dans une maison louée qui lui appartint ensuite. La maison d’école actuelle ne fut bâtie qu’en 1854. A partir de 1832 il obtint une subvention et fut considéré comme instituteur public. L’école fut mixte jusqu’en et y compris 1854. Les archives de l’école le prouvent. Verger dit en 1844 que la mairie, l’école et le presbytère sont de loyer.

Il écrit aussi : "l’instituteur tient l’école des filles, ce qui est contraire à la loi, c’est-à-dire aux convenances".

M. Hillereau qui lui succéda le 16 janvier 1864 est né à Vieillevigne le 1er mai 1843. Elève de l’Ecole Normale de Rennes du 5 octobre 1860 au 19 juillet 1863, il avait occupé l’emploi d’adjoint à Couëron du 1er septembre 1863 au 16 janvier 1864, époque de sa nomination à La Chevrolière où il est resté jusqu’à sa mise à la retraite le 15 décembre 1893.

Le 1er poste adjoint a été créé par décision ministérielle du 10 février 1881.

Ont successivement exercé sous M Hillereau , MM :

Guerrier, 1er octobre 1881 – 1er juillet 1882
Buffard, 1er juillet 1882 – 2 octobre 1882
Douaud Emile, 2 octobre 1882
Boixel
Baron Jean, 18 octobre 1884
Bécigneul Pierre, 6 septembre 1885 – 10 novembre 1888
Droniou Auguste, né à St Hilaire de Chaléons le 5 septembre 1869, du 10 novembre 1888 au 6 mars 1890
Dulain Célestin, né le 10 octobre 1869 à Bouée, du 6 mars 1890 au 26 septembre 1893
M. Gillet né à Segonzac (Charente) le 26 juin 1866 a succédé à M. Hillereau le 10 octobre 1893.

Il avait comme adjointe Mme Gillet, née Morel, native de St Nazaire en juin 1867. Elle a été remplacée plusieurs fois pour maladies par : Arquoite Emile, né à Donges le 9 juillet 1874, le 26 septembre 1893 ; et par Guébourg Louis, né à La Ricamaria (Loire), le 1er février 1895.

M. Fraslin, François-Louis-Marie, né à Issé le 16 juin 1857 a succédé à M. Gillet le 4 septembre 1895. Sa femme, Mme Fraslin, née Mahé Marie-Stéphanie, a été nommée en même temps comme adjointe.

Un poste de 2ème adjoint a été créé en vertu d’une décision ministérielle du 1er octobre 1899. M Moret Georges, né à Nantes le 13 janvier 1877, est le 1er qui a occupé ce poste, d’abord comme détaché de Marsac à partir du 28 septembre 1899, puis comme titulaire.

Il a été remplacé en octobre 1901 par Josnin natif de La Chevrolière.

M. Fraslin a été remplacé en novembre 1901 par M Halgand venant d’Aigrefeuille et Mme Fraslin par Mme Halgand.


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3. Ecole des garçons

En 1832, le conseil vota 200 Franc en faveur de l’école tenue par le sieur Orieux Jean, sur la proposition de M Ferdinand Favre, maire de Nantes et président du comité d’instruction primaire de l’arrondissement.

L’école se tenait d’abord dans la maison où demeure aujourd’hui Eloy Béranger, en face de l’église, puis dans celle de Douaud fils, à gauche de la route qui va à Passay, elles appartenaient à l’instituteur.

Le 15 août 1833, le conseil décida de louer, non de construire. Le 30 août 1835, le chiffre du loyer était de 25 F.

Le 7 mai 1837 il s’éleva à 75 F.

A partir du 7 mai 1840 il fut de 90 F.

Le conseil se proposa de vendre des terrains communaux pour payer les frais d’une école. Il désirait ne pas dépasser 4 000 F sans l’achat de l’emplacement (12 octobre 1843).

Le 30 juin 1848 les plans de la maison d’école et de la mairie dressés par Cochard, agent voyer, s’élevant à 9 800 F furent soumis à l’examen de l’assemblée municipale. Le conseil a le dessein de faire face à la dépense avec 8037,29 F montant de la vente des communs.

Il vota 300 F pour acquérir un terrain appartenant au marquis des Dorides et demanda un secours.

Le 20 février 1848, la somme offerte par la commune n’est plus que de 6 000 F et ses représentants remercient le préfet des démarches qu’il a promis de faire auprès du ministre.

Le 13 mai 1849 et le 10 mai 1850 le chiffre de 6 000 F est reproduit.

Le 29 février 1853 les plans et devis d’une mairie et d’une école dressés par Buron, architecte, furent votés. Le conseil ne disposait que de 4 000 F.

Enfin, le 18 décembre 1853, le vote des mêmes plans et devis se fit. La dépense s’élevait à 9145,95 F. La commune offrit 4 000 F et demanda une subvention à l’Etat et au département.

Le 5 février 1854, le maire annonça que M Orieux est chantre à propos du vote du chemin et d’une école au sujet desquels la minorité fait de l’opposition.

L’école a coûté 10 761,52 F. Le terrain acquis à M des Dorides d’une contenance de 32 a coûta 384 F sur le prix de 1200 F l’hectare. Ce terrain comprend l’école et le champ de foire.

Des logements destinés à l’adjoint furent décidés en 1880. Ils coûtèrent 7 175 F, savoir

2 000 F pour la participation de la commune
2 675 F pour la participation du département
2 500 F pour la participation de l’Etat

L’entrepreneur fut Brochet Jules de La Chevrolière. Le décompte ne monta qu’à 6693,36 F.

Le conseil s’occupa de la clôture de l’école et vota pour cet usage 400F dans sa séance du 28 juillet 1879.

Le devis des murs s’éleva à 1 485,62 F.

Le remblai de la cour s’éleva à 408,90 F.

Total : 1 814,52 F.

L’état accorda 1 900 F de subventions, sans doute pour les murs du jardin savoir :

1500 F le 16 janvier 1880,
1400 F le 3 avril 1880,
1500 F le 5 avril 1881,
1400 F en 1883.

Les travaux furent exécutés en 1880, 1881, 1882 et 1883.

En 1899 des réparations importantes ont été effectuées à l’école des garçons. Elles comprenaient la réfection totale de la 1ère et de la 2ème classe et des lieux d’aisance. Adjugées le 17 août, elles s’élevèrent à 7 280,38 F.

Elles furent adjugées en plusieurs lots , savoir :

lot coût en Fcautionnement en Frabaisentreprise
Maçonnerie 3361,15150 rabais 14% Eudé frères à Pt James
Charpente 946,8080 12% Deniaud Pt James
Ferblanterie 63230 8% Dutemple et Debègue
Menuiserie 1621,94 80 10% Jeaneau et Béranger
Plâtrerie 21110 8% Mercien
Serrurerie 358,5520 sans rabais Jeaneau et Béranger
Peinture et vitrerie 149,4710 idem idem
Total l7280,38

Les travaux imprévus des lieux absorbèrent la totalité du rabais. Les architectes étaient : MM. Lenoir et Etève de Nantes


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4. Ecole des filles

De 1854 à 1883, l’instruction fut donnée par des religieuses de St François de St Philbert de Grand Lieu.

En vertu d’une convention de 1883, les congréganistes touchèrent 990F en 1884 et 656f25 pour 1885.

L’école publique a été établie en 1883 dans un terrain de 30 ares 30 acheté aux époux Freuchet pour 1705,20 Franc. L’acquisition de l’emplacement a été supporté par la commune.

Le montant du devis s’élevant à 32 405 F a été fourni par une subvention de l’Etat obtenue par M Guillou Pierre dit Galerne, en ce moment là fermier du lac et conseiller municipal qui était dans les meilleurs termes avec M. le Préfet, Catusse. Les travaux de toutes sortes coûtèrent en définitive 31 634,09 F. La commune fait ressortir 1 000 F fournis par elle et 29 000 F de subventions de l’Etat. Une lettre préfectorale du 14 mars 1883 annonçait cette subvention qui fut payée comme suit :

12 octobre 188310 000 F
15 janvier 18846 000 F
26 mars 188413 000 F
total29 000 F

Le conseil, par sa délibération du 17 mars 1885, demanda un nouveau secours de 10 091,35 F. Le Préfet Catusse le refusa catégoriquement par sa lettre du 18 juin suivant. En 1885 l’entrepreneur Leroux réclama 770,61 F qui lui restaient dus. La commune fut autorisée à vendre pour 512,28 F de terrains communaux. Cette somme était destinée à solder les travaux.

Le 29 janvier 1883, à 1h du soir, La Chevrolière reçut M. Catusse en grandes pompes. Il y avait la musique des Ponts qui joua les plus beaux morceaux de son répertoire. L’objet de la visite préfectorale était la pose de la 1ère pierre de l’école qui se fit en présence de MM Métivier, inspecteur d’académie ; Chantenais, architecte ; Colombel, maire de Nantes ; Bernier, inspecteur primaire. Les frais occasionnés par cette fête s’élevèrent à 544,60 F. Ils furent soldés à l’aide d’une subvention de 600 F accordée par M le Préfet, toujours à la sollicitation de M Guillou.

Une fanfare, qui n’existe plus, fut autorisée par arrêté préfectoral du 2 décembre 1883 à la suite de cette fête. Le chef était l’instituteur adjoint Douaud Emmanuel.

L’école des filles est assurée pour 30 000 F, savoir : 12 000 F et 18 000 F pour la maison d’habitation.

Les différentes institutrices ont été :

Cours normal de Campbon Halgand Rosalie née à St Joachim 2 mai 1837 12 août 1884
Ecole normaleSaupin Marie née à La Barbotière (Vendée) 20 août 1888 stagiaire
Ecole normaleDuffieuc Mélanie née à Grangette (L et G)25 janvier 1892stagiaire
Ecole normaleFloch Honorine née à Pontivy (Morb) 26 novembre 1868 25 avril 1892 titulaire
Ecole professionnelle de Nantes Maillard Marie née à Paimboeuf le 27 juin 1868 25 août 1892 stagiaire
Lycée de Nantes Cosset Lucie née au Pouliguen le 2 novembre 1872 25 mai 1893 stagiaire
Ecole supérieure de Bordeaux Boyer Fernande née à La Rochelle le 22 mars 1862 17 septembre 1874 stagiaire et titulaire
Ecole normaleLepommeleuc Jeanne née à Guémené Penfao le 6 août 1873 17 septembre 1894 stagiaire
Ecole normaleVideau Alexandrine née à Pontouvre 10 décembre 1872 avril 1895 stagiaire
Lycée de NantesGenêt Félicité née à Nantes
Ecole normale Jraud Rosalie Marie Louise née à Plessé 29 septembre 1868 7 septembre 1896 titulaire
Ecole normale Lebail Caroline née à Chauvé 21 janvier 1876 20 septembre 1897 stagiaire
Ecole normale Gousseau Eugénie née à Nantes 8 février 1876 16 juillet 1898 stagiaire
Ecole normale Cantin Zénaïde née à Legé 20 février 1878 juillet 1898 stagiaire
Lycée de Nantes Chauvel née à Nantes juillet 1901 stagiaire
Ecole normale de Nantes Gallon née à La Chapelle Basse Mer juillet 1901 stagiaire

L’école contient environ 1/3 des élèves de la commune. Ce tiers est fourni par le village de Passay et le bourg.


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5. Statistique de l’instruction

Le recensement de 1872 est le seul qui fournisse des données sur le degré d’instruction.

Voici les renseignements qui s’y trouvent relative à cette commune :

AgeNe sachant ni lire Sachant lireSachant lire
ni écrireécrire et compter
masculinfémininmasculinféminin masculinféminin
0-6ans163123
6-20 ans125138494111483
20 et au-dessus2883255817420999
total576586107205323182
%28.9629.465.3710.8016.239.15

L’instruction avance lentement ; elle est peu en honneur. Les progrès bien qu’ils existent, sont moins sensibles que dans d’autres communes. Comment voulez-vous qu’il en soit autrement ? A peine les élèves ont-ils 10 à 11 ans qu’ils sont retirés de l’école où d’ailleurs la fréquentation est déjà mauvaise. La loi sur l’obligation scolaire est considérée comme lettre morte en ce pays.


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Chapitre 11

11.2. Adjoints
11.3. Conseillers municipaux
11.4. Secrétaires de mairie
11.5. Gardes champêtres et police
11.6. Percepteurs
11.7. Sottin de la Coindière
11.8. Kirouard


Administrateurs civils

1. Maires

L’élection de 1790 favorisa Jean Prou. Les autres maires fut :

Election du 18 septembre 1791 : Jean Le Breton
Election du 20 décembre 1792 : Julien Corbineau
Election du 6 germinal an 2 (27 mars 1794) : François Corbineau
Honoré Ouairy comme agent communal brumaire an 5 à prairial an 6 (octobre 1796 – 20 mai 1798)
Pierre Béranger comme agent communal prairial an 6 à brumaire an 8 (20 mai 1798 – 23 octobre 1799)
Jean Béranger comme agent communal brumaire an 8 à thermidor an 8 (23 octobre 1799 – 20 juin 1800)
Pierre Béranger maire du 30 messidor an 8 au 20 septembre 1814 (20 juin 1800 – 20 septembre 1814), puis pendant les 100 jours.
Jean Baptiste Josnin 100 jours puis du 3 novembre 1815 à 3 août 1826
Julien Pépin de Bellisle du 3 août 1826 – 10 septembre 1830 démissionnaire
Jean Béranger 10 septembre 1830 – 20 août 1840
Pierre Béranger 20 août 1840 – 1er août 1852
Adolphe Couprie 1er août 1852 – septembre 1860
Théodore Barré septembre 1860 – octobre 1876
Eloi Béranger octobre 1876 – mai 1892
François Josnin mai 1892 – avril 1897
Armand Hillereau 6 juin 1897 à nos jours.

A partir de l’an 8 jusqu’en 1871, les maires et les adjoints furent nommés par le préfet.

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2. Adjoints

Jacques Josnin -1790
Eloy Béranger - élection du 13 septembre 1791 et du 9 décembre 1792
Pierre Béranger le jeune - 6 germinal an 2 (27 mars 1794)
Jean Lhomelet - 30 messidor an 8 (20 juin 1800), décédé adjoint
Vincent Moriceau - 10 août 1808
Charles Prou - 12 avril 1809 – 20 septembre 1814 et après les 100 jours
Quillaud - 20 septembre 1814 puis du 3 novembre 1815 au 10 septembre 1830
André Quillaud - 10 septembre 1830 –5 août 1838
Jacques Choblet - 5 août 1838 – 10 août 1843
François Goheau- 10 août 1843 – 18 février 1849
Pierre Martin Bouchaud - 18 février 1849 – 1er août 1852
Pierre Béranger - 1er août 1852 – 8 juillet 1855

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3. Conseillers municipaux

Suivent les conseillers municipaux à différentes dates :

En 1790 : Joseph Thomas, Pierre Corbeau, François Goheau, François Corbineau et Gilles Prou
13 novembre 1791 : Jean Lhomelet, Pierre Corbeau,
9 décembre 1791 : Pierre Legeay, Pierre Chevallier, Pierre Corbeau, Baptiste Doré, Jean Cormerais, officiers municipaux : Julien Corbeau, Pierre Albert, Pierre Cormerais, J. Thébaud, P. Biton, J. Biton, Joseph Biton, J. Josnin, P. Béranger, François Thibaud, P. Biton ; notables.
6 germinal an 2 (27 mars 1794) : J? Thébaud, officier municipal
1er janvier 1813 : J. David, Pierre Biton, Jean Béranger, Eloy Béranger, Vincent Moriceau, J. B? Josnin
7 janvier 1816 : J Coeslier, Pierre Lemerle, R Lemerle, François Quillaud, François Goheau, Jean Brochet, P Josnin, R Orieux, Joseph Biton, Guillaume Freuchet
27 février 1825 : Pierre Lhomelet, Pierre et Jean Hervouet
10 août 1826 : P. Béranger en remplacement du P; Lemerle démissionnaire
10 septembre 1830 : François Goheau, Jean Josnin, P Béranger, Mathurin Thibaud, Jean Josnin, Sébastien Dautet, René Lemerle, P. Jeaneau, Mathurin Coeslier, Jean Roquet

1er août 1852 : François Treilhaud, P M Bonchaud, J Lhomelet, J Choblet, Blanchard, Eloi Béranger, J. Coeslier, François Goheau, Guilbaud, J. Josnin, Julien Josnin et Pierre Freuchet

Dans le cours de cet ouvrage, il a déjà été question des conseillers municipaux à plusieurs reprises.


4. Secrétaires de mairie

Les secrétaires de mairie se donnaient au commencement le titre de secrétaire greffier. Le traitement affecté à cette charge ne fut d’abord que de 100 Franc, en mai 1847 il fut porté à 126 F.

Voici le nom des différents secrétaires :

Avril – 20 novembre 1790, Jean Marie Noë démissionnaire
20 novembre 1790 – 30 septembre 1792, Nicolas Le Brun
30 septembre 1792 – 24 février 1793, Jérôme Ripoche
24 février 1793, Jean Béranger
1825, Jean Orieux instituteur
1864 à nos jours, Armand Hillereau instituteur.

Devenu maire, ce dernier, pour conserver les émoluments attachés au secrétariat se sert de son gendre Béranger comme prête-nom. Il est en même temps comptable de la fabrique et secrétaire du syndicat des marais de Trejet.


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5. Gardes champêtres et police

Le 31 décembre 1790, René Biret et Pierre Josnin sont élus pour veiller au bon ordre dans l’église et faire la police dans les auberges.

Biron, commissaire de police, dressa un procès verbal le 20 juin 1792.

Le 17 février 1793, la municipalité choisit Pierre Hervé comme garde champêtre.

Le 22 août 1819, le conseil municipal vota 200 Franc de traitements pour un garde champêtre. Il choisit François Michel.

Il paraît que sa demande n’avait pas été agréée de prime abord, puis que le Conseil, par sa délibération du 5 décembre 1819, persiste à avoir un garde champêtre.

Il n’est pas douteux que longtemps il n’y eut pas de garde champêtre. Le maire Couprie essaya à diverses reprises d’en obtenir un du conseil municipal.

Ces propositions furent rejetées :

le 1er septembre 1853 par 10 non contre 8 oui ;
le 20 novembre 1853 par 12 non contre 6 oui ;
et le 8 mai 1854 par 8 oui contre 9 non.

En même temps le conseil municipal refusa un commissaire cantonal :

le 20 novembre 1853 par 13 non par 5 oui,
le 8 mai 1854 par 7 oui contre 11 non.

Cette dernière fois, l’affaire avait été présentée sous la forme du vote d’un crédit de 120F pour un commissaire. Cette somme fut refusée.

Enfin le 31 mai 1855 le maire réussit à obtenir à l’unanimité du conseil le vote de 300F pour un garde champêtre.

Un arrêté du 18 mars 1851 ordonna au garde champêtre le port d’une carabine. Le sieur François Cormier nommé garde champêtre le 30 septembre 1852 prêta serment le 11 octobre 1852. Cela indique qu’en 1852, 1853 et 1854 la dépense se fit contre l’assentiment du conseil et l’inscription d’office au budget du traitement de 300 F fut opérée par le Préfet.

Le 23 septembre 1870, Jean Perraud adressa une lettre au Conseil pour demander la révocation de Cormier pour le motif de ses opinions bonapartistes enragées. Il ne fut donné aucune suite à cette lettre. Toutefois il cessa de toucher son traitement de garde champêtre. Mais il devint receveur buraliste par la suite. A sa mort, son fils est devenu receveur buraliste. Il n’y a plus de garde champêtre.


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6. Percepteurs

La confection des rôles, leur perception étaient données à l’adjudication pendant la révolution. Celui qui voulait faire la levée à moins de frais obtenait la perception avec un cautionnement préalable.

Voici les gens qui furent déclarés adjudicataires :

An 7 (1798–1799) François Corbineau
An 8 (1799-1800) Grasset
An 9 (1800-1801) Jean Baptiste Josnin
An 11 (1802-1803) Eloi Béranger
An 12 (1803-1804) Laurent Baudry
Le 27 janvier 1807 Pierre Jean Marie Sotin fit à la mairie une déclaration écrite et signée de sa main ainsi, "la Coindière Sotin" qu’il faisait élection de domicile à La Grivelière.

Verger annonce à ces termes que cet homme célèbre était percepteur de La Chevrolière : "M Sotin de la Coindière qui a fait partie du district de Nantes pendant la révolution a occupé le modeste emploi de percepteur dans cette commune pendant plusieurs années".

Il avait été aussi ministre de la police. Comme il est décédé le 14 juin 1810 à La Chevrolière, il est juste de lui consacrer une notice particulière. C’est ce que nous ferons plus bas.

Après la mort de M. Sotin de la Coindière, le percepteur résida d’abord à Pt St Martin, puis en 1834 à Pont Rousseau. Par sa délibération du 20 juillet 1834, le Conseil municipal approuva que le percepteur de Belloc, résidant à Pt St Martin, fixe sa demeure à Pont Rousseau. La perception se faisait à La Chevrolière le 1er jeudi de chaque mois. Depuis cette époque, la perception a été transférée à St Philbert de Grand Lieu. Les recettes se font maintenant à La Chevrolière le 3e jeudi de chaque mois.


7. Sottin de la Coindière

Pierre Jean Marie Sottin de la Coindière (il signait de la Coindière Sottin) était né à Nantes où il exerça plus tard les fonctions d’avocat comme son père, Pierre Sottin de la Coindière. Sa mère était nommée Marie Anne Lafiton ; sa femme avait nom Louise le Mougin.

Il mourut percepteur de La Chevrolière dans sa maison de la Grivelière qui est dans le même état de disposition qu’autrefois, mais un peu plus délabré. Au sud de la maison est placé un jardin potager de bonne grandeur, plein d’arbres fruitiers, qui a dû être bien tracé d’après les quelques allées qui restent. Tout cela est en dégât et bien négligé maintenant. Près de là est un grand pin. Un talus a été formé au pied. Quelques uns prétendent qu’un des maîtres de cette maison importante y a été inhumé. Il a été impossible de vérifier si cela est exact.

Son frère Jean Marie Sottin Duverney était décédé à la Grivelière le 9 septembre 1808.

Pierre Marie Sottin de la Coindière fut tout de suite acquis aux idées nouvelles.

En août 1789 il fut élu membre du Comité de Salut Public. En 1790 il assista comme député de Nantes à la fédération de Pontivy.

Le 10 et le 11 mai 1790 il fut élu membre du district de Nantes.

Dès 1792 il était considéré comme un républicain avancé et comme tel il acquit une grande influence dans le club de la Halle.

Le 12 janvier 1793, il était partisan des Girondins.

Il s’était rendu à Paris d’où il écrivit au Directoire de Nantes qu’une faction désorganisatrice "il désignait ainsi les Montagnards" voulait y relever le trône pour y place le fils de Philippe Egalité.
A cette nouvelle, 100 Nantais partirent à Paris pour défendre la Convention. Mais le décret du 5 mars les ramena à Nantes.
Le 13 mars 1793 il fut envoyé par le Directoire du district de Nantes auprès des troupes expédiées en Vendée.
Il conseilla à cette administration d’adjoindre des commissaires à l’armée sur-le-champ pour juger les rebelles pris les armes à la main.

Le 3 août 1793 le représentant Philipeaux prononça un discours à Nantes dans une assemblée publique présidée par Sottin, pour prêcher l’union des Républicains contre les Royalistes.

Ce discours fit une impression profonde, et tandis que le représentant du peuple et le président Sottin de la Coindière se donnaient le baiser de fraternité, au milieu des cris : Vive la République ! Vive la Convention ! Tous les assistants se levèrent comme un seul homme et jurèrent de n’avoir tous qu’un même vœu : celui du salut de la patrie et l’unité de la République.

Cette séance rendit confiance aux administrateurs du département (Ephémérides Nantaises).

132 Nantais avaient déplu à Carrier, Pierre Jean Marie Sottin et son frère Jean Marie Sottin était du nombre. Heureusement ils furent envoyés à Paris et échappèrent à la guillotine.

Il devint ministre de la police sous la république. On raconte à ce sujet une anecdote sur un dîner donné par Sottin au moment de son passage au ministère. Son convive, prétendu bel esprit, lui demanda quelle distance il y avait d’un sot à Sottin. Le ministre acheva tranquillement son asperge, but une gorgée de vin nantais dont sa cave à Paris était toujours bien approvisionnée et répondit tout doucement : "la largeur de la table". Bonne réplique, n’est-ce-pas ? (Intermédiaire Nantais).

Sottin de la Coindière aimait beaucoup les légumes comme en fait juger la lettre qu’il envoya de la Grivelière à son médecin et ami le docteur Jourié quelques jours avant sa mort. Voici la copie de cette lettre qui fait partie des autographes de la collection Chéguillaume et qui a été communiqué à l’Intermédiaire Nantais :

Le 22 mai 1810
Enfin, mon cher ami, l’irritation nerveuse est tout à fait dissipée, je sens du mouvement et un peu plus de facilité dans les fonctions intérieures. Cela n’est pas tout à fait bien, mais cela est mieux. J’ai eu pourtant ce matin en me levant une colique venteuse qui m’a fait beaucoup souffrir pendant une ½ heure. Cela s’est borné à des vents en quantité. Voici mon régime : à 5h, mon lait ; à 8h, un peu de chocolat et une petite rôtie, ou un petit croûton avec un peu de beurre frais ; à 11h, une tasse à café de bouillon et une très petite rôtie. A 1h ¼ mon lichen ; à 2 h, un dîner très sobre ; à 6h ; une douzaine et ½ d’asperges et une croûte de pain ; à 8h ½, mon lait. Tout cela n’est pas fort, mais je ne dépéris pas, et j’aime mieux ne pas me presser.
Si je vous ai fait demander grâce pour les artichauts, c’est qu’ils ne m’ont jamais incommodé. Je me suis bien défié des petits pois et n’y ait point touché.
A vous revoir le plus tôt que vous pourrez.
Mes respects à votre dame pour ma fille et pour moi.
Je vous embrasse de tout mon cœur.
Signé : de la Coindière Sotin

Une déclaration fut faite et signée par Sotin de la Coindière qui fixa son domicile à la Grivelière. Cette déclaration est du 27 janvier 1807. Il y resta jusqu’à sa mort survenue le 13 juin 1810. Il exerça pendant tout ce temps les fonctions de percepteur.

Le château de la Grivelière n’appartient plus à la famille de Sotin qui mourût fort pauvre ainsi que le constate le docteur Guépin dans son Histoire de Nantes.

(1) On ignore ce qu’est devenue la fille de Sotin de la Coindière. (voir page 207)


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8. Kirouard

Le 24 brumaire an 14 (17 novembre 1805), mourut à la Landeserie François Kirouard, fils de feu Honorin Kirouard et de feue Marie Houairy, époux de Jeanne Orieux.
Les familles Houairy et Orieux étaient de La Chevrolière.

Le 30 janvier 1791 il fut nommé pour lever les scellés apposés sur le Greffe de l’ancienne juridiction de La Chevrolière.

Le 30 novembre 1791 Kirouard fut élu officier municipal à Nantes.

Le 9 septembre 1792 Dorvo, procureur de la Commune de Nantes, épousa la fille de Kirouard.

C’était le 1er mariage de Nantes fait par le maire. Aussi ce dernier prononça-t-il à cette solennité un discours remarquable.

Ce discours fut imprimé à la demande des clubs.

Mais c’est comme corsaire que Kirouard a acquis de la célébrité.

Les Ephémérides Nantaises annoncent à la date du 1er pluviose an 3 ou 20 janvier 1794 : "L’entrée en Loire du navire les Deux Frères, du port de Nantes, capitaine Quirouard, armé de 22 canons et monté par 120 hommes d’équipage, venu de Baltimore en 36 jours de traversée".

Pendant qu’il allait du Port au Prince au Cap (St Domingue), il s’empara d’un gros brick hollandais, Dolphin, capitaine Kenutet, qu’il conduisit à Baltimore. Cette prise avait une prise de 6 à 700 000 F."

Le même Kirouard consentit un acte de franchissement de rentes sur le moulin de la Grivelière et les landes du Hucheloup à plusieurs paysans de La Chevrolière. Ce document est du 4 décembre de l’an 12 (1803).


9. La mairie

Les assemblées du général de la paroisse se tenait dans la sacristie. Plusieurs réunions eurent lieu dans le cimetière.

A partir du 24 février 1793, la mairie se tint dans une chambre de la cure.

Après 1800 jusqu’en 1854 la commune loua un logement pour y tenir les assemblées et y déposer les registres. Dès l’an 10 la commune paye un loyer de 50F pour la mairie.


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Chapitre 12

12.1. Agriculture – marchés et foires
12.2. Epargne – Mutualité
12.3 Orages
12.4. Une bascule publique et communale
12.4bis. Poste – Télégraphe
12.5. Prix d’objets de 1ère nécessité
12.6. Population
12.7. L’octroie
12.8. Mœurs, coutumes, superstitions, religion, politique

Conclusions

1. Agriculture – marchés et foires

Dans la partie de cet ouvrage relatif à la division des terrains, il a été fait une notice très complète sur la mise en valeur des landes, sur la culture plus importante et mieux comprise de la vigne, sur l’élevage et l’engraissement des bestiaux.

Il est bon de noter ici que le bétail considéré par Verger comme chétif, est aussi beau que partout ailleurs. C’est même aujourd’hui la source des plus beaux revenus des paysans.

Ces derniers procèdent surtout à l’engraissement des bœufs de travail de décembre à mars. Aussi les nombreuses et importantes foires de cette contrée sont-elles abondamment fournies de belles et fortes bêtes. La 2e ressource du cultivateur est l’élevage sur une grande échelle et l’engraissement des volailles. Aussi La Chevrolière a-t-elle créé en 1901 un marché de volailles qui se tient le 1er jeudi de chaque mois. Il est question d’en avoir un tous les 15 jours. Dès le 18 pluviose an 10 (8 février 1802), un marché se tenait chaque décade pour le beurre et les poulets. Il cessa d’exister puisque le Conseil municipal demanda le 10 décembre 1852 la tenue d’un marché de bestiaux gras pour le jeudi qui précède la semaine sainte.

8 ou 9 grands marchands de volailles expédient à Paris poulets, oies et canards. Ils procèdent au gavage des canards et oies dans des lieux couverts d’un toit en appentis, mais complètement fermés appelés parcs, à l’aide du blé noir.

C’est l’occasion d’un grand commerce de cette graine. Les volailles sont tuées, plumées et emballées pour être expédiées mortes sur le marché parisien. Ces différentes opérations occupent beaucoup de bras : plumeuses, garçons chargés de donner la nourriture, commissaires. La tuerie et la plumerie se font la nuit. Une plumeuse gagne 1f par nuit.

Les poulets se produisent ici, les oies et les canards proviennent du marais vendéen.

Cela donne lieu à un commerce important que les chargements venant par la poste s’élèvent dit-on à 60000F certaines semaines.

Une remarque est à faire ici. Lorsque la plupart des marchands de volailles meurt, il faut liquider et souvent tout est absorbé. Ce qui prouve que malgré l’apparence belle et tentante de ce commerce tout n’est pas bénéfice, tout n’est pas brillant. Le proverbe : »tout ce qui brille n’est pas d’or » pourrait trouver ici son application.

Les vins, les bestiaux gras, les froments sont l’objet d’un énorme trafic. Pour s’en rendre compte, il suffit de voir les trains supplémentaires nombreux qui circulent sur la ligne Nantes Legé les jours des foires et marchés et les wagons remplis de barriques ou de blé qui sont ajoutés à chaque train journalier.

La Chevrolière a 4 foires : le 3e jeudi de janvier, de février, de mars et d’avril. Le 3 février 1901 le Conseil municipal a demandé le transfert des foires de janvier et de février au dernier mardi de ces mois. Le Conseil Général a accepté ce changement de dates dans sa session d’août 1901.

Dès le 17 septembre 1790, 3 ou 4 foires furent demandées.

Le 18 pluviose an 10 (7 février 1802), le Conseil municipal en réclama 3 aux dates suivantes : 15 germinal (5 avril), 14 floréal (4 mai) et 15 prairial (4 juin) de chaque année.

La production agricole a augmenté considérablement ; mais avec elle se sont accrus les fermages dans une proportion plus forte. Malgré cela il y a chez quelques uns plus d’aisance ; le luxe a pourtant pénétré partout chez les femmes surtout. Les paysans travailleurs et économes peu chargés de famille arrivent encore à se tirer d’affaires. Ce sont les habiles. Les autres se ruinent peu à peu : il y a beaucoup de gens dans la gêne ici.


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2. Epargne – Mutualité

L’épargne est généralement en honneur dans ce pays. De nombreux livrets ont été délivrés à la Caisse Nationale d’Epargne, sans compter ceux de la Caisse d’Epargne de Nantes. Il y a une Caisse d’Epargne organisée à l’école des garçons et à l’école publique des filles. Elle fonctionne très bien. C’est de bon augure pour l’avenir.

Les paysans chevrolins sont particularistes, comme ailleurs, plus qu’ailleurs peut-être. Néanmoins en 1901, l’auteur de ce travail a réussi à organiser une société d’Assurance Mutuelle pour le bétail qui ne compte que 29 membres en ce moment avec un capital assuré de plus de 37000F.

Quelques uns commencent déjà à admettre les idées mutualistes. 23 ou 24 sont sociétaires de l’avenir du Prolétariat : c’est une société de retraite qui paraît organisée sur des bases avantageuses et justes. Un comité local de cette société a été établi par les sociétaires. Il y a quelques associés à l’Avenir des travailleurs de Nantes. Le mouvement en avant s’accentuera quand les avantages de ces sociétés seront plus connus.


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3 Orages

Un orage du 18 janvier 1889 détruisit une partie des récoltes et nécessita un secours de 640F accordé par l’Etat sur une subvention de 2.000.000 f. Dans la nuit du 21 au 22 juillet 1899, un cyclone traversa la commune sur une lisière étroite dans toute sa largeur du nord au sud. Les sinistrés de la commune obtinrent à titre de secours, une subvention assez forte pour les indemniser des dégâts irréparables causés à leur vigne par la grêle.


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4. Une bascule publique et communale

Le Conseil municipal prit une délibération le 21 novembre 1897 qui décida l’établissement d’une bascule. Le procès verbal du 31 janvier 1898 approuva un devis s’élevant à 1157F63. L’arrêté d’autorisation est du 3 mars 1898.

La bascule achetée à Boisseau-Dayr, 10 rue Feltre à Nantes a coûté 700F.

Les caniveaux ont coûté 300F. La commune toucha 50F de subvention.

Il fut donc dépensé :

Participation de la commune 1157f63
Subvention 50F
Total 1207F63

La bascule coûtant 700F, les caniveaux 300F, total 1000F, il reste 207F63 dépensés pour les frais de charpente.

Un règlement fixa le taux de chaque pesée à 0F50 dont 0F20 sont alloués au peseur.


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4bis. Poste – Télégraphe

Avec l’accroissement du commerce, c’est fait sentir le besoin d’être renseigné plus vite ; de là : création de la poste, du télégraphe, du téléphone.

Le 2 février 1847, le Conseil demanda l’amélioration du service postal. Une dépêche partie de Nantes, allait à Machecoul (40 km), à St Philbert (20 km) et à La Chevrolière (6 km) , elle parcourait 66 km pour arriver à destination quand cette commune n’est qu’à 16 km de Nantes.

Le Conseil demanda que le service se fit directement par St Philbert en supprimant le trajet de Port St Père. Cet itinéraire fut accepté.

Un facteur fit seul le service au début. Il y a 8 ou 9 ans (1882) un facteur surnuméraire lui fut adjoint. La zone du service de chacun est limitée par le ruisseau de la Chaussée et celui de la Grande Noë. Le facteur en titre a le sud de cette ligne et le surnuméraire dessert le nord.

Une boîte à lettres fut créée à Passay en 1878 ; une autre fut établie à la gare en 1900.

Le télégraphe fut créé par délibération du Conseil municipal du 11 mars 1868 et la Convention du Ministre de l’Intérieur du 7 août 1868.

M. Hillereau fut agréé agent du service télégraphique (lettre du 5 septembre 1868)

Il lui était alloué :

0F15 par télégramme privé de départ
0F10 par télégramme privé d’arrivée intérieur
0F10 pour le port de chaque dépêche à domicile et pour les dépêches internationales
0F30 par dépêche de départ
0F15 par dépêche d’arrivée
0F15 pour port à domicile.

En 1877 une lettre du directeur des services télégraphiques se plaint des fréquentes absences du gérant qui exerçait depuis 10 ans.

Dans une lettre du 25 février 1878, M Hillereau apprend qu’il ne reçoit aucune indemnité de la commune.

Le directeur du service télégraphique de la région demanda la réunion du service télégraphique au service des postes.

Le bureau de poste existe depuis 1877.

M Hillereau donna sa démission datée du 3 juillet 1886. La lettre d’envoi est du 5 juillet 1886.

Le bureau télégraphique qui se trouvait dans un petit cabinet de l’école des garçons fut transféré au bureau des postes.

Cette translation coûta 93f74 ainsi que l’apprend une lettre d’octobre 1886.

Le tarif fut ainsi fixé :

Transport des dépêches 0F50 pour le 1er km et 0F30 pour les suivants hors commune seulement

Les frais d’établissement de la ligne s’élevèrent à :

4 km de Nantes à St Paul à 60F le km : 240
20 km de St Paul à St Philbert à 120F le km : 2400F
Total : 2640F

A déduire la part contributive de St Philbert 1400F et la subvention du Conseil Général 440F,

Total : 1840F

Reste pour la part de La Chevrolière : 800F

L’installateur de la ligne télégraphique fit son décompte le 29 octobre 1868. Il fut ainsi payé :

Souscription 380F

De sorte que la ligne coûta 800 – 380 = 420F à la commune.

En 1901 le Conseil municipal a adhéré à la création d’un réseau téléphonique départemental.


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5. Prix d’objets de 1ère nécessité

On trouvera ci-dessous le prix des objets de 1ère nécessité à différentes époques :

1787. Un pain de méteil de 18 livres : 40 s 6 deniers, 39 s, 37s 6 d, 36s, 34s 6d, 30s ; moyenne : 36 s 3 deniers.
Un pain de 12 livres : 22, 23, 24, moyenne : 23 s.

1831 18351901
une journée d’homme 15 s 1F5 à 2F
une bouteille de vin 5 s,4 s, moyenne : 4,5 s 0F50 ou 10 sous
la livre de viande 4 sous 0F70 ou 14 sous
un peigne 4 sous 6 sous
une paire de sabots 16 sous 14 sous 20 sous
la livre de savon 12 sous 5 sous et ½
une barrique de vin 18 35
l’aune d’étoupe 9 sous

Les noces de ce temps coûtaient moins chères que de nos jours.

Coût des noces de Lhomelet de la Thulière

Une vache 32
Un veau 16
Vin 12,50
Total 60F50

Aujourd’hui la moindre noce coûte 200 à 300F.

Un arrêté du maire du 29 août 1853 établit la taxe du pain.


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6. Population

La population est plus nombreuse qu’au commencement de ce siècle, quoiqu’elle ait tendance à diminuer.

Elle a suivi la progression de la richesse jusqu’à une certaine limite pour reculer ensuite.

Voici le tableau du nombre d’habitants à différentes dates :

1767 1237
1769 1600 suivant Ogée
1791 1640
1831 1655
1836 1664
1841 1765
1846 1874
1851 1937
1856 1900
1861 1935
1866 1937
1872 1989
1876 2075
1881 2138
1886 2105
1891 2089
1896 2073
1901 2067

Depuis 1881, la population diminue. A quoi tient-il ?

1 Il y a peu d’excès de naissances sur les décès. Cela s’est toujours produit ainsi que le fait constater l’examen des registres de l’Etat civil.
2 L’émigration vers les villes s’accentue. La diminution de ce fait provient surtout de Passay dont les habitants sont pêcheurs. Le fermier du lac est dur ; il menace à chaque instant et à tous propos de les débarquer, c’est-à-dire de les empêcher de pêcher. Il les mène ainsi comme il veut, et après avoir prélevé sa part il leur laisse un salaire insuffisant pour vivre.

De plus le poisson se fait plus rare ; la pêche est peu abondante et peu productive. Les marchands de poissons ne trouvent pas un bénéfice pour vivre ; ils ne peuvent d’ailleurs lutter contre la concurrence du fermier qui est riche. Tous ces gens quittent le pays et s’en vont travailler comme manœuvres dans les chantiers de construction de Nantes où ils trouvent un gain plus rémunérateur. Il reste encore assez de malheureux.

Il y a peut-être aussi à faire la part de l’égoïsme ; avec la richesse diminue souvent le nombre des enfants. Il est à remarquer que les familles les plus pauvres sont les plus nombreuses …



7. L’octroi

Le 14 juillet 1809 la Commune refuse le vote d’un octroi ; parce "qu’elle n’est pas représentée dans le Conseil du Département, ni dans l’assemblée cantonale, elle est victime de l’intérêt privé."

Le 11 août 1810, une délibération fut prise sur le même sujet.


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8. Mœurs, coutumes, superstitions, religion, politique

Les mœurs sont généralement assez pures. Mais gare à l’alcoolisme ; il se propage et s’étend avec l’augmentation de la production du vin.

Le paysan, en général, est faux et menteur. En agissant hypocritement, il croit être spirituel, plus fin qu’il essaie de tromper. Les caractères sont peu ouverts, peu sympathiques, car ils manquent de cette franchise qui attire la confiance.

Les gens parviennent à former des liaisons de quelque temps, mais presque jamais ils n’ont ce qu’on nomme de vrais amis.

Il n’y a que l’intérêt de considérer dans ce pays ; les personnes désintéressées sont rares. On ne croit pas au désintéressement. Les habitants sont sans idéal, en un mot, ils sont terre à terre.

Il y a encore la coutume de faire des feux de joie la veille de la St Jean. L’usage de sonner la cloche n’existe plus. Des feux de joie sont faits le jour des mariages autour des mais. Les jeunes gens tirent des coups de fusil dans la même occasion. Dans la nuit du 1er mai ; les jeunes garçons vont de porte à porte ; ils chantent la chanson du Joli mois de mai, ramassent les œufs qu’ils vendront ensuite pour se payer un bon repas. La bûche de Noël ou de Nao est bénite par les jeunes enfants qui s’agenouillent près du foyer en disant un Pater et un Ave. Pour leur peine ils reçoivent quelques sous. Les conscrits, munis de bourses avec des cordons tricolores, vont quêter dans les maisons le 1er janvier. Ils reçoivent de l’argent, ils acceptent aussi du froment qui est converti en numéraire. Le produit de la quête est versé entre les mains du secrétaire de mairie. Celui-ci en fera la répartition au départ de la classe entre les conscrits qui partent au régiment proportionnellement au temps de service. Cet argent est destiné à donner quelques douceurs aux conscrits enrôlés dans l’armée.


Superstitions

Généralement peu instruits, les campagnards sont superstitieux. Ils croient surtout aux sorciers qui jettent, disent-ils, des sorts mortels sur les bêtes des étables et sur les personnes. Certains animaux comme le bouc passent pour s’attirer des sortilèges sur eux. C’est pourquoi les paysans mettent des boucs dans les étables ; pauvres boucs émissaires !!! Ils ont une confiance illimitée dans les guérisseurs qui opèrent par attouchement et les rebouteurs.

Religion

Ils sont attachés à la religion catholique jusqu’au fanatisme. Ils ont une religion peu éclairée. Ils s’attachent plutôt aux pratiques qu’aux principes : qu’ils foulent souvent sous les pieds sans scrupule. Le culte existe ; la moralité manque.


Politique

La république eut de nombreux partisans pendant la révolution. Il y eut des royalistes aussi. Depuis cette époque, la majorité est devenue bonapartiste. La légende napoléonienne y a de fortes racines.

Est-ce à dire qu’il y ait que des gens de ce parti ? Il y a encore des républicains convaincus ; leur nombre pourtant n’augmente guère. Toutefois lorsque deux candidats sont en présence, celui-là est vainqueur qui se réclame du drapeau tricolore et des idées enfermés dans ses plis.


Conclusion

On peut conclure qu’au point de vue matériel il y a eu depuis 100 ans de grands progrès accomplis. Au point de vue moral et intellectuel, l’amélioration est plus lente ; mais elle existe. Si tout n’est pas parfait, il y a cependant plus de concorde, une certaine tolérance de vivre côte à côte de quelque opinion religieuse ou politique qu’on soit.


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Documents

La chaussée 11/03/1792

Lettre aux administrateurs du district de Machecoul du 11 mars 1792 au sujet de la chaussée. La municipalité demande des fonds pour le rétablir ou si elle peut forcer les propriétaires voisins : Mme de Bellyle, M. de Badreau, M. de la Ville de faire les frais. Les habitants sont dans la nécessité et ne peuvent contribuer aux réparations du chemin et de la chaussée.

Le 11 mars 1792 à 11 heures du matin un nommé Cormerais Pierre tombé à l'eau à la chaussée du bourg a été retirée noyé de l'eau par Thomas Surget farinier à la Thuillière. Le procès verbal ajoute que pouvoir a été donné à Mr Mousset, curé, de l'enterrer à la manière accoutumée et pouvoir a été donné au sacristain de faire ses fonctions.

Du même sujet 30/04/1792

Le trente du mois d'avril mil cent quarte vingt douze, la municipalité s'est assemblée et transportée à l'endroit et lieu de la Chaussée proche le bourg de la Chevrolière a cette fin de raporter le procès verbal sur le champ détaillées des réparations urgeante pour la ditte chaussée et en considerées (ont considéré) qu'il falloit deux meure (murs) d'appuis pour soutenir la dittes chaussées dont lesdittes meurs seront de quarente toize de six pieds la toize chaque costé, et de deux pieds d'épesseur en bas de six pieds d'épésseur en le bas , réduitte a un pieds et demie en haut, qui peuvent contenir environ cents vingt toize de maçonne en touts, les dits moeurs d'apuis seront distance en distance de dix pieds de large en le bas, et de huit en le haut et lesdits moeurs soit remplis de pierre en fond et de gravier par dessus les pierres. De plus rempierré huit toise joignant la chaussée du costé du bourg, en suitte il seras raportés du basty une arche fait en voutes scintrées de douze pieds de largeur sur douze pieds de longueur, et que le tout soit bien bâtir avec de bonne pierre à chaux et à sables, et enduire herisonné les moeurs avec de la chaux, que lesdits moeurs soit foncé de deux pieds de fondement, au plus qu'il seras nécessaires. fait et arrester auxlieu des seance de la Chevrollière ce trente avril mil sept cent quatre vingt douze.

signé : Jacques Le Breton maire, E.Béranger, Pr de la Commune? Jh Thomas officier et J.Ripoche secrétaire greffier.

Nota : les documents précédents sont copiés textuelles des originaux. Il n'y a pas à s'étonner des fautes orthographiques dont ils sont émaillés. les pièces suivantes seront trancrites suivant le même principe.

Bail du légat de l'Arsangle- 21 mars 1792

Bail de 5 ans passé devant Boursault, notaire, en faveur de Guillaume Guillon par Jean Joseph Esprit Musset, curé de la paroisse de La Chevrolière, demeurant à La chevrolière, des biens du légat d l'Arsangle. Le sieur Guillaume Guillon demeurait à la maison du Légat de l'Arsangle, situé au village de la Redollerie.

Désignation des biens loués :

1° Une maison avec son ruage au devant, jardin et pré derrière, borné d'un côté Pierre Cormerais, d'autre côté le pré de la Redollerie, d'un bout le cairé du village, d'autre bout sa haie,
contenant : 4 boisselées 46 gaules
2° Dans le pré de la redollerie 2 boisselées 25 gaules
3° Dans le même pré 10 gaules
4° dans l'ouche du four, un pré 31 gaules
5° Dans les bruères2 boisselées 52 gaules
6° Dans la Bouderie 44 gaules
7° idem46 gaules
8° idem 1 boisselée 48 gaules
9° Dans les Minées 3 boisselées 27 gaules
10° Dans le Champ Hardi2 bouts de sillon
11° idem 6 sillons 4 boisselées 13 gaules

Prix de location annuelle : 24 livres et 3 couples de chapons qui tiendront lieu de la dixme que le bailleur abandonne.



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Délibération du 17 7bre 1790

Le dix-sept septembre 1790 après lindication faite de dimanche dernier au prosne et à lissu de la messe paroissial et au sont de la cloche le maire officiers municipaux et les notables ce sont assemblé à la manière accoutumé au lieux ordinaire de la sacristi pour satisfaire à la demande des messieurs les administrateur du Distric de machecoul pour les pétitions quils ont demandé pour le service de cette paroisse suivant la réquizitions du procureur de la Commune qui a remontré quils était nécessaire davoir dans la paroisse quils passat un chemin depuis le moulin de St Philbert qu'est dans lanclave des deux chemins proche de la chaucé de St Philbert a venir par le bourg de LA Chevrollière à aller joindre les pavé de Nantes et quils seroit construy de la même manière que les grand chemin ordinaire et qu'ils seroit très nécessaire davoir dans nostre paroisse trois ou quatre foire par chaque anné. Et une écolle pour les enfans surtous pour les pauvre et au mmoins que le bourg de la Chevrollière soit racomodé et enpierré et que chaque propriétaire le face faire vis à vis soy afin que les eaux aies leur écoulement.

Signé : Jean Prou, maire, Jacques Josnin, Pr de la Commune, F. Goheau, officier, Joseph Bitton.



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Archives Inventaire 10/07/1791

ainvantaire des mariage et sepulture de la Chevrollière, Registre de bapteme. Le 10 juillet mil sept cent quatre vingt onze.

Premier un registre dee batéme depuis 1505 à 1535
un autre de batême de 1535 à 1560
autre registe de 1560 à 1579
autre de 1580 à 1588
autre de sepulture de 1580 à 1626
autre de mariage de 1598 à 1627
autre de batême de 1624 à 1642
autre de sepulture de 1639 à 1668
autre en liassée de bateme, mariages et sepulture de 1668 à 1679
autre de batême de 1589 à 1622
autre de mariage de 1628 à 1658
autre de mariage de 1659 à 1668
autre de batême seul de 164 à 1668
autre enliassé de 1680 à 1688
autre enliasée de 1689 à 1699
autre enliassée de 1700 à 1710
autre enliassée de 1711 à 1720
autre enliassée de 1721 à 1730
autre registre enliassée de 1731 à 1740
autre registre enliassée de 1741 à 1750
autre registre enliassée de 1751 à 1760
autre registre enliassée de 1761 à 1770
autre registre enliassée de 1771 à 1780
autre registre enliassée de 1781 à 1790
autre registre et repertoire de baptême de 1505 à 1768
autre repertoire de mariage et sepulture de 1580 à 1769
autre registre de 1791



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Sections établies le 31 juillet 1791

1ére section du bourg

Depuis la chausé (chaussé) suivant la douve qui conduit à la Bustière (Buchetière) à prendre le chemin qui conduit à Geneton dautre costés à prendre à la bornes du chemin de la Brosse avenir au chemin des Rochettes à tombée au ruisseau de la Boulais à suivre le long du chemin appasser par le milieu du bourg a venir à la Chaussée.


2éme section d'Herbonne

a prendre depuis la douve qui sépare le marais de Mme Limolent davec celuy de Saint Martin aler par chez Monsieur Cadiniere par le parivière par la monne suivant le chemin qui conduit à Geneston de lautre cottée le chemin et ruisseaux de la premières sections en suivant la douve qui monte le long des marais au lac de Grand-Lieu ensuivant le fille des loignon a aller jusquau marais de Saint Martin.


3éme Section de Passais

Depuis lambouchure de loignon avenir le long du douve qui vient à la chaussée enpassant par le millieu du bourg a aler le long du chemin jusquau ruisseau de la Boullais depuis le ruisseau de la Boulais a aler tomber au lac de Grand Lieu.



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A propos de la fille de Sotin de la Coindière

En 1869, M. de Diaz carliste émigré, employé à la Préfecture de Tours jusqu'au 31 décembre 1875, était marié avec une dame veuve Dillé née Sotin de la Coindière. Sa mère était agée de 87 ans et habitait Nantes. Le notaire de ces dames était Me Martineau, rue Gorges, à Nantes.



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Partage des landes

Extait des délibérations de la paroisse de La Chevrolière

Nous officiers municipeaux de la paroisses de la Chevrollières nous étant assemblees au lieu ordinaires de nos seance dapres la lettres du presidans du Committée dagicultures l'arretée du departemnt de la Loire Inférieure la lettre du district de Machecoul consernant les biens communeaux nous croyont quil seroient on en peut plus interressent pour les habitans de cette paroisses des partager par egalle portions nos differant communeaux entres le particulier qui y ont droit car nous avont surtout des landes entres grandes quantitez que lon nommes la gottas et les marosses qui ne rendes pas grand services et qui seroient dans le cas diges de faires vivres une infinitée des pauvres malheureux et de fournir beaucoup de bled dans le pays si on le defrichisoient en qui ne peut se faire sans partages. Il i a aussi le commun des herbonnes quil serait necessaires des partager par feu egallement que lon peye la rente. Nous avons le commun du Chatellier qui sont renfermés il a environt 12 à 15 ans par usurpassions certains habitant voulurent si opposer mais il furent menassés et comme ils ne pouvoit que renverser eux mêmes les fossée ce qui (est) vois de fait et qui a toujours étée défendue. Il fures obligees de ses voir depouillée ne pouvant soutenir des proces avec des gens riche et qui les menassoient de leurs manger le peut quil avoit. Commmes actuellement la loy est egalle et que le malheureux est anfins soutenus et soulagées nous suplions Messieur du districts de presenter nos dire au Comittée de Lhagricultures afin que nous puissions partager nos communeaux comme nous venons de le dire faire repartatager le commmun du Chatellier usurpée et tout autre commun qui pouraoient (se) trouver dans la paroisse.

sinée : jacque Jounin, procureur de la Comunes, Pierre Corbeau, officier, Gille prou, Officier, Joseph Thomas, officier, François Corbineaux officier françois gohau officier Joseph Bitton, notables, Pierre hervée pour pierre hervée, Pierre Berangée pour pierre Berangées Jean Lhomelet du bourg, Eloy Berangées pour Jean Josnin, Jean Choblet pour Louis Dautais, Noé pour Renée Paireau, Gabrielle Guibreteau pour Gabrielle Guibreteau , Jean Josnin, Jean Lhommelet.



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Envoi d'une croix et d'un encensoir à la monnaie.

Séance du seize décembre 1792 l'an 1er de la république.

Assistoient Julien Corbineau, maire, pierre Legeay, jean Cormerais, Pierre Corbeau, Martin Chevallier, officiers municipaux pierre beranger, pierre Cormerais, julien Corbeau, pierre albert, jean thebaud, pierre bitton, françois Thibaud, Joseph Bitton, Pierre Baudry et Jean Josnin du conseil, présent Eloy Beranger procureur de la Commune qui a dit :

Citoyens,
C'est aujourd'hui votre installation, vous entrez dans une vaste carrière, le serment que vous verrez prêter, vous impose l'étroite obligation d'être soumis à la loi de la faire exécuter du mieux qu'il vous sera possible, si vous vous acquittez de vos obligations comme vous le devez, vous ferez le bonheur de votre patrie et vous concourerez à sa gloire. Ce jour qui fut le plus beau de votre vie doit être marqué par une belle action et par une preuve de votre obéissance à la loi, vous en connaissez une qui ordonne à toutes les municipalités d'envoÿez à leur district l'argenterie des églises, nous avons une croix et un encensoir, hâtons-nous de concourir au bonheur de nos frères et que l'envoi généreux que nous ferons dans le premier jour de nos travaux soit le prélude du bien que nous ferons pendant que nous serons en charge. Le Procureur de la Commune entendu, le maire s'est levé et a dit : Citoyens Nous devons avoir touts les mêmes sentiments, nous devons touts tendre au même but, nous n'avons qu'une même patrie, elle nous est commune, nous devons touts la servir, nous devons sacrifier nos biens, notre vie même pour elle, ainsi je crois donc que l'exposé du citoyen eloy Beranger procureur de la Commune est juste et nous devons nous trouver heureux de ce que nos prédécesseurs nous aient laissés ce petit moÿen de faire connaître à nos citoÿens administrateurs notre dévoûment au bien général Allors toute l'assemblée aÿant applaudi par des cris mille fois répettés oui, oui, et vive la république, ça ira, ça ira. il a été arrêté qu'on enverroit dans la semaine la croix, l'encensoir et la navette aux administrateurs du district pour qu'ils fassent passer à la monnoÿe le message, ce 16 Xbre 1792 l'an 1er de la république.

Signé : J. Corbineau, maire; E Beranger pr de la commune; jean cormerais officier municipal; pierre corbeau officier municipal; P. Legeay officier municipal.



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Fête et plantation de 3 arbres de la liberté - Délibérations Municipale du 24/09/1793

Procés verbal qui constate que la Chevrolière fut 6 mois sous la dominations des chouans. Délivrée par les mayencais la municipalité décide d'une fête.

Aujourd'hui vingt quatre septembre mil sept cent quatre vingt treize, l'an 2e de la République une et indivisible.

Séance publique où présidoit Jullien Corbineau , Maire, et assistoient Pierre Corbeau, Jean Baptiste Doré, Martin Chevallier, Jean Cormeray, Pierre Legeay, les tous officiers municipaux, présent Elois Berranger, procureur de la Commune.

Citoyens, a dit le Maire, après six mois d'esclavage nous renaissons à la liberté, la montagne a triomphée, elle nous a donnée une constitution, nous a envoyée de vrais sans-culottes de Mayence, qui nous ont délivré des brigands. Aussi notre premier soin doit être de rétablir les emblêmes de notre chère liberté, que ces vils esclaves, ces fanaticques osèrent arracher et fouler aux pieds, pour y substituer le signe du despotisme et de l'aristocratie ( le drapeau blanc ). Indignés de la conduite de ces monstres, de ces assassins, de ces voleurs, je demande que trois arbres de la liberté soient plantés dans notre bourg, un vis-à-vis la porte de la Commune, et un à chaque extrémité du bourg, qu'un bonnet soit planté sur le clocher de la paroisse, et qu'une fête solennelle annonce aux aristocrates fanatiques, la joie qui éprouvent de vrais républicains à la vüe de la République renaissante, qu'on invite les administrateurs du district de Machecoul à y assister par commissaires, et qu'au pied de la liberté le drapeau blanc soit brûlé. Le républicain Musset curé de cette commune dont les principes sont purs et qui a toujours travaillé avec zèle pour la république, nous en expliquant les décrets et les lois, s'étant chargé de faire faire le bonnet à Nantes, et nous ayant promis de nous l'apporter dimanche prochain, je suis d'avis que nous allions au-devant du Bonnet sur deux lignes, les Républicains d'un côté , les républicaines de l'autre, que la municipalité marche à la tête, et que le Maire porte le drapeau Tricolore, qu'une jeune file le porte également un autre drapeau Tricolore à la tête de la ligne des républicaines.

Les officiers municipaux et notables d'après un discours si juste et si républicain se sont tous levés en criant, vive la république une et indivisible, vive la Montagne, vivent nos législateurs, arrêtons, arrêtons à cette fête, vivre libre ou mourir sera toujours notre devise.

Le procureur de la Commune a ensuite demandé qu'extrait de l'arrêté fut envoyé à la Convention, du district de Machecoul et aux cloubs républicains de Nantes ce qui a été arrêté à l'unanimité.

Fait et arrêté à La Chevrolière au lieu ordinaire des séances ce jour vingt quatre septembre mil sept cent quatre vingt treize, l'an 2 de la République une et indivisible.

Signé : Corbineau, Maire, P Legeay officier municipal, J.P. Doré officier municipal, Pierre Corbeau officier municipal, J Cormerais officier municipal, Martin Chevallier officier municipal, E. Beranger procureur de la Commune et Béranger greffier.



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Liste de réquisitions

Séance du 14 germinal 2ème année de la république où présidoit F Corbineau, maire et où assistoient Pierre Corbeau, Martin Chevallier, Baptiste Doré, Jean Cormeray, officiers municipaux et Jean Thébaud, notable. Présent Pierre Béranger agent national.

Le maire a dit : Citoyens, je vous ai convoqué pour travailler de suite à former la liste des jeunes gens pour la réquisition, la loi vous l’ordonne, nous en avons reçu le décret et l’avis du district de Machecoul, j’espère de votre zèle et de votre patriotisme que vous allez vous en occuper de suite.

L’agent national a repris la parolle et a dit : je ne doute pas que les jeunes gens de notre commune qui sont dans le cas de la réquisition ne volent pas avec plaisir à la défense de la patrie. En conséquence, je requere que l’on fasse de suite la liste de tous les jeunes gens qui doivent être mis en réquisition afin de les présenter au plus tôt au commissaire de guerres.

Sur quoi le Conseil délibérant, arrête et approuve les dires de l’agent national et que de suite il y sera fait droit et que le nom de tous les jeunes gens de la réquisition seront inscrits comme il suit pour être présentés au commissaire des guerres et qu’un extrait du présent sera envoyé au district.

  1. Jean Gilardeau
  2. Martin Douaud
  3. Eloy Béranger
  4. Jean Choblet
  5. Pierre Choblet
  6. Jean Legay (Legeay)
  7. Pierre Hervé
  8. Jean Douaud
  9. François Lemoine
  10. Jean Foscheteau
  11. Honoré Cormier
  12. Pierre Corbeau
  13. Jean Guilloux
  14. Jean Guilloux
  15. Laurent Baudry
  16. Julien Guilloux
  17. François Guibertaud
  18. Julien Guilloux
  19. Julien Albert
  20. Joseph Albert
  21. Pierre Josnin
  22. François Josnin
  23. Jean Doré fils
  24. Jacques Brisson
  25. Pierre Grilliar
  26. Jean Albert
  27. Pierre Grilliard
  28. Jean Josnin
  29. Julien Guilloux
  30. François Corbeau
  31. Julien Pelletier
  32. Joseph Roquet
  33. Jean Chevallier
  34. Pierre Thibaud
  35. Jacques Legay (Legeay)
  36. Jean Josnin
  37. Jean Brisson
  38. François Gohaud
  39. Martin Thibaud
  40. Pierre Gadais
  41. Jean Clouet
  42. Martin Guilloux
  43. Martin Lemerle
  44. Joseph Bitton
  45. Julien Garaud
  46. Gabriel Guibertaud
  47. Victor Brisson
  48. Julien Josnin

Fait au lieu ordinaire de nos séances les jours, mois et an que dessus les notables déclarent ne savoir signer.

Signé : Corbineau, maire ; P Béranger agent national ; B Doré officier municipal ; J Cormerais officier municipal ; Béranger greffier.



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Décès de Pierre Jean Marie Sotin de la Coindière - numéro 21 an 1810

L’an 1810 de l’Empire, le 14 juin, par devant nous maire officier de l’Etat civil de la Commune de La Chevrollière, département de Loire Inférieure, canton de Saint Philbert de Grand-Lieu, sont comparu Gilles Allerot âgé de 52 ans et Pierre Corbineau âgé de 36 ans les deux laboureurs et fermiers du défunt. Lesquels nous ont déclarés que Pierre-Jean-Marie Sotin de la Coindière, percepteur, âgé de 46 ans, né à Nantes, fils de feu Monsieur Pierre Sotin de la Coindière, vivant avocat en Parlement et de Marie Anne Lafiton ses père et mère, vivant époux de Louise Le Mougin, est décédé hier à six heures du soir en sa maison de la Grivelière dans cette commune et les déclarons (ants) ont déclarés ne savoir signer. Le présent a été signé après lectures leur en a été faites. Signé : P Béranger, maire.



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La truffe à La Chevrolière

Culture de la truffe

Il existe au sud de la Loire Inférieure et en Vendée sur la limite des deux départements, deux localités où l’on a constaté la présence de truffes à péridium diamanté (enveloppe générale des théques). Ainsi dans la commune de La Chevrolière (Loire Inférieure), Monsieur Charles Ménier directeur de l’école préparatoire à l’enseignement supérieur des sciences et des lettres de Nantes, a récolté le tuber oestivum (ou truffe d’été ou truffe blanche) sous des tilleuls. Plus au sud, dans la commune de Palluau (Vendée) à 40 kms des Sables d’Olonne il a recueilli, également sous des tilleuls, le tuber oestivum, déjà cité, et le tuber brumal (ou truffe d’hiver) très voisin, celui-ci de la vraie truffe noire du Périgord (le tuber mélanosporum) et qui accompagne habituellement cette dernière. On sait que la truffe aime généralement les terrains maigres, argilo-calcaires, un peu humides. Celles récoltées dans ces conditions sont, du moins, les plus estimées. Or, il paraît bien établi que les truffes que s’occupe Charles Ménier sont calcicoles et le Directeur de l’école des sciences de Nantes fait observer qu’au milieu de cette région « essentiellement silicieuse la présence des truffes dans les deux localités susnommées coïncident précisément avec » l’existence de dépôts de faluns très restreints et que rien ne trahit à la surface du sol, ni fossile, ni pharnérogame calcicole. Les dépôts de cette nature ne sont pas rares dans cette région, assure Charles Ménier, mais ils sont très limités. Néanmoins, il y a peut-être une indication pour des essais de culture de truffes, en se servant du tilleul comme essence forestière. Il y a lieu d’ajouter, pour être complet, que l’honorable directeur des sciences de Nantes a communiqué, l’an dernier, une note des plus intéressantes à cet égard, au congrès tenu à Nantes par l’association française pour l’avancement des sciences.

Pour tout ce qui concerne la culture des truffes, nous renvoyons nos lecteurs aux articles parus à ce sujet les numéros 106, 107, 111 et 112.

Voir agriculture moderne du 5 novembre 1899 d’où est extrait l’article ci-dessus.



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Extrait du registre de la paroisse de La Chevrolière 10 juillet 1800

Geneviève Barrillé et Françoise Barrillé, sa sœur, filles de Pierre Barrillé et de Marie Biton. Geneviève âgée de dix ans et Françoise sept, décédées le 10 juillet 1800. dévorées par une bête féroce, ont été inhumées le lendemain par nous soussignés en présence du père et de Nicolas Barrillé. Signé : De Saintdo, desservant de La Chevrolière.



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Table des matières

Adjoints aux maires p168
Administrations civile p146 et suite
Agriculture : marchés - foires 146 et suite
Ain (Bois d') Monument celtique p26 - Réunion pour élire une municpalité p127
Arsangle (combat du bois de l'arsangle) p130
Bascule publique p189
Bénéfices ecclésiastiques p52
Berry (duchesse) p148
Cadastre p3
Cahier des plaintes et doléances du Tiers Etat p97
Calvaire à Passay p81
Capitaines chouans (Borchet et Janeau) p140
Charnier p2 p143
Chemins - ponts (historique) p27
Chevrolière (2me centre paroissial)p44
Cimetière p80
Conclusion p200
Conseil municipal (dissolution)p150
Conseillers municipaux p168
Consitution civile du clergé p59 - p72
Coutumes p197
Curés p83
Documents p201 et suivantes
Eglise p173
Eglise - argenterie offerte au district p115 et 116
Emigrés p92
Empire - Proclamation p149
Epargne - mutualité p188
Féodalité 85
Fetes nationales p151
Gardes Champêtres p171
Guerres Vendéennes (Commencement) p119 Guerres Vendéennes (Conséquences) p143
Herbauge - discusions de la légende p38
Histoire ecclésiastique p46 à p83
Hugo (général) à La Chevrolière p131
Instruction publique : Ecoles - Instituteurs - Institutrices - Statistiques p152 - 162
Insurrection vendéenne p119
Jansénisme p46
Kirouard p180
Lac p24
Landes, partage, culture, histoire p11 et suite
Louis XVIII (serment de la garde nationale)p147
Maires p167
Mairie (à la cure) p119 - (après la révolution) p182
Mairie (secrétaires) p170
Mœursp197
Moines leurs biens p54
Monuments religieux p63 et suivantes
Municipalités p100 p105 p127
Municipalité réfugiée à Nantes p129
Napoléon 3 (buste)p151
Octroi p196
Ombres (chapelles des) p44
Passay village lacustre p37, 1er centre paroissial p39
Père Montfort p46
Percepteurs p173
Politique p199
Population p2 p195
Poste et télégraphe p190
Prêtre assermenté : Musset p67
Prêtres insermentés : Genevois et ses vicaires p59
Presbytère p78
Prix d'objets de 1ére nécessité p194
Religion p199
République (adhésion à la) p149
Révolution p97 et suivantes
Seigneurs p85
Situation de la commune p1
Sol (sa constitution) p21
Sotin de la Coindiere p173
Superstitions p199
Temps primitifs p37
Terrains et cultures p3 et suivantes
Truffe blanche à La Chevrolière p36
Vigne : Culture - Histoire p4
Vignes à complant p5



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Carte de la Chevrolière

carte de La Chevroliere par F. Fraslin 1902
plan cadastral St Philbert - Archives Départementales de Loire Atlantique - cote : 1Fi Loire Atlantique 15/36

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